La seizième étape de ce Tour de France 2023 prenait le départ de Passy pour relier Combloux . Un tracé de 22.4 km en Haute-Savoie, marqué par le passage de la côte de Domancy, longue de 2.5 m à plus de 9% de moyenne.
Un parcours propice aux grimpeurs, mais avant tout théâtre de la bataille pour le maillot jaune entre Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates).
Pogacar-Vingegaard : la fin d’un duel ?
Au départ de Passy, seules dix secondes séparaient les deux hommes. Mais après les repérages effectués par les coureurs et leurs équipes le matin de l’étape, une question émerge rapidement : faut-il changer de vélo au pied de la côte de Domancy ? Cette question hante alors les esprits des deux prétendants à la victoire.
Pogacar s’élance le premier, mais réalise un départ timide. Malgré cette contre-performance au départ, le Slovène se rattrape rapidement, il pointe à 26 secondes d’avance au premier intermédiaire. En parallèle, Vingegaard s’élance et réalise un départ canon, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour la victoire.
Le duel s’anime lorsque le maillot jaune pointe alors au premier intermédiaire avec 16 secondes d’avances sur Pogacar. Le Danois poursuit son effort et atteint les 31 secondes d’avances au second intermédiaire. Au même moment, Pogacar prend la décision de changer sa machine de contre-la-montre pour un vélo de route au pied de la côte de Domancy.
A la suite e cette décision, Pogacar perd 15 secondes et permet à Vingegaard de se rapprocher. Contrairement au maillot Blanc, la maillot jaune fait le choix de ne pas changer de machine pour attaquer la côte. Après une ascension à grande vitesse, Vingegaard pointe à 4 kilomètres avec 1’05” d’avance sur son dauphin.
Le deux homme ne sont alors plus très loin de l’arrivée. Pogacar termine en 34 minutes et 14 secondes contre 32 minutes et 36 secondes pour le maillot jaune, soit 1’38” plus vite. C’est un véritable coup de massue que vient d’asséner le coureur Danois à son rival.
Le leader du classement général, grâce à cette performance, porte son avance à 1 minute et 48 secondes sur son dauphin et prend une sérieuse option sur la victoire finale.
Erreur fatale pour Pogacar ?
Difficile de répondre à cette question. Dès la fin de son tour de reconnaissance réalisé quelques heures avant le départ, le Slovène affichait déjà sa volonté de changer de vélo.
Dès le départ, plusieurs coureurs et écuries s’essayent à ce pari stratégique, dont notamment la Groupama-FDJ, sans réel gain de performance.
Si cette stratégie assumée n’a pas été payante pour le coureur UAE, elle n’est pas le seul facteur de la contre-performance du maillot Blanc. Contrairement au maillot jaune, Pogacar est rapidement passé à l’attaque, générant inévitablement de la fatigue chez le coureur. De plus, les coureurs sortent d’épreuves éprouvantes dans le Puy-de-Dôme ainsi que dans les Alpes.
Si Pogacar s’est montré combatif pendant ces étapes, Vingegaard est plutôt resté en retrait, lui permettant d’économiser ses forces. Le résultat de la seizième étape permet au coureur Jumbo-Visma de se rapprocher de la victoire finale sur les Champs Elysées, mais tout n’est pas terminé.
Les coureurs doivent encore affronter quatre étapes dont deux de montagne avec des cols hors catégorie. Ces étapes peuvent encore faire évoluer le classement général.
Enfin, les deux leaders ne sont pas épargnés d’avaries techniques, de chutes ou même d’abandon pouvant soit offrir un second Tour de France pour Vingegaard ou un troisième pour Pogacar.