Dan Biggar quitte Northampton Saints et rejoint le Rugby Club Toulonnais avec effet immédiat selon le Midi Olympique. Il vient pallier les manques toulonnais au poste de n°10. En effet seul Ihaia West est ouvreur de formation au sein de l’effectif des rouge et noir. Le néo-zélandais n’est pas le plus fiable au niveau des blessures. Il a déjà manqué deux journée de Top 14 obligeant son club à aligner ses deux demi de mêlée, Benoît Paillaugue et Baptiste Serin pour composer sa charnière. Ce duo inédit affiche un bilan mitigé: une victoire bonifiée lors de la réception de Bayonne (J1: 40-25) ; une défaite en terre catalane (J4: 19-13). L’arrivée d’un ouvreur était donc indispensable.
Biggar, une arrivée entachée par une blessure ?
Si Dan Biggar rejoint le RCT avec “effet immédiat”, les supporters toulonnais ne le verront pas foulé la pelouse de Mayol tout de suite. Le joueur de 33 ans est blessé au genou depuis le 9 octobre dernier et la victoire de son ancien club Northampton sur le terrain des Wasps. La date de son retour sur les terrains n’est pour l’instant pas connue. Il n’a logiquement pas été retenu par Wayne Pivac pour la tournée d’automne du Pays de Galles.
Cette blessure est l’une des premières interrogations qui entoure l’arrivée du gallois. Une blessure au genou n’est jamais anodine surtout pour un joueur de 33 ans. Et rien ne garantit que Dan Biggar revienne à son plus haut niveau après sa blessure…
Dan Biggar est un joueur qui n’est pas épargné par les commotions cérébrales. Lors de la saison 2019-2020, le Gallois avait notamment connu trois commotions en 5 mois. Cette fragilité n’est pas propre à Dan Biggar et rappelle forcément l’ouvreur Irlandais Jonathan Sexton. L’irlandais avait tenté une expérience en Top 14 au sein du club du Racing 92. Ce fut une période compliquée durant laquelle il a enchaîné les commotions cérébrales.
Faute à l’exigence physique du Top 14 ou simple coïncidence ? Nul ne peut savoir cependant c’est ce qui poussa Sexton à retourner dans son ancien club de Leinster seulement deux ans après l’avoir quitté.
Outre l’aspect physique, cette blessure pourrait retarder son adaptation au sein du groupe. Il n’est jamais facile de s’intégrer en ne prenant part aux séances d’entraînements collectives. Dan Biggar n’a connu que deux clubs dans sa carrière professionnelle, les Ospreys (2007-2018) et Northampton Saints (depuis 2018).
Choisir de rejoindre un nouveau championnat, de découvrir une nouvelle langue et une nouvelle culture est un vrai défi que se lance le trentenaire. Le défi est d’autant plus relevé que le dernier ouvreur britannique à avoir posé ses valises à Mayol se nomme Sir Jonny Wilkinson. L’Anglais s’était lancé le même défi à l’âge de 30 ans, cinq ans plus tard à l’heure de la retraite il avait offert au RCT ses deux premiers titres européens (2013/2014) et un bouclier de Brennus (2014). De quoi être inspiré.
Dan Biggar sort d’une saison pleine
Il ne faut pas se tromper. Malgré son âge (33 ans), Dan Biggar est loin d’être en pré-retraite et reste l’un des meilleurs ouvreurs au monde. Sans sa blessure il aurait porté le n°10 de la sélection du poireaux lors de la tournée d’automne. Avec son club de Northampton Saints et la sélection galloise, il a disputé 30 matchs la saison dernière. Pour une moyenne honorable de 10 points par match.
Malgré son indisponibilité du moment le Gallois n’est pas un joueur abonné à l’infirmerie (malgré ses nombreuses commotions ce qui pose question au niveau de la sécurité du joueur). En effet depuis 2008 il n’a pas disputé moins de 22 matchs par saison ce qui en fait un joueur fiable.
Le recrutement remplit de doute de Dan Biggar ne peut rappeler les polémiques qui ont animé la rade cet été avec le départ des deux ouvreurs internationaux formés au club,; Anthony Belleau (26 ans et 12 sélections) et Louis Carbonel (23 ans et 5 sélections). Le dernier des deux était la coqueluche de Mayol, le “Mino” représentait l’avenir du club. Mais les circonstances ont provoqué son départ. Quel gâchis peut-on penser quand on voit arriver Dan Biggar au club. Et que l’on peut aisément imaginer tout ce que le gallois aurait pu apporter au jeune international français.