Une IA éthique au cœur du sommet de Paris
Le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle, organisé à Paris les 10 et 11 février 2025, a réuni plus de 1 000 participants venus du monde entier. La France a voulu affirmer son rôle de leader européen face aux grandes puissances de l’IA. Emmanuel Macron a défendu une IA “de confiance”, axée sur la transparence et la régulation. 58 pays ont signé une déclaration commune pour garantir une IA accessible et sécurisée. Toutefois, les États-Unis et le Royaume-Uni ont refusé d’y adhérer, jugeant le cadre proposé insuffisant.
Des investissements massifs pour renforcer la filière IA en France
Ce sommet a permis à la France d’annoncer d’importants investissements pour accélérer le développement de l’IA. 109 milliards d’euros de fonds privés vont être mobilisés pour assurer la compétitivité de la France et de l’Europe. Aussi, un méga-centre de données d’une puissance d’un gigawatt sera construit à Cambrai pour 20 milliards d’euros et mis en service d’ici 2030. La fondation “Current AI” dotée de 400 millions de dollars a été fondée pour soutenir les projets d’intelligences artificielles éthiques, inclusives. Parallèlement, la France mise sur la formation, avec 100 000 jeunes formés chaque année aux technologies de l’IA.
L’Europe face à la domination américaine et chinoise
L’Union européenne cherche à imposer son modèle basé sur une IA fortement encadrée par des règles strictes. Cela passe notamment à travers l’AI Act. Mais cette approche suscite des inquiétudes chez les entreprises du secteur. Elles craignent un frein à l’innovation et une perte de compétitivité face aux États-Unis et à la Chine.
Les États-Unis accélèrent avec le projet Stargate
Pendant que l’Europe débat de la régulation, les États-Unis avancent avec des investissements colossaux. OpenAI, en partenariat avec Oracle et SoftBank, développe le projet Stargate, un programme à 500 milliards de dollars sur quatre ans pour renforcer les infrastructures d’IA. En février 2025, OpenAI a confirmé l’évaluation de seize États américains pour accueillir ces centres de données stratégiques. Un premier financement de 100 milliards de dollars a déjà été engagé avec le soutien du président Donald Trump.
La Chine mise sur DeepSeek pour rattraper son retard
La Chine mise quant à elle sur l’entreprise DeepSeek, financée par le fonds High-Flyer. En janvier 2025, DeepSeek a lancé un système de 671 milliards de paramètres rivalisant avec les meilleures IA occidentales. L’un de ses principaux atouts est son coût, bien inférieur à celui de ses concurrents américains et européens.
La France peut-elle s’imposer dans la compétition mondiale ?
La France cherche à se positionner comme un acteur clé de l’IA, à mi-chemin entre l’innovation et la régulation. Mais si elle ne dispose pas des moyens des États-Unis ou de la Chine, elle veut jouer un rôle central dans la gouvernance mondiale de l’IA. Le prochain sommet, qui se tiendra en Inde, sera une nouvelle opportunité pour défendre cette vision et renforcer son influence sur la scène internationale.