La Suède n’a pas échappé à la logique européenne de ces dernières années. Après une montée dans les scores à chaque élection, l’extrême droite est aux portes du gouvernement.
En effet la coalition de la droite et de l’extrême droite s’est imposée lors des élections législatives du 11 Septembre, remportant 176 sièges contre 174 pour le bloc de gauche.
Bien que les socialistes aient obtenu 30% des voix, c’est bien la coalition de droite qui l’emporte. Avec les 19% des modérés et les 20% des Démocrates de Suède, le SAP est bien esseulé.
Le 14 septembre, la première ministre sortante Magdalena Andersson a reconnue sa défaite et donnée sa démission le lendemain. Depuis, le flou règne.
Le flou persiste
Après 1 mois, rien ne bouge en apparence. Pourtant, la coalition de droite négocie en interne sur la composition du gouvernement. Ainsi, le paysage politique suédois se dessine au rythme des négociations entre droite libérale et extrême droite.
Si les dirigeants des démocrates (parti majoritaire de l’alliance) souhaitent obtenir des ministres, le reste de la coalition n’est pas prête. Les autres partis ne voudraient voir les démocrates que comme un soutien au Parlement.
Pour le moment, les quatre parties majoritaires gouvernent par intérim.
Cependant, le débat semble être ailleurs. En effet, le parti des Démocrates de Suède cristallise les attentions. Une scission s’effectue entre inquiétude d’un côté, et tentative de dédiaboliser de l’autre.
Un parti politique plus fort que jamais …
C’est une première dans l’histoire des Démocrates de Suède. Comme ses homologues français ou italiens, l’extrême droite est aux portes du gouvernement suédois. Le parti populiste, dirigé par Jimmie Akesson à obtenu plus de 20% des voix.
Crée en 1988, les Démocrates de Suède devient le premier parti d’extrême droite aussi proche du pouvoir.
Cela n’est pas vraiment une surprise. En effet, depuis 2010 et son entrée au Parlement (avec 5.7% des voix) le parti n’a fait que monter dans les sondages. Atteignant un score maximum de 17% lors des dernières élections.
Les démocrates de Suède sont également au Parlement européen depuis 2014.
… mais qui divise toujours
Si le parti des Démocrates de Suède sort grand gagnant des élections, son statut et ses dirigeants font débat.
C’est plus précisément le passé qui pose question. En effet, les créateurs du parti étaient des néonazis convaincus, anciennement rassemblés dans le Parti du Reich nordique. Il n’était alors pas rare de voir les membres du parti défiller en chemise brune.
Comme de nombreux partis en Europe, les Démocrates ont réussis à s’intégrer dans le paysage politique. Leur valeurs et idéologies, notamment le débat sécuritaire ne sont plus aussi marginaux qu’avant.
Seulement, les idées n’ont pas vraiment évoluées depuis les années 90.
L’immigration est plus que jamais au cœur des préoccupations. En effet, le pays à connu le plus d’immigration en Europe depuis la crise des migrants de 2015. Bien que le pays se soit petit à petit fermé depuis, l’immigration reste une donnée centrale des élections.
Le parti à le vent en poupe, au terme d’une année 2022 particulière pour les Suédois. Entre violences civiles et crises internationales …
Une année 2022 sous tensions
L’année 2022 est particulière pour le pays Scandinave. Une tentative inédite d’adhésion à l’OTAN. La guerre en Ukraine qui renforce le sentiment d’insécurité, et arrête par la même occasion le processus d’adhésion. Des violences sans précédents entre des manifestants anti-racistes et les forces de l’ordre au Printemps. Le retour en force de l’extrême droite et de ces milices …
L’exemplarité et la sérénité suédoise ont été mises a rude épreuve au Printemps. De violentes manifestations ont éclatées dans différentes villes du pays. Après des « tournées » organisées par le groupuscule d’extrême droit « Ligue Dure » pour faire brûler le Coran, des contre manifestations ont vu s’affronter force de l’ordre et manifestants. Faits d’une rare violence pour le pays nordique. Au total, une cinquantaine de blessés et beaucoup d’arrestations.
Si la conjoncture n’est pas que le fruit des politiques internes, l’ancien gouvernement de gauche à fait les frais de cette année inédite.
L’ascension au pouvoir d’un parti d’extrême droite eurosceptique, rabat les cartes des dernières années du pays. En effet, alors qu’une grande partie de la population se dit favorable à une adhésion à l’OTAN, les négociations peuvent-elles se poursuivre ? Une prise de pouvoir de l’extrême droite peut-elle changer la donne de la géopolitique européenne ?
