La Nouvelle-Calédonie, un territoire sous tensions :
Premier arrêt de ce voyage présidentiel : la Nouvelle-Calédonie. Ce territoire d’outre-mer français est un enjeu important de la présidence Macron, de par les oppositions existantes entre les indépendantistes et les loyalistes.
Voir aussi : https://www.csactu.fr/la-nouvelle-caledonie-un-territoire-doutre-mer-sous-tensions/
Le 12 décembre 2021, un référendum pour l’indépendance de l’île s’est tenu, et donna un résultat sans appel : 96% des votants souhaitaient que le territoire se maintienne dans le giron français. Pour autant, ce référendum fut controversé, puisque les associations indépendantistes avaient d’ores et déjà appelées au boycott de celui-ci.
C’est donc dans ce contexte inconfortable que s’est rendu le président Macron en Nouvelle-Calédonie. Son objectif était clair : montrer que la France se soucie et compte sur la Nouvelle-Calédonie.
Sur place, plusieurs missions attendaient Emmanuel Macron. Discours concernant l’érosion du littoral sur la côte Est de l’île, puis rencontre avec les différentes forces politiques calédoniennes. Mais c’est son discours final du 26 juillet, sur la place de la Paix à Nouméa, qui était le plus attendu. Celui-ci devait lever le voile quant au futur qu’allaient connaitre les habitants du « Caillou ».
Dans son discours, le président français a ainsi affirmé vouloir travailler en vue d’un « statut nouveau » pour la Nouvelle-Calédonie. Pour cela, il appelle au soutien du peuple calédonien, pour trouver un consensus qui saura satisfaire le plus grand nombre. Son objectif est de « faire advenir une citoyenneté pleine et entière fondée sur un contrat social, faite de devoirs et de droits ».
Le front indépendantiste kanak, quant-à-lui, avait appelé à ne pas se rendre sur la place de la Paix, étant toujours en faveur d’une séparation entre la France et la Nouvelle-Calédonie. Malgré cette opposition, Emmanuel Macron souhaite être « le président d’un nouveau projet (…), celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République ».
Pour cela, le président français a promis une réforme constitutionnelle, visant à rendre le statut de la Nouvelle-Calédonie plus clair, et à lui donner plus de droits en matière exécutive.
Malgré ce discours et ses promesses, le président français n’a pas convaincu les indépendantistes. Les actes devront donc suivre les paroles si Emmanuel Macron espère unifier le peuple kanak à sa cause.
Déplacement inédit au Vanuatu :
Pour la première fois, un président français s’est rendu dans le petit pays qu’est Vanuatu. À une petite heure d’avion de la Nouvelle-Calédonie, ce territoire de 320 000 habitants représente donc un enjeu pour Emmanuel Macron.
Selon son entourage, l’objectif d’un tel déplacement est de renforcer les liens avec les voisins de nos territoires d’outre-mer. Cela permet également à la France d’ancrer un petit peu plus son impact sur l’Asie Pacifique, là où l’influence chinoise est particulièrement forte.
Ainsi, au cours d’un nouveau discours, et après avoir rencontré les autorités locales, le président Macron a fait plusieurs annonces quant à la collaboration qui va se mettre en place dans les mois à venir avec le Vanuatu. Paris s’est ainsi engagé à dégager des financements pour aider au développement de plusieurs domaines : la santé, l’éducation, le numérique, et enfin l’environnement, pour mieux réguler le réchauffement climatique et préserver les forêts.
Une relation renforcée avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée à venir :
À l’issue de ce déplacement, le président Macron se rendra en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dernière escale de sa tournée en Océanie. L’objectif sera le même que pour Vanuatu : renforcer les liens avec les territoires voisins de la Nouvelle-Calédonie, et proposer une alternative à l’influence chinoise.
Un discours du Président est de nouveau attendu, afin de savoir quels seront les axes de travail sur lesquels collaboreront les deux pays. Suite à cela, le président français rentrera en France, puis s’octroiera une pause estivale.
L’Océanie représentait donc un enjeu majeur pour Emmanuel Macron et son gouvernement. Les mois qui vont suivre permettront de voir la mesure des liens tissés ces derniers jours.