Le skieur Français Simon Billy, recordman de France et vainqueur de la Coupe du monde l’an dernier, s’est imposé à domicile. Le jeune Varsinc a atteint son premier objectif de la saison, devenir champion de monde de ski de vitesse. Face à l’Autrichien Manuel Kramer (208,86km/h) et l’Italien Simone Origone (206,36 km/h), il a su se démarquer.
Une finale attendue
Les skieurs les plus rapides de la planète avaient rendez-vous sur la piste mythique des Chabrières, à Vars (Hautes-Alpes), pour le premier Championnat du monde de l’année, le tout dans des conditions météorologiques parfaites. La compétition fut serrée entre le français et ses principaux concurrents Simone Origone et Manuel Kramer. Et pour cause, ils sont les plus rapides depuis vendredi, mais chaque fois dans un ordre différent.
Dans l’aire d’arrivée, le nouveau champion du monde ne pouvait pas retenir ses larmes…
« Mon premier run était nickel, mais mon deuxième était moins bon. J’ai ouvert au-dessus des cellules et perdu du temps, mais c’est passé, analysait le Varsois. J’ai moins d’écart qu’au premier run, mais ce n’est pas grave, c’est la médaille qui compte et un premier objectif atteint. »
Simon Billy
Une histoire de famille
Cette première victoire à une saveur toute particulière pour Simon. En effet, son père, Philippe Billy fut le premier skieur à avoir dépassé les 230 km/h en kilomètres lancé, sur la piste de Vars en 1996, avec une vitesse de 238,410 km/h.
Pour lui, partager sa victoire avec son entourage a donc énormément d’importance.
« Et là, c’est partagé avec les gens que j’aime et ceux qui font que j’en suis là, spécialement mon père et mon frère qui sont là au quotidien. C’est la famille qui est championne du monde aujourd’hui. »
Simon Billy
Un fils qui « ski » sur les traces de son père et qui semble avoir hérité du même talent. Simon Billy l’admet, ce titre est la consécration d’énormément de travail, d’investissement personnel. Mais il le doit aussi en partit à son entourage qui le coach et le soutienne au quotidien.
Une belle revanche sur la vie
« Dans le milieu du ski de vitesse, on dit qu’il y a deux catégories de skieurs : ceux qui sont déjà tombés et ceux qui vont bientôt tomber. » Pour Simon Billy, le changement de catégorie s’est effectué le 30 mars 2017.
Après une grave chute à plus de 230 km/h engendrant d’importantes blessures et malgré les 10 mois de rééducation, le jeune champion n’a pas hésité à rechausser les skis. La passion prend toujours le dessus, la peur et la douleur ne sont qu’éphémère.
Magnifique preuve du dévouement qu’il donne à son sport et de sa détermination de devenir un jour champion du monde.
Un objectif très précis
Pour refaire des pointes au-delà de 200 km/h après un tel traumatisme, Simon Billy découvre la préparation mentale, notamment dans l’optique de pouvoir visionner la vidéo de sa chute, étape importante pour l’analyser : «Dès les premiers jours après la chute, avec les réseaux sociaux, ça tournait. Mais je ne pouvais pas la regarder, j’étais encore traumatisé. J’ai tout de suite demandé à en parler avec un psychologue et un préparateur.»
Il est remonté sur les skis début 2018, et a participé à quelques courses du circuit de Coupe du monde. Lundi, il est monté à 231,809 km/h, un peu moins que les 233,161 km/h réalisés par son compatriote Bastien Montes, mais très loin du record du monde de l’Italien Ivan Origone, flashé à 254,958 km/h le 26 mars 2016.
Ce record reste l’objectif de Simon Billy, qui pense que les vitesses peuvent facilement dépasser les 260 km/h sur la piste de Vars. Il devra toutefois attendre une année pour s’y attaquer.
Et maintenant ?
Champion de France ce vendredi puis champion du Monde, Simon Billy ira chercher la coupe du monde dès ce mardi à Vars lors de trois nouvelles journées de descente, si la météo le permet.
Son objectif principal reste le record de la discipline de 254,958 km/h est toujours détenu par Iván Origone depuis 2016. Simon Billy a expliqué qu’il espère le faire tomber en fin de saison, “lorsque la neige aura bien pris le soleil et sera plus rapide encore.“
Le Varsinc compte savourer ce sacre “gentiment”, les yeux déjà rivés sur ses prochains objectifs. “Il reste deux coupes du monde à Vars et ensuite, on s’envole pour la Finlande (…) et bien évidemment le record du monde à la fin de l’hiver”, énumère-t-il.
Du côté féminin, l’Italienne Valentina Greggio a été la plus rapide (201,29 km/h) et a décroché le titre de championne du monde. La skieuse française Cléa Martinez a pris la deuxième place après avoir tutoyé les 200 km/h. (196,85 km/h).