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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Une jeunesse entre abstention et extrême : un dilemme insolvable ?

La jeunesse a fait son choix. En tête l'abstention suivie du RN et de LFI. Mais alors comment peut-on expliquer cela ?

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53% des 18-24 ans se sent abstenus lors des ses élections européennes / Source: Freeepic
53% des 18-24 ans se sent abstenus lors des ses élections européennes / Source: Freeepic

Si vous voulez voir le verre à moitié plein, voilà un chiffre qui devrait vous ravir. Le nombre de votants lors de ces élections européennes est de 51,83% soit le plus haut taux depuis 1994. L’abstention a ainsi diminué de près de 10 points en comparaison aux élections de 2004, 2009 et 2014. “C’est en constante progression  même si cela reste insuffisant cela montre un regain d’intérêt pour l’Union européenne. Cela est plus que positif”, s’exclame Audric Alexandre, tête de liste du Parti des citoyens européens lors de ses élections européennes. Un point noir apparait, l’abstention chez les jeunes.

Des statistiques inquiétantes

Effectivement si les Français dans leur ensemble ont plutôt été de bon élèves durant ce scrutin, les jeunes eux bien moins. Dans des chiffres transmis par Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, il est noté que ce sont les 18-24 ans qui se sont le moins déplacés pour voter, avec un taux d’abstention avoisinant les 53 %. À titre de comparaison, chez les plus de 50 ans se sont seulement 37% des votants qui ne se sont pas déplacés.

Un désintérêt logique?

Il faut maintenant se poser une question: pourquoi la jeunesse ne va pas voter? Une question complexe à laquelle Olivier Terrien, expert auprès du Conseil de l’Europe, professeur à Sciences Po Strasbourg, délégué parent à la FCPE et conseiller municipal Partie socialiste à Brumath en Alsace, a essayé de répondre. “Si les jeunes ne votent pas c’est parce qu’ils ne sont pas encore suffisamment sensibilisés. De nombreux jeunes, ne réalisent pas concrètement les apports de la construction européenne. Il faut que l’école prenne sa part de responsabilité. Je propose même un parcours citoyen dédié aux jeunes pour qu’ils puissent, dès leur plus jeune âge, être au fait de la vie politique“. 

Mais attention cette réponse n’est pas celle adoptée par tout le monde. De son côté Philippe Schreck, député sortant appartenant au Rassemblement National de la 8ᵉ circonscription du Var ne voit pas exactement  les choses de la même manière. “Les jeunes savent vers qui voter mais ne se déplacent pas. Il faut convaincre la jeunesse de se rendre aux urnes mais pour ce qui est des idées, ils les ont déjà. Pour cela, il faut que la politique arrête de proposer un spectacle terne à la jeunesse. Nous devons nous améliorer tout simplement”.

 Les médias au centre de l’attention

Et ne nous arrêtons pas là dans les réponses à cette question “Si l’espace médiatique arrêtait de donner la possibilité notamment au RN de mettre de en avant une Union Européenne au fonctionnement complexe et incompréhensible ce qui est totalement faux dans la réalité, l’abstention baisserait”, dit Audric Alexandre. Trois visions différentes mais avec un constat similaire, il faut que les jeunes votent. 

Mais alors quand ils se déplacent, que votent-ils ?

Les résultats sont dithyrambiques. Aux deux premières places on retrouve tout simplement les deux “extrêmes”. Jordan Bardella (RN) arrive en tête avec le chiffre mirobolant de 32% des suffrages. Manon Aubry (LFI) quant à elle arrive derrière en seconde position avec 20% des suffrages. L’écart avec les parties “traditionnelles” est béant. Le candidat socialiste, Raphaël Glucksmann atteint timidement les 10%. Tandis que chez le Républicains et leur tête de liste François-Xavier Bellamy c’est encore pire avec seulement 5% des suffrages obtenus. Et ce n’est pas beaucoup plus glorieux pour le parti au pouvoir représenté par Valérie Hayer qui se contente du même score que son homologue de droite.

 “Les jeunes veulent des avis tranchés” 

Les partis traditionnels semblent donc mis au second plan au profit des deux extrêmes. “Les jeunes veulent des avis tranchés”, explique Philippe Schreck. Une justification compréhensible mais insuffisante. Autre cause pouvant être abordée, l’arrivée dans la politique d’Emmanuel Macron. Il a mis fin à l’alternance, bousculé le système et cela n’a fait que complexifier la politique. Avant le socialisme s’opposait au conservatisme, il n’y avait que deux parties susceptibles d’être élu, cela simplifiait la tâche. Maintenant que tout cela a explosé, il est plus difficile pour les jeunes de se positionner clairement. “Mon parti le PS n’a pas d’idées claires, c’est un peu fouilli. Les jeunes ont du mal à nous comprendre”, avoue Olivier Terrien. Résultats des courses, ils se dirigent assez logiquement vers les parties aux lignes directrices les plus claires. C’est à dire le RN et la France Insoumise et dans le pire des cas vers l’abstention.

Les réseaux sociaux en bouc émissaire

Pour continuer à expliquer ce vote, Olivier Terrien pointe du doigt un autre phénomène qui a son importance “Les réseaux sociaux comme Tik Tok sont notamment une des raisons pour laquelle les extrêmes et notamment le RN séduisent les jeunes. Les autres partis dont le mien peuvent encore faire mieux”. Effectivement les nouveaux modèles de communications jouent un rôle important et à ce petit jeu le RN et LFI sont largement gagnants. Spoiler ce n’est pas en regardant des vidéos Tik Tok que l’on choisit pour qui voter. CSactu appelle tous les jeunes à s’intéresser à la politique et à lire les programmes de chacun des candidats. Deuxième spoiler c’est comme cela que l’on vote dans une démocratie saine. On vous donne rendez-vous aux urnes le dimanche 30 juin !

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