Dernière arrivée dans le tournoi, en février 2000, l’Italie enchaîne les désillusions et les “cuillères de bois”, remise à l’équipe n’ayant remporté aucun match lors du tournoi. La Squadra Azzurra affiche un lourd bilan de 12 victoires et 1 match nul pour 97 défaites. Sur 22 tournois disputés, les Azzurri ont remporté 11 fois la triste cuillère de bois (6 de suite depuis 2016). La dernière victoire transalpine dans le tournoi remonte au 15 février 2015 à Murrayfield. Ce jour-là, l’Italie arrache la victoire à la 79ème minute grâce à un essai de pénalité (19-22).
L’aspect économique au centre du débat
Une rumeur plane depuis quelque temps: L’entrée de l’Afrique du Sud dans le 6 nations.
L’afrique du sud apporterait une réelle plus value économique au tournoi des 6 nations, ce qui rend la rumeur plausible. En effet, les Boks sont champions du monde en titre, en plus d’être une place forte du rugby mondial, c’est une réelle marque. La renommée du rugby sud-africain dépasse largement le monde de l’Ovalie. Cependant, nombreux sont ceux qui s’opposent à cette idée défendant l’historique du tournoi des 6 nations. Les rivalités opposant les nations de l’hémisphère nord ne datent pas d’hier, “Le Tournois” est une vraie religion pour tous les amoureux du rugby en Europe.
La Géorgie semble être le candidat le plus crédible au remplacement de l’Italie. En effet depuis 2006, la sélection géorgienne a été titrée 9 fois en 10 éditions du « 6 nations B ». Ces dernières années, la Géorgie a su se faire remarquer notamment le 29 novembre 2020 lorsqu’elle a accroché l’Irlande avec une courte défaite 23-10. Plus récemment, le 20 novembre 2021, la Géorgie a fait match nul 15-15 contre les îles Fidji.
Faisant partie de l’hémisphère nord et évoluant dans le “ 6 nations B”, la candidature Géorgienne ne semble pas faire tâche. Pourtant devant l’Italie au classement World Rugby (Géorgie 13éme et Italie 14ème) la Géorgie est affaiblie par sa faiblesse économique. Ce qui maintient l’Italie dans le tournoi est clairement l’apport économique supérieur à celui de la Géorgie. Les sponsors et les droits télé pèsent lourd dans la balance. La Géorgie est consciente de ses faiblesses économiques et mise donc sur le développement du rugby afin de devenir une place incontournable du ballon ovale. La fédération Géorgienne a conclu, avec l’aide du gouvernement, la construction de 100 nouvelles infrastructures dans 45 villes différentes (source: Le Figaro). Si la Géorgie devient incontestable au niveau sportif, l’argument financier ne fera plus le poids.
Un tournoi à réformer
Le tournoi des 6 nations fonctionne en ligue fermée: qu’importe le classement de l’édition 2022, les 6 mêmes nations seront présentes en 2023. Tandis que les autres nations de l’hémisphère nord peuvent gagner le “6 nations B” autant de fois qu’elles le souhaitent elle ne joueront jamais dans la cour des grands. Les militants d’un système de montée-descente entre les deux compétitions sont de plus en plus nombreux. Ce système serait profitable à tous: la nation accédant au 6 nations profiterait de droits TV et sponsors plus conséquents, leur permettant d’avoir les fonds nécessaires à leurs développement, tandis que le tournoi gagnerait en intensité avec des nations dans l’obligation d’élever leur niveau de jeu pour continuer à exister au plus haut niveau.
Une réforme qui viserait à revenir à l’essence même du sport: le mérite, trop souvent délaissé au profit de l’argent.