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Tennis : au revoir la terre battue, place au gazon !

La saison de tennis sur gazon a démarré cette semaine. Pendant un mois, les joueurs et les joueuses vont s’affronter sur cette surface si particulière, avec en point de mire le tournoi de Wimbledon. Échanges rapides, volées, glissades… Le gazon présente des conditions de jeu unique, faisant de ce mois de juin une période à part dans l’année tennistique.

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Le tournoi de Wimbledon clôt en beauté la saison sur gazon.

Une fois Roland-Garros achevé, la terre battue est balayée d’un revers de raquette pour laisser place au gazon. Comme chaque année, les tournois sur herbe fleurissent tout le long du mois de juin. La saison sur gazon, aussi courte qu’intense, se termine en feu d’artifice avec Wimbledon. Ce changement de surface n’a rien d’anodin tant les conditions de jeu sont différentes. Passer de la terre battue au gazon, ce serait presque comme passer du tennis au badminton !

Terre battue et gazon : deux surfaces très spécifiques

Les tournois sur gazon sont les plus rares dans les calendriers ATP et WTA. Une grande partie des tournois sur herbe se jouent au courant du mois de juin. Si l’on ne compte aucun Master 1000 sur gazon – ce qui est souvent dénoncé par certain·es joueur·euses – il y a bien sûr un Grand-Chelem : Wimbledon. Ce dernier est le tournoi le plus ancien et probablement le plus prestigieux du tennis mondial. Cette année, il se jouera du 27 juin au 10 juillet. Petite particularité cette année : les joueur·euses engagé·es ne pourront pas y gagner de point au classement. L’ATP et la WTA ont pris cette décision suite à l’annonce du tournoi d’exclure les joueurs et joueuses russes et biélorusse.

Autrefois, le gazon était pourtant la surface reine du tennis : dans les années 1950, les trois-quarts des tournois se jouaient sur herbe. Même des Grands-Chelems comme l’US Open (jusqu’en 1975) ou l’Open d’Australie (jusqu’en 1988) se jouaient sur cette surface ! Si le gazon est devenu si rare au tennis, c’est notamment parce qu’il est complexe à entretenir. Il a besoin d’être coupé et arrosé quotidiennement, d’autant plus que l’herbe s’abîme au fur et à mesure des matchs. Cet entretien coûte donc beaucoup plus cher que pour les autres surfaces. Et incite les tournois à se tourner vers le dur ou la terre battue.

La terre battue et le gazon proposent des conditions de jeu très différentes

Il y a aussi une culture des tournois sur herbe, qu’on retrouve surtout dans les pays d’Europe Nord-Occidentale. Si les Anglais sont les champions du gazon, avec les tournois du Queen’s, d’Eastbourne, de Nottingham, de Birmingham et évidemment de Wimbledon, les autres principaux tournois sur gazon ont lieu en Allemagne (Stuttgart, Halle, Berlin, Bad Homburg) ou aux Pays-Bas (Rosmalen). À l’inverse, pour la terre battue les tournois se jouent majoritairement en Europe du Sud et en Amérique. À noter, également le tournoi de Majorque, dirigé par Toni Nadal, qui s’est longtemps joué sur terre battue avant d’opter pour le gazon.

Un jeu différent

Si le gazon est rare, on peut aussi dire qu’il est précieux. Cette surface si spéciale propose une ambiance et des conditions de jeu à part au tennis. Les tournois sur gazon font partie de ceux où la balle est la plus rapide. Plus précisément : elle fuse. En effet, sur l’herbe, les balles s’écrasent et les rebonds sont plus bas. Le gazon prend aussi moins les effets des balles. En revanche, les faux rebonds y sont plus nombreux. En somme, on pourrait dire qu’il est l’exact opposé de la terre battue, où les balles sont lentes, hautes, et avec des effets accentués.

Ces différentes caractéristiques font que le jeu sur gazon est très particulier. Il favorise les joueurs puissants et offensifs, qui aiment prendre de vitesse leurs adversaires. Il est plus difficile de défendre, étant donné que la balle fuse et peut avoir des trajectoires inattendues. Les échanges sur gazon sont alors souvent très courts, mais aussi très spectaculaires. Autre point : le bon joueur de gazon monte fréquemment au filet. La volée est un atout central sur cette surface, car une fois l’adversaire pris de vitesse elle permet de conclure rapidement le point.

On peut aussi noter cette chose assez amusante : le jeu sur gazon se caractérise aussi par des acrobaties fréquentes. Plus douce, l’herbe amortit les chocs. Et il n’est pas rare de voir des joueurs ou des joueuses s’essayer à des plongeons lorsqu’ils sont débordés. Evidemment, tout le monde ne s’y essaye pas, et il est rare de voir un Nadal ou un Federer s’essayer à ces fantaisies. Mais parfois, les joueur·euses sont contraint·es de finir au sol. En effet, les appuis sur gazon sont plus difficiles à tenir et les glissades incontrôlées sont fréquentes. En somme, le gazon, c’est : des coups gagnants, du jeu au filet, mais aussi du spectacle !

La saison sur gazon fait des heureux… et des déçus

Le jeu sur gazon est donc très original et nécessite un certain savoir-faire. De fait, certains joueurs s’y plaisent plus que d’autres. Ainsi, les serveurs puissants comme John Isner, Ivo Karlovic ou Serena Williams se plaisent sur cette surface. Du haut de leurs 2 mètres et quelques poussières, ils aiment envoyer de gros services. Les joueurs offensifs et habiles à la volée s’y plaisent également, comme Feliciano Lopez ou Philipp Kolschreiber. Enfin, s’ils se font de plus en plus rares, les serveurs-volleyeurs sont comme des poissons dans l’eau sur gazon. Aujourd’hui, on peut par exemple citer Nicolas Mahut. Il y a aussi les joueurs plus polyvalents, mais qui se plaisent particulièrement sur gazon, comme Adrian Manarino ou Caroline Garcia pour la France.

La saison sur gazon a également ceci de particulier qu’elle met en scène des joueurs qu’on ne voit quasiment pas le reste de l’année. C’est le cas du fantasque Dustin Brown, amateur de service-volée, coups entre les jambes et plongeons.

Dustin Brown a battu deux fois Nadal, à chaque fois c’était sur gazon

Mais le gazon ne fait pas que des heureux. Beaucoup n’apprécient pas ses conditions de jeu si spéciales. En 2015 au tournoi de Halle, on pouvait par exemple entendre Benoît Paire s’écrier : « Marre de cette surface de m*rde, vraiment pas hâte d’être à Wimbledon ! ». Ce sont surtout les joueurs de terre-battue, adeptes des longs échanges, qui souffrent sur gazon. Il y a quelques jours, le finaliste de Roland-Garros Casper Ruud a ainsi créé une petite polémique en déclarant que « le gazon, c’est un truc de golfeurs ».

Et chez les meilleurs ? Le roi du gazon, c’est sans aucun doute Roger Federer, octuple vainqueur de Wimbledon. Il faut dire que le Suisse, puissant serveur et fin volleyeur, à tous les atouts pour briller sur herbe.

À l’inverse, Rafaël Nadal apprécie moins le gazon. Expert de la terre battue, son jeu marche moins bien sur un gazon, qui raccourcit les échanges et annule les effets de son coup droit-lasso. Néanmoins, l’Espagnol a su s’adapter et a remporté à deux reprises Wimbledon.

Quant à Novak Djokovic, son jeu très polyvalent fonctionne sur gazon et il semble s’y plaire : il a remporté 6 fois Wimbledon.

On se doit aussi de mentionner Andy Murray, longtemps compté parmi le « Big Four ». En bon Britannique, il est habitué au jeu sur gazon. Un des plus grands moments de sa carrière reste sa première victoire à Wimbledon en 2013. Porté par tout un peuple, il avait vaincu Djokovic en finale (6-4, 7-5, 6-4). Aujourd’hui, malgré sa blessure à la hanche, il continue d’écumer le circuit. Ce vendredi, il a fait tomber Stéfanos Tsitsipas (n°5 mondial) en quarts de finale du tournoi de Stuttgart. Ses performances sont à suivre sur ce mois de juin…

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