« C’est un challenge qui est hyper motivant »
C’est sur la scène de la Nuit du Rugby, en novembre dernier, que le demi de mêlée du Stade Toulousain a confirmé son désir de porter les couleurs de la France à Paris 2024 : « Je vais intégrer le groupe élargi pour préparer [les jeux Olympiques] et j’espère pouvoir y figurer de la meilleure des manières. » Trois mois plus tard, Antoine Dupont a officiellement débuté sa « nouvelle carrière » de rugbyman, en rejoignant le collectif France 7. Effectivement, depuis lundi dernier, il participe aux côtés de ses coéquipiers au rassemblement à l’Insep, avant de s’envoler pour les étapes de Vancouver et de Los Angeles.
« Il y a beaucoup d’excitation, un peu d’inquiétude aussi. Mais c’est un challenge qui est hyper motivant », a-t-il déclaré à propos de ces prochaines échéances. Avant de poursuivre : « Je vais y aller avec une tenue studieuse pour apprendre dans un premier temps, mais aussi pour être performant très rapidement ». Une chose est certaine, le natif de Castelnau-Magnoac pourra compter sur sa technique, sa vision du jeu et ses capacités hors normes pour réussir son pari olympique. Il pourra aussi s’appuyer et apprendre du parcours de ceux qui, comme lui, ont un jour décidé de tenter l’aventure à VII.
Les pionniers qui ont sauté le pas du Seven
° Sonny Bill Williams : la polyvalence ultime
L’exemple de réussite la plus marquante est sûrement celle de Sonny Bill Williams. Légende du rugby All Black, le natif d’Auckland a réalisé l’exploit de s’imposer dans les trois formes de rugby : le XIII, le XV et le VII. Une incroyable polyvalence qui s’est expliquée par une vitesse et des qualités techniques, à la hauteur de la réputation du rugby total pratiqué en Nouvelle-Zélande. Sonny Bill Williams a débuté sa carrière par le XIII qu’il a pratiqué par intermittence jusqu’en 2020. Parallèlement à cela, il a fait ses premiers pas à XV en rejoignant le RC Toulon (2008-2010), avant de rentrer au pays et de remporter le Super Rugby avec les Chiefs, deux années plus tard. Alors au sommet de sa carrière, et après avoir glané deux Coupes du monde (2011 et 2015), il s’est lancé dans l’aventure olympique : « En remontant le temps, tous les meilleurs sportifs ont toujours été des olympiens. Usain Bolt, Muhammad Ali et ainsi de suite. C’est juste une opportunité fantastique de devenir l’un d’entre eux », a-t-il expliqué au micro de la BBC Sport.
° Josua Tuisova et Semi Radradra : des transitions dorées
Même si le Néo-Zélandais n’a jamais réussi à glaner de médaille à Rio, d’autres ont réalisé leurs rêves en se hissant au sommet de l’Olympe. C’est notamment la belle histoire vécue par les deux Fidjiens, Josua Tuisova et l’ailier Semi Radradra, à Tokyo en 2020. Ce dernier, d’abord formé en rugby à XV, a participé au World Rugby Sevens Series avant de retourner à ses premiers amours. En effet, en 2017, il a rejoint le collectif toulonnais au sein duquel il a évolué durant une saison. Jouant toujours aujourd’hui en Top 14, il espère continuer à porter les couleurs de son pays natal pour défendre son titre olympique à Paris.
° Chelsin Kolbe : le VII comme une revanche
Chelsin Kolbe, lui, a réalisé l’exploit de décrocher des médailles internationales dans ces deux formes de rugby. Aujourd’hui bien connu en France, grâce à ses passages au Stade Toulousain et dans le Var, le Sud-Africain a fait parler sa vitesse époustouflante pour porter son équipe au sommet lors des Coupes du monde de 2019 et 2023. On se souvient encore de son contre, aussi mémorable que polémique, sur une transformation de Thomas Ramos, en quart de finale. Ce que l’on sait moins est le fait que l’ailier a aussi eu une vie de rugbyman à VII. Longtemps jugé trop petit pour jouer à XV, il s’est lancé avec succès dans l’aventure « Sevens ». Remarqué pour ses franchissements et ses cadrages débordements, il a alors été sélectionné en équipe nationale pour les Jeux Olympiques de Rio ; durant lesquels il a gagné la médaille de bronze. Ainsi, le VII a donc été pour lui un véritable tremplin vers le rugby à XV.
S’inscrire dans la lignée des plus grands
Ainsi, comme d’autres tricolores avant lui, notamment Virimi Vakatawa et Gabin Villière, Antoine Dupont s’inscrit dans la lignée de grands noms de son sport. S’il réussit sa préparation, le capitaine toulousain pourra ainsi prétendre à une sélection olympique et poursuivre son rêve d’Or, à Paris. « […] Je n’aurais sûrement pas une autre fois dans ma vie » l’occasion « de pouvoir essayer d’y participer. » C’est « une nouvelle expérience avec un objectif immense au bout mais qui peut être tellement beau ! », s’est-il exclamé pour conclure à Bros Stories.