Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Stéphane Rose :  » Le métier d’auteur, d’une manière générale, c’est stabiloter des éléments du réel pour imaginer des histoires qui font rire. »

A l’occasion du tournage en direct de l’émission « La revue de presse » du lundi 9 janvier, nous avons eu la chance de rencontrer Stéphane Rose. En effet, celui-ci nous reçoit dans l’une des salles du Grand Point Virgule, célèbre théâtre parisien du XVe arrondissement pour évoquer avec nous son parcours, mais aussi pour discuter de la thématique de la jeunesse. Journaliste, créateur de la cérémonie des Gérards, humoriste, auteur pour divers humoristes dont Laurent Gerra, Stéphane Rose est un homme qui touche-à-tout. Trait de caractère qui se retrouve aussi dans son humour qu’il a l’occasion de démonter lorsqu’il lit le courrier imaginaire des spectateurs de l’émission. Ainsi, nous vous proposons de découvrir le portait de Stéphane Rose et son regard sur la jeunesse.

Partagez ce post

Stéphane ROSE lors de la rentrée 2017 de l'émission " La revue de presse" - Etienne JEANNERET/LA REVUE DE PRESSE
Stéphane ROSE lors de la rentrée 2017 de l'émission " La revue de presse" - Etienne JEANNERET/LA REVUE DE PRESSE

Tout d’abord, comment en êtes-vous venu à devenir journaliste ?

Stéphane Rose : J’étais passionné par l’écrit ! J’ai toujours écrit depuis tout petit mais je ne pensais pas en faire mon métier à vrai dire. J’ai fait des études de géographie urbaine et j’ai même commencé une thèse dans ce domaine. Néanmoins, je trouvais que je repoussais mon entrée dans la vie active. Ainsi, j’écrivais en parallèle de mes études et cela depuis le lycée où je faisais le faux journal du lycée. J’étais également très influencé par la culture, Hara Kiri et compagnie.

Quand le web est arrivé, j’ai tout de suite commencé à faire des sites web et là, j’ai lancé un site web avec un copain qui s’appelait l’Examineur. Pour vous donner un point de repère, il s’agissait de l’équivalent du Gorafi d’aujourd’hui. Via l’Examineur, j’ai lancé une rumeur qui était la suivante : « Miss France 2001 est un homme ». Cette rumeur était, dans les faits, une connerie du genre Gorafi mais vu que Miss France, Elodie Gossuin était candidate aux Etats-Unis pour Miss Univers ou Miss Monde, des journalistes américains ont repris la rumeur. Cela a fait les titres de tous les journaux américains avec des titres du type « La candidate française est un homme » et puis cela est revenu par la suite en France. Donc je peux dire que nous avons eu une lumière exceptionnelle avec ce petit site qui était juste une histoire de deux copains un peu cons qui faisaient leur truc dans leur coin.

Cela m’a ouvert des portes, notamment celles de l’Echo des savanes qui m’a proposé 3 pages par mois. C’était l’époque où il y avait encore de l’argent dans la presse. Donc là, j’ai eu un déclic et je me suis dit : « J’arrête mes études ! J’aime écrire de l’humour, c’est un signe du destin, donc je ne fais plus que cela ! » Ainsi, j’ai commencé dans la presse puis après, de fil en aiguille, avec les rencontres voici ce que je suis devenu aujourd’hui.

Justement, en parlant de rencontres, vous êtes connu pour être l’un des créateurs des cérémonies des Gérards avec Frédéric Royer et Arnaud Demanche. Comment cette idée vous est venue ?

Stéphane Rose : Justement, le gars avec qui je faisais l’Examineur, c’était Frédéric Royer. Nous avons par la suite rencontré Arnaud Demanche et puis, tous les trois, on faisait des faux journaux, on faisait les quatre cents coups ensemble ! Et puis, je ne sais plus, c’était une idée de Frédéric Royer de se dire: « Et si on faisait une cérémonie ! ». On l’a écrit un peu tous les trois mais un peu comme une blague parce qu’il n’y avait pas de télé à l’époque. On a fait un communiqué de presse et une soirée dans une boîte de nuit en se disant que ce serait la seule fois qu’on le fait, que c’était juste pour déconner. Mais, il y a eu un petit buzz médiatique qui a fait que Paris Première nous a proposé d’en faire une émission et là, c’est devenu une émission qui a duré 10 ans.

De la gauche vers la droite: Arnaud Demanche, Frédéric Royer et Stéphane Rose posent avec le trophée de la Cérémonie des Gérards, c’est à dire un parpaing doré – Source: fleurdementhe.com

Cette cérémonie appartient au genre humoristique de la satire, comment le définiriez-vous ?

Stéphane Rose : Pour moi, la satire c’est la parodie ! C’est-à-dire qu’on prend quelque chose qui existe dans le réel, en l’occurrence, dans ce cas précis, une cérémonie officielle de remise de prix et on pointe, c’est comme du stabilo, on stabilote tous les défauts pour les faire apparaître et les rendre drôles.

Le métier d’auteur, d’une manière générale, c’est stabiloter des éléments du réel. Un peu comme un écrivain de science fiction qui va s’inspirer du réel pour imaginer des histoires qui font un peu peur. Sauf que, nous, ce sont des histoires qui font rire.

Quel est votre Gérard préféré et pourquoi ?

Stéphane Rose : Mon Gérard préféré est le plus trash car il était outrancier et parce que l’on n’avait pas l’impression de faire une connerie. Il a été d’ailleurs mal pris ce Gérard. C’est le Gérard que l’on avait remis à Michel Denisot en 2009 et qui s’intitule « Le Gérard de l’animateur à qui plus personne ne veut faire la bise parce qu’à force de lécher le cul de ses invités, il a une haleine de tout-à-l’égout ». Et ça, mais c’était tellement trash et c’est l’esprit que j’adorais dans les Gérards ! En plus, on a appris que Denisot l’avait mal pris. Nous avions carrément des journalistes qui nous appelaient pour savoir ce qu’il en était. Nous nous sommes dit : «  Oulala, en fait, quand nous faisons nos petites conneries potaches, il y a des gens et il y peu y avoir des répercussions. » Donc voilà, celui-ci est mon préféré.

Michel Denisot sur le plateau du Grand Journal. – Crédit : AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Vous avez également contribué à l’émission Lahaie, l’Amour et Vous sur RMC en tant que chroniqueur de mars à juin 2012 et vous avez publié plusieurs livres concernant l’amour et la sexualité aux éditions de La Musardine. Pourquoi avez-vous fait le choix, a un moment donné, de parler de ces thématiques ?

Stéphane Rose : Eh bien, je dirais que c’est peut-être parce que je suis un petit peu un obsédé sexuel ! (me dit-il sur le ton de l’autodérision)

Il y a un moment, j’aimais écrire. J’écrivais un peu d’humour mais j’aime bien aussi la sexualité. C’était une époque où je faisais pas mal de rencontres et j’étais un peu journaliste sexo car j’avais trouvé des piges dans ce domaine. Je m’étais rapproché des personnes qui travaillent aux éditions de La Musardine où j’ai eu un bureau donc, c’était un univers dans lequel j’étais familier. De plus, vu que par ailleurs, je commençais à être connu grâce aux Gérards, Brigitte Lahaie m’a dit : « Viens faire un truc qui mélange l’esprit déconnant des Gérards tout en portant des coups de gueule sur le sexe » et voilà comment cela s’est fait.

Pensez-vous qu’il y a un dogme, voir un tabou sur les questions de couple et de sexualité en France ?

Stéphane Rose : A titre personnel, je ne suis pas dans le couple « traditionnel » car ce n’est pas du tout mon truc. Pour autant, je ne juge pas les gens qui le sont. Néanmoins, je pense qu’il y a de plus en plus de gens qui se sentent mal dans les règles du couple avec notamment le : « On doit vivre ensemble ! », « On doit se reproduire ! »,  « On doit être fidèle sexuellement ». Très tôt, je me suis senti mal à l’aise là-dedans. Très tôt j’ai expérimenté des formes différentes et je m’aperçois qu’il y a de plus gens qui sont tentés par des formes de couples ou de sexualités différentes !

Cela étant, je ne juge pas les gens. Quand tu veux avoir des enfants, c’est une autre manière de voir les choses et chacun son truc ! Maintenant, ce que je constate, c’est qu’il y a de la place pour les gens qui ne veulent pas être dans le couple traditionnel ou avoir des enfants.

Justement dans votre livre En finir avec le couple vous invitez vos lecteurs à repenser les relations amoureuses en les teintant de légèreté et de plaisir. Selon vous, quels sont les éléments qui font que nous nous fourvoyons dans le rapport et la conception que nous avons de l’amour ?

Stéphane Rose : Je pense que l’on a une idée figée du couple qui nous est imposée dès la naissance et dès l’éducation. Déjà, on regarde le modèle parental, on écoute les contes de fées, on écoute les autorités religieuses qui nous parlent et nous imposent la fidélité pour le meilleur et pour le pire, ma moitié, la femme de ma vie… Enfin, tout le vocabulaire courant pour parler d’amour nous amène à l’idée qu’il y a une personne qui est faite pour une personne et l’on doit passer sa vie ensemble.

Pour moi, cela est une fiction qui a été imposée par la religion, par les politiques qui ont besoin de cellules familiales qui se reproduisent dans le but de faire de petits consommateurs. Mais, c’est une fiction dans laquelle beaucoup de gens suffoquent. Dans ce livre, j’ai eu envie de la détruire un peu avec l’angle du vocabulaire et de toutes les expressions que nous utilisons.

Illustration de la couverture du livre « En finir avec le couple » écrit par Stéphane Rose – Source: Librairie bien-être

Vous avez été auteur pour l’émission C’est Canteloup de 2013 à 2017 puis vous êtes devenu co-auteur avec Jérôme de Verdière et Pascal Fioretto de la rubrique humoristique de Laurent Gerra sur RTL. Ces deux imitateurs et humoristes ont un style différent dans leur approche de l’imitation et de l’humour. Comment arrivez vous à vous adapter au style de l’humoriste pour lequel vous travaillez tout en gardant la part de singularité humoristique que vous avez et pour laquelle il a fait appel à vous ?

Stéphane Rose : Dans les deux exemples de Nicolas Canteloup et de Laurent Gerra, ils ont déjà un univers fort et établi au moment où on arrive. C’est comme s’il y avait une bible des personnages. Donc, en fait, c’est simple, il suffit de prendre les textes qui ont déjà été écrits par les copains ou les précédents auteurs, de voir tous les codes. Ainsi, dans un premier temps, on reprend les codes des précédents auteurs et ensuite dans ce socle là, un fois qu’on l’a apprivoisé, on commence à apporter nos trucs. Cela étant, je dirais que pour Nicolas Canteloup et Laurent Gerra, c’est facile d’écrire.

Ensuite, il est vrai que Nicolas Canteloup est beaucoup plus sur le commentaire de l’actualité, il est très exigeant sur la politique alors que Laurent Gerra est plutôt dans « un esprit français » où on va prendre l’air du temps pour s’en moquer. Laurent Gerra est moins obnubilé par l’actualité. Ce sont donc deux écoles différentes de l’humour et de l’imitation effectivement.

( De gauche à droite ) Laurent Gerra et Nicolas Canteloup – Source: jeanmarcmorandini.com

Comment caractériseriez vous ces « deux écoles de l’humour » ?

Stéphane Rose : Je t’avoue que tu me poses une colle ! (Il hésite longuement avant de répondre)

Dans Laurent Gerra, il y a un côté patrimonial. C’est l’esprit français, c’est la gauloiserie. Laurent Gerra vient du music-hall contrairement à Nicolas Canteloup. Le kiff de Laurent Gerra, c’est de faire l’Olympia, de faire la tournée des Zéniths en France et d’aller bouffer après dans les restos. Ça, c’est un esprit français !

Chronique de Laurent Gerra : fou rire général avec Julien Courbet – Source : RTL Matin d’Yves Calvi et Amandine Begot ( 30/08/22)

Nicolas Canteloup est plus un mec des médias on va dire. C’est plus dans l’esprit on va prendre ce qu’il y a dans l’actu et on va rebondir sur l’invité de la matinale. Même s’il a fait des spectacles qui ont cartonnés, je pense que Nicolas Canteloup est plus un homme des médias et Laurent Gerra un homme du music-hall.

Edouard Philippe mort de rire après une imitation de Christophe Castaner par Nicolas Canteloup – Source: 7h-9h: deux heures d’info avec Nikos Aliagas (13/09/2021)

Nous vous interviewons avant le tournage de l’émission La Revue de Presse diffusée sur Paris Première et présentée par Jérôme de Verdière. Vous y lisez et répondez au courrier de faux téléspectateurs caricaturaux comme Fatou de Chatou par exemple. Comment décririez vous votre place, votre rôle dans l’émission ?

Stéphane Rose : Question pas facile ! La forme des courriers me permet de faire plein de petits trucs. C’est-à-dire que je ne fais pas une chronique sur un thème d’actualité et du coup, cela me permet de m’éloigner de l’actualité. Je fais toujours une ou deux références à l’actualité et après je pars sur de l’humour totalement absurde ou totalement cul ou totalement jeux de mots. Donc, je me fais une petite parenthèse en explorant plein de registres, ce que j’aime bien faire ! Après, concernant ma place dans l’émission, je ne saurais trop quoi te dire.

Les retrouvailles entre Stéphane Rose et Marlène Schiappa – Source: Jérôme de Verdière / La revue de presse (25/11/22)

Qui vous inspire pour écrire ces lettres ?

Stéphane Rose : Alors j’ai une référence absolue qui est une sorte de dieu, c’est François Rollin. D’ailleurs, j’ai eu la chance de lui dire car je l’ai rencontré un jour, lorsqu’il était venu aux Gérards. Je lui ai dit que cette forme que j’ai trouvé du courrier, que je faisais déjà dans les Gérards et que je perpétue à La revue de presse, c’est lui qui l’a inventé. Il faisait déjà ça dans les émissions de Thierry Ardisson où il était hors-champs et quelquefois il intervenait pour dire : « On a reçu un message de machin… », dans un format court, très absurde et j’adorais ça ! Je me suis nourri de François Rollin, j’ai vu et revu tous ses spectacles donc c’est mon influence majeure. Cela étant, j’ai plein d’autres influences puisque je suis assez bon rieur donc j’écoute un peu tous les comiques. Je te conseille François Rollin !

Pour passer à la thématique de la jeunesse, quel est votre regard sur l’avenir qui se dessine pour celle-ci ?

Stéphane Rose : Ce n’est pas facile de répondre à ce type de questions car c’est la question piège ! C’est-à-dire qu’il ne faut pas passer pour un vieux con en y répondant !

La jeunesse, elle se bricole ses trucs. On parle beaucoup de la jeunesse « woke » en ce moment mais, je me souviens que quand j’avais 17 ans, j’étais en guerre contre mes parents, je les trouvais réacs sur tout. Je pense que c’est une étape de la jeunesse où l’on est un peu romantique, on veut détruire la génération d’avant et pour cela, on se bricole nos codes. Donc la jeunesse du moment est vachement branchée sur l’écologie, la déconstruction des genres notamment. Je comprends ce truc avec l’écologie mais j’ai du mal a comprendre ce truc avec le genre. J’évite de trop me foutre de leur gueule parce que c’est leur truc générationnel.

En disant cela, j’ai aussi conscience qui ne faut surtout pas résumer la jeunesse à ça et qu’il y en a plein qui n’en ont rien à foutre des thématiques « wokes », qui sont dans un truc culturel, qui s’inspirent des modèles des anciens… Ainsi, j’essaye de ne pas avoir un avis catégorique sur la jeunesse parce qu’elle est finalement aussi diverse que le monde adulte.

Et puis, je n’aime pas cette guerre des générations qu’il y a en ce moment ! J’aime bien parler aux jeunes et je m’entends très bien avec mon neveu et ma nièce. Ils m’apprennent des nouveaux mots en plus. Par exemple, j’ai passé une semaine de vacances à Noël avec ma nièce de 16 ans et à chaque fois que je parlais, elle me disait : « Génance ! » et le mot génance est une façon ironique mais pas méchante de dire : « Putain, t’es vraiment un vieux réac ! ». En même temps, elle me le dit sur un mode de déconne donc, tu vois, on reste dans la tradition de la déconne et c’est cela que j’adore dans la culture française.

Finalement, est-ce qu’on n’est pas tous « des vieux réacs » à notre manière sur certains points, sur certains principes ?

Stéphane Rose : Si, bien sûr ! C’est générationnel je dirais. Quand tu vieillis, tu deviens un peu plus blazé, tu as fait le deuil de tes ambitions romantiques de ta jeunesse puis tu es plus lucide. Ensuite, qu’est ce que cela veut dire « réac » ? Je veux dire, à un moment, le politiquement correct de gauche devient tellement agressif et tellement moralisateur que cela devient un discours de curé de droite ! Donc, c’est la même chose quand tu es un peu anti-totalitariste et anarchiste comme moi…

Personnellement, je me méfie autant des vieux boomers super réacs qui ont des avis définitifs sur tout que des jeunes procureurs de 17 ans qui viennent te faire la morale exactement de la même manière ! J’ai envie de les mettre les uns en face des autres et de m’écarter de leurs combats en fait.

Au vu de votre philosophie et de votre manière de penser, auriez vous des conseils de lecture à donner à nos jeunes lecteurs et/ou des personnalités issues du monde de l’humour que vous recommanderiez de suivre sur les réseaux sociaux ?

Stéphane Rose : Il y a un auteur contemporain qui pour moi est le meilleur et c’est celui qui résume le mieux l’époque et c’est celui qui faudra lire dans 100 ans pour comprendre ce que c’était que le début des années 2000, c’est Patrice Jean et notamment son livre L’Homme surnuméraire. C’est vraiment le seul auteur dont j’attends chaque livre avec impatience, comme quand on attendait un album et dont je savoure chaque ligne !

Comme humoriste, là c’est plus dur car il y en a plein que j’aime vraiment beaucoup. Mais, quand même, hommage au patron, François Rollin. Regardez ses trois premiers spectacles qui se nomment Hirondelles de saucisson, Colères et L’envol du pingouin ou encore Le Professeur Rollin à encore quelque chose à dire. Pour moi, c’est la matrice. Il y a tout. Il a synthétisé plein de choses. Il y a la plume de Desproges, l’art de la digression, l’ultra vulgarité placée dans un socle de beau texte, l’absurde… enfin, il y a tout quoi ! C’est le patron !

François Rollin dans la série télévisée Palace où il joue une saynète intitulée : « Le professeur Rollin à toujours quelque chose à dire » – Source: Youtube

Quel est le message que vous souhaiteriez transmettre à la jeunesse et/ou à un jeune qui serait intéressé par le monde de l’humour ?

Stéphane Rose : Que ce soit le monde de l’humour ou de la musique ou de n’importe quoi, il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer ! Il faut être passionné ! Si tu es passionné dès ta jeunesse et que tu écris, tu tentes des choses et c’est en tentant des choses et en pratiquant ton art que les portes vont finir par s’ouvrir. En revanche, si tu te dis : « Oh ! J’aimerais bien être humoriste, ça à l’air cool ! » mais que tu n’écris jamais une ligne de texte, tu n’essayes pas de faire une chaine tiktok ou je ne sais quoi, cela va être plus compliqué… Il faut le faire ! Il faut le faire pour s’ouvrir des portes ! Il faut donc pratiquer ce que l’on aime et comme pour le dessin, pour devenir dessinateur, il faut faire des heures et des heures de dessin. Pour devenir guitariste, il faut faire ses gammes dans sa chambre. Bah l’humour, c’est pareil ! Il faut écrire, regarder se feuille le lendemain en se disant « Bah non c’est de la merde » et recommencer, recommencer, recommencer ! Et au bout d’un moment, cela paiera !

Cela étant, il faut un peu d’intelligence psychologique parce qu’il faut faire attention au narcissisme. Il y a beaucoup de gens talentueux qui se ferment des portes, comme dans tout domaine, parce qu’à la moindre critique, ils s’effondrent ou ils ont des réactions d’orgueil. Donc, il faut écouter ce que l’on te dit, il faut accepter que cela puisse être dur au début et que tu risques de tomber sur des gens qui te jugent pas forcément bien mais on est tous passé par-là ! Il faut manger un peu sa tartine de merde avant de pouvoir remplacer la merde par du nutella ! (On explose de rire ensemble à la suite de cette formulation)

Quel est votre avis sur les initiatives comme CSactu qui proposent un journal pour les jeunes, par les jeunes ?

Stéphane Rose : Cela rejoint ce que je disais juste avant. C’est-à-dire que tu fais ce que tu as envie de faire, ce que t’aimes faire, tu le fais ! Tu te déplaces, tu y consacres du temps, là tu vas retranscrire l’interview et tout cela, c’est du boulot.

Moi j’aime les gens qui sont dans l’action, qui font des choses, qui sont animés par un truc, y vont jusqu’au bout et qui produisent ! Il n’y a rien de pire que les gens qui disent : « Moi, tu sais, j’avais du talent si j’aurais voulu » … mais non, tais-toi en fait ! Tu n’as rien fait donc tu te tais ! Le monde appartient à ceux qui font des choses !

Après, tu t’adresses au public que tu veux, tu le fais avec ton propre ton et c’est très bien ! C’est très bien de faire, c’est cela que je veux dire, donc bravo ! Fais ce que tu veux, pour le public que tu veux tant que c’est concrétisé par quelque chose qui est palpable et qui est lisible, tu es dans l’action et donc la vie ! Parce que la vie, c’est l’action et la mort c’est le ressentiment !

Pour conclure cette interview, souhaiteriez-vous revenir sur un point qui a pu être oublié d’être évoqué et / ou nous parler de votre actualité pour l’année 2023 ?

Stéphane Rose : Alors, tu as oublié deux points. C’est que j’écris aussi pour Les Coquettes qui est un trio d’humoristes et depuis peu, j’écris également pour Elisabeth Buffet qui est aussi une humoriste qui parle beaucoup de cul. Donc mon actu, c’est quand même de devenir auteur pour pas mal d’humoristes et je vais sortir un livre, à la rentrée, aux éditions La Musardine, qui va être un recueil d’aphorismes, de petits textes courts qui se suffisent à eux-mêmes, sur un mode humoristique et philosophie de comptoir on va dire !

Les Coquettes pour le Grand Show de l’Humour – Source : JMDproduction ( 05/12/2018 )
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share

CSMAG, votre point actu’ mensuel !

Nous souhaitons faire de ce magazine le reflet de l’esprit de CSactu, en y intégrant toute nos nouveautés : articles de fond, podcasts, émissions sur Twitch, conférences et bien plus encore. 

Chaque mois, nous nous engageons à vous offrir un magazine qui, tout en valorisant le travail de notre rédaction, mettra en lumière l’ensemble des initiatives portées par CSactu.