Les Swing states, c’est quoi ?
Les élections présidentielles américaines ont lieu tous les quatre ans. Chaque État peut librement choisir la méthode par laquelle il élit ses grand•es électeur•ices. Ceux-ci sont chargés d’élire le/la président•e des États-Unis. L’ensemble des États américains, à l’exception du Nebraska et du Maine, ont choisi le système du “winner-takes-all” ; le/la candidat•e ayant reçu le plus grand nombre de voix se voit attribuer l’ensemble des grands électeurs de l’Etat.
Un•e candidat•e à l’élection présidentielle américaine peut dès lors devancer – plus ou moins nettement – son ou ses adversaires en termes de nombre de suffrages populaires sans pour autant remporter l’élection. Pour illustrer cet état de fait par deux suffrages relativement récents : en 2000, le candidat démocrate Al Gore avait obtenu davantage de voix que le candidat républicain George W. Bush, mais n’avait moins de grand•es électeur•ices, une situation identique lors de l’élection de 2016. Hillary Clinton avait obtenu plus de suffrages populaires, mais moins de grand•es électeur•ices que Donald Trump.
Lors de la dernière présidentielle de 2020, la marge de victoire était inférieure à 3 % dans sept Etats, ce qui laisse entrevoir un nouveau scrutin fortement disputé le mois prochain. Ces sept États – l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin – représentent 93 grand•es électeur•ices. Si la Caroline du Nord et le Nevada ont respectivement mis le candidat républicain – Donald Trump – et le candidat démocrate – Hillary Clinton puis Joe Biden – en tête deux élections de suite, les cinq autres Swing states ont d’abord placé le candidat républicain en tête (2016), avant de basculer et d’opter pour le candidat démocrate (2020).
Quelles stratégies électorales pour les deux candidat•es ?
Sachant qu’un•e candidat•e à la présidence a besoin de 270 voix pour accéder à la Maison Blanche, les stratégies électorales vont être de se concentrer sur ces sept États, d’autres étant considérés comme étant largement acquis au camp démocrate (New York, Californie) ou au camp républicain (Texas, Mississippi). Le camp de Donald Trump a choisi le Wisconsin pour organiser la convention républicaine, tandis que la candidate Kamala Harris y réalise son premier meeting de campagne.
Dans le Michigan, l’indécision est d’autant plus prononcée que cet État, historiquement, était plutôt acquis au camp démocrate. Les grand•es électeur•ices sont restés fidèles à ce parti jusqu’en 2016 où, par l’absence de campagne d’Hillary Clinton considérant cet État comme naturellement acquis, celui-ci a basculé dans le camp républicain, avant de revenir chez les démocrates en 2020. Les sondages se resserent extrêmement entre Kamala Harris et Donald Trump, ce qui les pousse à régulièrement se rendre dans cet État, qui comporte 15 grand•es électeur•ices.
Déplacements réguliers, tactiques politiciennes, défense des précédents mandats… les deux prétendant•es à la Maison Blanche redoublent d’efforts pour séduire les grand•es électeur•ices, qui, pour la plupart, n’appartiennent pourtant à aucun parti politique. Malgré une très légère avance en faveur de Kamala Harris dans les nombreux sondages d’opinion qui traversent les Etats-Unis, ce seront bel et bien les Swing states qui, in fine, décideront de l’élection.