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Union syndicale : une mobilisation qui persiste

La réforme des retraites mise en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron en 2023 avait suscité une vive réaction des syndicats. Pour défendre au mieux les droits des travailleurs, les syndicats professionnels et étudiants ont formé une union, qu’en est-il à ce jour ?

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L’union syndicale face à la réforme des retraites

Pour faire face à la réforme des retraites, les huit grands syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Union syndicale Solidaires, FSU) s’étaient unis. Le 2 mai 2023, un communiqué avait été publié sur l’unité des syndicats, “Toujours unis, nombreux et déterminés pour le retrait et pour le progrès social”.

Les associations étudiantes et les mouvements lycéens étaient également de la partie, ce qui avait permis de réunir 2,3 millions de personnes en France le 1er mai 2023. Cette union a permis, pendant plusieurs mois, une participation collective aux manifestations pour lutter contre le projet des retraites. Mais la résistance du gouvernement a peu à peu fait plier la mobilisation et la promulgation de la réforme le 14 avril 2023 a réduit les manifestations, les espoirs s’étant considérablement affaiblis. 

Plusieurs questions se posent sur l’avenir de l’union syndicale, neuf mois après la promulgation de la loi, comment le mouvement social a-t-il évolué et quels sont ses objectifs ? Pour éclaircir le sujet, CSactu s’est penché sur la ville de Brest qui a été très active lors de la mobilisation et a interrogé Elsa Naudet, secrétaire générale de la Fédération des activités postales et de télécommunication au sein de la CGT du Finistère. Les syndicats étudiants particulièrement présents lors des manifestations ont rejoint cette union syndicale, CSactu a donc interrogé Mathéo Droniou, cofondateur de l’Union Pirate à Brest. 

Une mobilisation active des syndicats 

Suite au recours au 49.3 du gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, sans le vote de l’Assemblée nationale, la mobilisation est restée très active à Brest. De nombreuses manifestations ont eu lieu et ces dernières ont été menées par les syndicats qui ont rallié le mouvement au reste de la population. 

Elsa Naudet explique que les mobilisations à Brest étaient inédites, atteignant parfois les 40 000 personnes ce qui illustre l’engouement autour de cette réforme dont 64% des Français étaient opposés et dont 72% soutenaient la mobilisation (sondage Ipsos Sopra Steria réalisé pour franceinfo et France Télévisions).

Si cette mobilisation a attiré autant de monde, c’est aussi grâce aux syndicats qui ont su unir leurs forces et mobiliser les Français autour de la lutte contre la réforme. Cette unité s’est dès lors inscrite comme un représentant du monde du travail qui défend ses intérêts et qui parvient à réunir et à mobiliser des millions de personnes sur le long terme. 

Une union syndicale qui se maintient ? 

Bien que la réforme des retraites fut promulguée le 14 avril 2023, les syndicats continuent de s’unir pour défendre leurs intérêts et établir des projets pour 2024. “La lutte n’est pas terminée, ce n’est pas parce que la réforme est adoptée que l’on baisse les bras, on continue à défendre nos valeurs de justice sociale et d’égalité”, pense Elsa Naudet. 

L’intersyndicale continue d’organiser des mobilisations pour défendre diverses causes. Il y a notamment eu la manifestation européenne contre l’austérité et pour la justice sociale du 12 décembre 2023 en Belgique qui a réuni 15 000 personnes, dont 3 000 provenant de la CGT, ce qui souligne la mobilisation des syndicats européens. D’autres projets sont discutés entre les syndicats brestois, notamment pour la journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2024. Leur combat continue de s’établir dans divers domaines comme l’égalité homme/femme, la lutte contre la précarité ou encore l’augmentation des salaires.

L’unité syndicale a tout de même eu un rôle nécessaire malgré la promulgation de la réforme, “elle a permis de mettre la pression sur le gouvernement et d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les conséquences de cette réforme. On a réussi à avoir certaines concessions du gouvernement, les revendications ont tout de même été entendues.” détaille Elsa Naudet. Les syndicats savent que leur unité est une force pour défendre leurs intérêts communs ainsi que pour assurer la pérennité de la démocratie en permettant aux travailleurs d’être entendus. 

Une unité qui permet une meilleure reconnaissance des syndicats

Ces dernières années, les syndicats étaient de plus en plus impopulaires auprès des professionnels, la très grande majorité des travailleurs actifs n’y adhèrent pas. En 2019, seulement 10,3% des salariés déclaraient être adhérent d’un syndicat soit deux fois moins qu’il y a 50 ans. 

Elsa Naudet explique que la réforme n’a pas eu qu’un impact négatif et a tout de même permis un regain important des syndicats qui ont eu une hausse du nombre d’adhésions. Pendant les mobilisations, il y a eu 600 nouveaux adhérents au sein de la CGT du Finistère. Il en va de même au sein des syndicats étudiants comme l’Union Pirate qui a dépassé les 1000 adhérents en un mois. Cette hausse d’adhérents illustre une meilleure prise en compte des syndicats dont l’utilité est mieux perçue par les individus. 

L’unité syndicale a aussi permis d’instaurer une égalité entre les syndicats étudiants et professionnels. Mathéo Droniou explique que la mobilisation contre la réforme des retraites à Brest a beaucoup été menée par les syndicats étudiants, notamment l’Union pirate qui a été un marqueur solide lors des manifestations.

Selon Mathéo Droniou, l’unification a permis aux syndicats étudiants “d’être mieux connus vis-à-vis des syndicats professionnels ce qui a permis d’effacer le rapport d’infériorité entre les deux types de syndicats et les placer sur un échelon d’égalité.” Depuis le mouvement des retraites, chaque semaine l’Union Pirate est aussi invitée à discuter lors de réunion intersyndicale, pour Mathéo Droniou cela illustre la reconnaissance qui est portée envers le syndicalisme étudiant.

L’union des syndicats a aussi permis une meilleure prise en compte des combats étudiants dont certains sont aussi salariés, explique Elsa Naudet. 

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