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Storytelling : les anecdotes qui se cachent derrière ces 4 sacs iconiques

Les sacs à main. Intéressons-nous aujourd’hui à cet accessoire de mode qui fait sensation à tous les défilés et dont les prix flambent. Retour sur les anecdotes qui se cachent derrière quatre sacs de luxe qui ont marqué au fer rouge le milieu de la haute-couture.

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sacs Hermès
sacs Hermès

SADDLE – DIOR :

Après Christian Dior, Yves Saint Laurent ou encore Marc Bohan, John Galliano prend les rênes de la Maison Dior en 1996 et succède ainsi à Gianfranco Ferré au poste très convoité de directeur artistique.

Pour sa collection printemps-été 2000, le prodige de la création, réputé pour être un personnage extravagant, décide de la placer sous le signe du monde équestre, et de s’inspirer directement de l’univers des cowboys et du Far West. C’est à l’occasion de cette collection que le Saddle voit le jour.  

Comme son nom l’indique, le sac présente une forme particulière, qui reprend plusieurs codes de la selle équestre. La légende raconte que l’idée du sac est née lorsque le créateur a vu pour la première fois la célèbre photographie Saddle I d’Helmut Newton datant de 1976, et mettant en scène une femme à quatre pattes, portant sur son dos une selle.

Saddle I, Helmut Newton (1976)

Puis, le directeur artistique décide de suivre la tendance de l’époque, la « logomania », et de lancer le Saddle dans une nouvelle version, entièrement revêtu du monogramme de la Maison. Pour ce faire, il remet au goût du jour la toile oblique imaginée en 1977 par Marc Bohan. Cette version du Saddle revisité, tout comme celle avec un imprimé papier journal, ont connu un succès fulgurant. Paris Hilton, Lindsay Lohan, Nicole Richie : aux bras de toutes les célébrités, et popularisé par la série « Sex and the City », le Saddle devient le « it bag » incontournable des années 2000.

Paris Hilton avec son Saddle monogramme
Carrie Bradshaw (interprétée par Sarah Jessica Parker) toujours avec son Saddle dans la série « Sex and the City »

Mais, comme tout effet de mode, l’engouement autour du célèbre sac retombe peu à peu. Faute de ventes en nombre suffisant, la Maison Dior prend la décision en 2007 de mettre fin à sa production.

« La mode est un éternel recommencement » : la célèbre phrase de Gabrielle Chanel se confirme lorsque le Saddle revient sur le devant de la scène D’abord en 2014, lorsque la chanteuse Beyoncé fait fureur avec son Saddle vintage, puis en 2017, avec Bella Hadid, une des mannequins les plus célèbres au monde. Cette dernière attire définitivement la convoitise du grand public vis-à-vis du sac, que tout le monde s’arrache de nouveau.

Bella Hadid avec son Saddle en jean

A tel point qu’en 2018, Maria Grazia Chiuri, nouvelle directrice artistique de la Maison, décide de relancer sa production, près de vingt ans après sa création. C’est un Saddle 2.0 qui nous est proposé : toile modernisée, nouveaux coloris.

Et même si aujourd’hui le Saddle est un peu moins en vogue qu’en 2018, il n’en reste pas moins l’un des produits phare de la Maison, partie intégrante de son ADN. 

LADY DIOR – DIOR :

Autre sac iconique, également commercialisé par Dior : le Lady Dior, qui fait son entrée dans la sphère de la mode en 1994. A ses débuts, le sac ne portait pas de nom, on l’avait simplement baptisé en interne sous le nom de « Chouchou ».

Mais, tout bascule un an plus tard, en septembre 1995, lorsque Diana, suite à la visite de l’exposition Cézanne au Grand Palais à Paris, se voit offrir par la première dame française, qui n’est autre que Bernadette Chirac, le « Chouchou ». Entièrement fait à la main, ce sac en cuir et aux coutures matelassées présente un détail kitch qui fait toute sa singularité : il est orné des lettres composant le nom de la Maison, accrochées à l’anse tels des charms.

Diana aperçue à la sortie de l’avion lors d’une visite d’État en Argentine en 1995 avec son Lady Dior à la main

Le coup de foudre entre l’accessoire de mode et la princesse est immédiat, à tel point que Diana, dès son retour, le commande dans tous les coloris disponibles. Au bras de la femme la plus médiatisée au monde, le sac connait un succès immédiat. En 1996, avec la bénédiction de la princesse, il est rebaptisé Lady Dior en son hommage.

Tout comme pour le Saddle, toutes les célébrités ont leur Lady Dior : Carla Bruni, Monica Bellucci, ou encore Marion Cotillard. Cette dernière a succédé en 2008 à Diana en devenant la nouvelle égérie du sac à succès.

Marion Cotillard pour la campagne publicitaire d’une nouvelle version du Lady Dior en 2015

SAC BAMBOO – GUCCI :

Autre sac iconique, certainement le plus original de cette sélection : le sac Bamboo de chez Gucci, imaginé dans les ateliers italiens en 1947.

C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale, période durant laquelle l’Europe doit faire face à une importante pénurie de matières premières, que vient au fils Gucci, Guccio Gucci, une idée de génie : remplacer les éléments en cuir composant les sacs par : du bambou ! Il s’exécute et propose en 1947 un sac au design épuré, avec la particularité d’être doté d’un fermoir et d’une poignée en bambou. Ce matériau, encore largement méconnu du grand public, donne un look chic et moderne au sac, qui séduit les fashionistas du monde entier.

Diana délaissera même un moment son Lady Dior pour suivre la tendance !

Diana sortant de sa voiture avec son sac Gucci en bambou à la main, 1996

Fort de son succès, le bambou revisitera plusieurs autres modèles Gucci, dont le Jackie, autre sac iconique de la marque !

Tout comme le Saddle, le Bamboo aura le droit à une réédition en 2010 et verra de nouveau le jour sous le nom de New Bamboo.

Sac New Bamboo, 2010

Finalement, cette idée novatrice de casser les codes, et de sortir des sentiers battus à réussi à la Maison Gucci, fière du Bamboo qui fait désormais partie intégrante de son identité !

BIRKIN – HERMES :

Dernier sac, et pas des moindres ; nous allons à présent retracer l’histoire du sac le plus convoité au monde : le Birkin.

Collectionneuse de sacs Birkin

Il se hisse en haut du classement des ventes de la marque Hermès aux côtés de deux autres sacs eux aussi extrêmement populaires : le Kelly et le Constance.

Le Birkin est le fruit d’un merveilleux hasard : en 1984, Jane Birkin prend l’avion avec sa fille pour Londres, les bras chargés de bagages. Un passager lui demande alors pourquoi est-ce qu’elle n’a pas opté pur un sac plus grand, doté de poches. Ce à quoi elle répond : « Qu’est-ce que vous voulez, Hermès ne fait pas de poches ». S’ensuit alors une conversation durant laquelle Jane Birkin fait part de sa difficulté à trouver un sac alliant élégance et praticité.

Le passager en question, qui n’est autre que Jean-Louis Dumas, le président d’Hermès de l’époque, lui propose de dessiner un croquis de son sac de rêve. Elle s’exécute, et dessine sur le premier bout de papier qu’elle a à sa disposition : un sac à vomi !

Son idée est de reprendre les codes du sac Kelly, déjà commercialisé à l’époque, mais de changer quelques détails : la taille, et surtout la fermeture. Le sac de rêve de Jane Birkin serait la version cabas du Kelly, en beaucoup plus grand. Quelques mois plus tard, Jean Louis Dumas tient sa promesse en lui réalisant un sac Hermès personnalisé, puis lui propose de le commercialiser en son nom.

Jane Birkin portant dans les bras son Birkin

Dès ses débuts, le Birkin séduit immédiatement la clientèle essentiellement par sa qualité : Hermès étant originellement une marque de matériel équestre, elle s’applique à conserver une qualité de fabrication similaire aux selles pour ses sacs. Tous sont fabriqués entièrement à la main, et cousus avec un point cellier, particulièrement résistant. En moyenne, la fabrication d’un sac Birkin nécessite 40 heures de travail.

Aujourd’hui, c’est le sac de luxe le plus convoité au monde. Sa rareté y est sans aucun doute pour quelque chose : en effet, il est très difficile de se procurer un Birkin. Outre son prix moyen en boutique qui avoisine les 8000€ et augmente de 14% environ chaque année, n’a pas un Birkin qui veut : le client doit prouver sa fidélité en présentant un historique d’achat chez Hermès, et il n’est pas rare qu’avant de proposer un sac, le conseiller de vente entame avec le potentiel acheteur une sorte d’entretien rythmé par différentes questions pour s’assurer de ses intentions et ainsi éviter que ce dernier tente de le revendre sur le marché de la seconde main.

De plus, le client ressort rarement avec le modèle exact qu’il désirait : ne produisant que 12 000 Birkin par an, il est rare que la boutique ait le sac en question. Mais, vu qu’il est encore plus rare que la Maison propose un Birkin à l’achat, bien souvent, les clients cèdent tout de même à la tentation.

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