Tout schuss vers les championnats du monde, prochaine cible de la carabine du biathlon français

Les championnats du monde de biathlon approchent. Ils se tiendront du mercredi 12 au dimanche 23 février 2025. Comme à chaque saison, ce rendez-vous est le point d’orgue de l’hiver. La piste de Lanzerheide, dans l’est de la Suisse, en sera le théâtre. Pour les Français et Françaises, être acteur sera l’objectif et le début de saison permet de rêver d’une razzia de la part du clan tricolore.

Partagez ce post

Coupe du monde de biathlon 2020, lors de l'étape d'Oberhof, en Allemagne. (Photo d'illustration) - Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0 / Steffen Prößdorf

Depuis la saison 2021-2022 et le sacre de Quentin Fillon-Maillet (QFM), les hommes du biathlon français avaient du mal à se distinguer face à l’armada norvégienne qui dominait des skis et de la carabine le biathlon mondial. Pas de victoires et seulement six podiums individuels de Coupe du monde en 2022-2023. Une seule médaille de bronze aux Championnats du monde 2024. Une fin de saison 2023-2024 qui a, partiellement, sauvé l’hiver avec une victoire d’Eric Perrot et quatre autres podiums sur les deux dernières étapes. L’équipe masculine souffrait, en plus, de la comparaison avec la flamboyante équipe féminine.

Une équipe de France masculine en renaissance sur le plan individuel…

Mais l’été a été constructif pour les biathlètes. Pas sur le même plan pour chacun d’eux : Émilien Jacquelin a passé un cap mental alors qu’Émilien Claude a progressé physiquement pour s’offrir des courses références. Un vrai collectif a (ré)émergé. Les biathlètes français sont aujourd’hui capables de gagner ou de faire un podium sur chaque course. À tour de rôle, souvent, mais aussi tous ensemble pour rappeler les exploits de l’époque Martin Fourcade. Le triplé de QFM, Fabien Claude et Émilien Jacquelin sur le sprint d’Oberhof le 10 janvier dernier évoque les souvenirs de 2019-2020 quand les Français, Martin Fourcade en tête, avaient claqué deux triplés bleu-blanc-rouge sur l’individuel d’Ostersund et la poursuite de Kontiolahti.

En cinq étapes de Coupe du monde, les français sont montés à onze reprises sur la boîte avec notamment une victoire chacune pour Jacquelin, Perrot et Fillon-Maillet. Sans oublier les frères Claude, Fabien deuxième du sprint d’Oberhof et Emilien deuxième de l’individuel de Ruhpolding. À noter que les français ont au moins glané un podium sur les quatre types de courses de Coupe du monde. Cinq biathlètes au top niveau et performants sur tous les formats : les Championnats du monde peuvent être une cascade de podium pour les bleus.


Mais aussi sur le plan collectif 

Relais 4 x 7,5 km hommes aux Championnats du monde BMW IBU de biathlon 2023 à Oberhof. (Source : Sandro Halank, Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)


Reçus 4 sur 4 ! Cette saison, le relais masculin a décidé de ne pas laisser le goût de la victoire à ses adversaires, en premier lieu à la Norvège. A quatre reprises, Emilien Jacquelin, finisseur du relais français a pu savourer son passage victorieux sur la ligne d’arrivée avant de sauter dans les bras de ses copains. La série de victoires de l’équipe de France est un record dans l’histoire du biathlon français. On aimerait que cette domination perdure au moins jusqu’au 22 février et la course des Championnats du monde. La répétition générale sur le relais d’Antholz-Anterselva ce samedi a, en tout cas, été parfaite. La composition des mondiaux devrait être celle de trois des quatre relais de la saison, à savoir, dans l’ordre : F.Claude, Q.Fillon-Maillet, E.Perrot et E.Jacquelin. Cependant, E.Claude sera aussi présent si l’équipe type venait à être remaniée. Sa première sélection sur le relais de Ruhpolding a été une vraie réussite pour le lancement des bleus. Les biathlètes français tenteront donc de récupérer leur couronne perdue sur le relais en 2024 au profit des Suédois.


L’équipe de France féminine en extase

Que dire de l’équipe de France féminine de biathlon. Que dire de cette densité, à l’image de celle de l’équipe masculine norvégienne, qui pourrait avoir dix biathlètes compétitifs en Coupe du monde si les quotas le permettaient. Certes, la leadeuse du classement général n’est pas française, c’est l’allemande Franziska Preuss. Mais tout de même, avoir cinq Françaises dans le top 9 du général est une performance exceptionnelle. Il était judicieux (et prévisible) d’attendre la course de ce samedi 25 janvier pour illustrer cette dynamique magique : quatre tricolores dans les cinq premières dont un doublé sur la poursuite d’Antholz.

En tête de file, Lou Jeanmonnot se bat pour le gros globe de cristal (trophée du classement général) alors qu’elle accuse un retard de 92 points sur Preuss. Son nouveau statut de favorite pour le gros globe ne lui a pas fait froid aux yeux et elle compte désormais six victoires cette saison. Derrière Jeanmonnot, les surprises, qui n’en sont plus vraiment, s’appellent Jeanne Richard (5ème) et Océane Michelon (6ème), 22 ans chacune. Toutes deux se battent pour le dossard bleu de meilleure jeune. Jeanne Richard, tireuse la plus prolifique du circuit en couché, a trouvé le chemin de son premier podium en carrière à Ruhpolding après l’avoir raté de peu au Grand-Bornand. Pour Océane, il faudra encore attendre mais ses performances très régulières dans le top 6 des courses laissent présager que c’est pour bientôt.

Finalement, bien qu’elles soient 4ème et 9ème dans la course au gros globe de cristal, ce sont les leadeuses de l’équipe de France, Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet qui déçoivent le plus. La première a du mal à retrouver sa forme physique étincelante quand la deuxième peine grandement côté tir. Il faudra donc régler les détails pour les deux filles des Saisies avant les Championnats du monde de Lanzerheide où elles pourront, à coup sûr, viser de beaux résultats tant leur tempérament de championnes est grand.

Une domination aussi en IBU Cup

Mais l’équipe de France féminine de biathlon ne s’arrête pas là. Car la domination des bleues est aussi totale sur le circuit secondaire du biathlon mondial, l’IBU Cup. Ainsi, les filles de l’équipe de France A ont la pression du résultat car elles peuvent être remplacées par celles très performantes en IBU Cup. Sophie Chauveau et Guillonne Guigonnat en ont fait les frais au profit de Paula Botet qui est montée sur le circuit principal. Paula a rapidement compris le meilleur moyen de consolider sa place en équipe A : gagner la première course qu’elle a disputée cette saison en Coupe du monde. Pour autant, il en faudra plus pour se maintenir tant la rivalité franco-française est féroce sur le circuit secondaire. Sur treize courses disputées depuis le début de l’hiver, les françaises sont montées à vingt-trois reprises sur la boîte. Environ deux tricolores à chaque fois sur le podium, la statistique est folle. Sans surprise, ce sont trois biathlètes françaises qui dominent le classement général.

Pour les filles du circuit inférieur, les championnats d’Europe seront le prochain rendez-vous du 29 janvier au 2 février pour ramener de belles breloques. Pour celles de l’équipe A, reste à concrétiser l’émulation de groupe aux Championnats du monde par des victoires individuelles mais aussi sur le relais qui échappe aux filles depuis le début de l’hiver.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share

CSMAG, votre point actu’ mensuel !

Nous souhaitons faire de ce magazine le reflet de l’esprit de CSactu, en y intégrant toute nos nouveautés : articles de fond, podcasts, émissions sur Twitch, conférences et bien plus encore. 

Chaque mois, nous nous engageons à vous offrir un magazine qui, tout en valorisant le travail de notre rédaction, mettra en lumière l’ensemble des initiatives portées par CSactu.