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Rugby – Maxime Médard : la fin d’une ère

À 35 ans, l’arrière emblématique du Stade Toulousain et du XV de France, Maxime Médard, annonce mettre un terme à sa carrière en fin de saison.

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Maxime Médard en 2004 et 2022 (Sources : L'Équipe / Stade Toulousain)

Il est l’une des « gueules » du rugby français, l’un de ces joueurs qui dégage quelque chose d’inqualifiable. Il n’y en a qu’un comme Maxime Médard. Ses « rouflaquettes dégueulasses » (comme il les qualifie lui-même) qui lui valent le surnom de Wolverine, un charisme évident et une longévité impressionnante avec 18 saisons passées au plus haut niveau, font de lui une véritable légende du monde de l’ovalie.

Il a su grandir avec son temps et devenir le prototype parfait de l’arrière moderne. En effet, il sait parfaitement alterner grain de folie et gestion tactique, et cela, avec beaucoup de talent. De nombreuses relances osées, où la qualité de ses appuis déroute l’adversaire, mais aussi un pied gauche longue distance, dont la précision a souvent su donner un plus à son équipe.

Doté d’une vision de jeu au-dessus de la moyenne, elle lui permet aujourd’hui de compenser sa perte de vivacité due à l’âge. Il a les capacités d’anticiper et de s’adapter à chaque situation. Comme si cela ne suffisait pas, il est également polyvalent, car il peut aussi bien évoluer à l’arrière qu’à l’aile. Serge Blanco, arrière de légende du rugby tricolore, le qualifie de « magicien, à la fois surdoué et fantasque ». En terme de reconnaissance de la part des grands noms du rugby français, difficile de faire mieux.

Médard lors de la finale de coupe du Monde 2011 (source: Le Télégramme)

Avec le XV de France, Maxime Médard est l’un des derniers représentants (avec Morgane Parra et Jean-Marc Doussain) de la génération bleue version Marc Lièvremont. Celle qui en 2011 est passée à un arbitre près du sacre mondial. Défait 8-7 en finale de coupe du Monde par les All-Blacks dans l’antre de l’Eden Park d’Auckland au terme d’un match dont les erreurs d’arbitrage en faveur des locaux ont longuement été démontrées en aval. Ce soir-là, l’arrière toulousain alors âgé de 25 ans était titulaire au poste d’arrière. Il aura été l’un des principaux acteurs de ce qui reste à l’heure d’aujourd’hui la plus belle épopée française en coupe du Monde.

Un palmarès hors norme

Si la carrière en bleu de « Max » peut laisser un goût d’inachevé avec une blessure qui compromet sa participation au Grand-Chelem 2010, un titre de champion du Monde 2011, qui lui échappe et un palmarès vierge avec les Bleus. Il est tout de même champion du Monde avec la France -21 ans, en 2006.

En club en revanche, Médard a tout gagné, son palmarès est l’un des plus étoffés du rugby français :

  • 5 Boucliers de Brennus : 2008, 2011, 2012, 2019 et 2021
  • 3 Coupe d’Europe : 2005, 2010 et 2021
Maxime Médard et le Stade Toulousain célébrant le titre de 2019 (Source : Midi Olympique)

Il joue un rôle majeur lors de chacun de ces titres, en étant le meilleur marqueur d’essais du Top 14 au cours de la saison du titre de champion de France de 2011. Il est l’un des principaux leaders du groupe actuel du Stade Toulousain ayant raflé les titres nationaux 2019, 2021 et le titre européen de 2021. Les grands joueurs répondent présent dans les grands matchs et le Toulousain ne fait pas exception. « Les mecs switchent quand arrivent les moments clé. Maxime est peut-être celui qui symbolise le plus cela au Stade Toulousain (…) Il y a aussi un changement de mentalité chez Jérôme Kaino ou Max Médard. Ils sont encore plus attentifs à tout ce qu’ils font. Nous, les plus jeunes, on regarde ces mecs » affirment Ugo Mola, puis Romain Ntamack dans les colonnes d’ActuRugby.

« J’ai l’amour du Stade encré en moi »

Fait de plus en plus rare aujourd’hui, Maxime Médard est l’homme d’un seul club : le Stade Toulousain. À l’image d’un Fulgence Ouedraogo à Montpellier ou d’un Aurélien Rougerie à Clermont-Ferrand, « Max » est un joueur fidèle à son club de cœur. C’est avant tout une histoire de famille, le Stade Toulousain a toujours entretenu cette image de club de famille associée à une culture de la gagne et de la performance poussée à son paroxysme.

La famille, c’est ce qui a poussé le jeune arrière de 15 ans du club de Blagnac. Son père Alain Médard a, en effet, été entraîné par Guy Novés, il a ensuite lui-même entraîné Ugo Mola. Un père qui lui a transmis la passion du Stade, une passion inébranlable malgré la période de 7 ans de disette entre les titres de 2012 et 2019. Une période durant laquelle les offres se sont multipliées à l’égard de l’international Français. « J’ai eu à un moment de ma carrière la possibilité de partir. Mais l’idée de me voir avec un autre maillot m’était difficile, j’avais les larmes aux yeux. J’ai l’amour du stade encré en moi. »

Il a su traverser les époques avec brio et endosser tous les rôles, du jeune pressé d’apprendre lorsqu’il jouait au côté d’Émile Ntamack au mentor et « tonton du groupe » aujourd’hui avec le fils de ce dernier, Romain Ntamack. Aujourd’hui, le Haut-Garonnais n’a qu’un seul souhait : remporter un ou deux derniers titres pour « retarder au maximum » la fin de sa carrière et « terminer par un truc sympa ».

Quoiqu’il en soit, Max Médard aura marqué plus d’une génération. Le tout, en laissait une trace indélébile dans le cœur de tous les amoureux du rugby.

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