Dans un monde ou l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes, où le bilan carbone est alarmant et les conditions de travail de certaines industries sont litigieuses, le développement de la vente de vêtements de mauvaise qualité à petit prix propulse la surconsommation et la fast-fashion.
Pour Grama Vintage, leur but est clair : résoudre le double défi écologique et économique tout en restant dans les tendances en proposant des vêtements de qualité à des prix abordables. C’est dans le centre de Lyon proche de Guillotière que le pop-up s’est installé du 2 au 4 février. 300 m2 loués pour l’événement !
Une démarche écologique et économique
Ce concept de seconde main a connu trois périodes importantes, du XVIIe au XIXe siècles lors de son émergence, suivi d’un déclin au XXe siècle lié à une image négative.
Enfin une nouvelle expansion dans les années 2000 et notamment en 2008 après la première crise économique. Le développement du digital fait apparaître l’application Vinted qui compte aujourd’hui plus de 80 millions d’utilisateurs. Cela a permis à cette nouvelle consommation de la mode de s’étendre davantage.
Maintenant, il n’y a plus de honte à acheter du « déjà utilisé », au contraire, c’est plutôt considéré comme malin. C’est sur cette démocratisation de la seconde main que des équipes comme celles de Grama Vintage voient le jour, en répondant à un besoin économique et écologique. « Nous, on est l’antithèse de la fast-fashion ».
Ils mettent en avant une nouvelle industrie de la mode basée sur le recyclage, permettant de donner une deuxième vie à certains vêtements ou tissus. Du style des années 1970 jusqu’au tournant du millénaire, Grama Vintage propose une sélection de vêtements “rétro” qui connaît un retour en vogue dans la mode contemporaine. Le pop-up est constamment réapprovisionné, ce qui nécessite une organisation particulière dès la réception des vêtements dans leur entrepôt.
« Les boss commandent à d’importantes industries hollandaises et italiennes, qui nous livrent des camions entiers de vêtements directement à notre entrepôt. Ensuite, s’effectue tout un travail de tri ; on classe les vêtements par catégorie, par taille. On essaie de récupérer au maximum ceux qui sont en bon état ; les tâchés ou les trop abîmés on les donne à des créateurs qui font du upcycling, c’est-à-dire qui se chargent d’améliorer le vêtement pour le réemployer. Dans le cas où on ne peut vraiment rien en faire, on donne à des associations, c’est tout un cycle de réutilisation ».
La vente au kilo est de 32 €, ce qui représente pour une chemise de 300g, 9€60, pour une veste de sport de 600g, 16 €. Le prix évolue en fonction du poids et aucun minimum n’est imposé. « Vendre 32€ le kilo ça nous est rentable par rapport à la quantité que l’on reçoit. C’est rentable pour nous, mais aussi pour les acheteurs qui peuvent trouver des vêtements de grande marque et en tirer des prix très avantageux ».