De la Nouvelle Union Populaire…
Le 9 septembre, la traditionnelle Fête de l’Humanité, organisée annuellement par le journal communiste éponyme depuis 1930, a signé l’heure de la rentrée pour la gauche. Elle a réuni le Parti communiste français, le NPA, la Gauche Radicale, la France Insoumise absente depuis 2017, et, pour la première fois, le Parti socialiste et le parti écologique Europe Ecologie les Verts. Les quatre principales forces de gauche se sont ainsi retrouvées au cours d’un débat commun : « La gauche est-elle prête à conquérir le pouvoir ? ».
… à une nouvelle désunion
Signe d’une réconciliation ? Peut-être pas, en témoignent les différentes tensions notées au cours de l’événement. La participation au débat sur la laïcité de Carole Delga, présidente socialiste de région Occitanie, s’est accompagnée de sifflements. La présence de Fabien Roussel lui-même, pourtant premier secrétaire du Parti Communiste, n’a pas fait l’unanimité dans le public lors du débat porté par les quatre forces de gauche. Car débat, il y avait. Et une intervention n’a pas manqué de le rappeler.
La gauche du travail et la gauche des allocs
Au sein du stand de la section PCF de Loire-Atlantique, Fabien Roussel distingue alors deux gauches : celle du travail, et celle des allocations familiales.
« La gauche doit défendre le travail et le salaire et ne pas être la gauche des allocations, minima sociaux et revenus de substitution. » Des propos qu’il reprend au micro de France TV info, le 14 septembre : « J’assume totalement mes propos. Il y a ceux qui défendent l’idée de mettre le RSA à 1000 euros, moi je défends l’idée d’une société qui garantit à tous un vrai emploi ». Cette idée est pourtant loin de faire consensus au sein de la NUPES : à la fête de l’Huma Mathilde Panot reproche au politicien d’adopter des formulations chères à la droite, voire à l’extrême-droite française, quand Olivier Faure rétorque que ceux qui choisissent l’inactivité sont « minoritaires ».
Si la polémique naît sur ce point en ce début du mois de septembre, les positions controversées de Fabien Roussel n’ont cessé de se multiplier. Si bien qu’en cette rentrée les gauches se font face et semblent s’opposer. La récente révélation dans le Canard Enchaîné de faits de violences conjugales du député LFI et coordinateur du parti Adrien Quatennens n’a ainsi pas manqué d’agiter une nouvelle fois les esprits.
Une gauche irréconciliable ?
Les divergences des gauches auraient-elles conduit aux « gauches irréconciliables » dont Manuel Valls se voulait être le prophète fin 2021 ? Cette idée reviendrait à nier le travail réalisé lors des campagnes des législatives par les différents partis de gauche. La NUPES existe toujours, et son activité parlementaire en est révélatrice. En effet, ce mardi 21 septembre, la NUPES a présenté une proposition de loi pour taxer les superprofits et tenter d’obtenir un référendum. Une bataille de la coalition de gauche qui laisse présager une volonté de poursuivre l’entente entre les partis, débutée en mai dernier.
La problématique, désormais, sera donc de voir si certaines têtes de partis décident d’affirmer leur singularité au sein de la NUPES, au risque de s’opposer aux autres gauches, et de se lancer sur la voie de l’ « irréconciliable ».
