Des centaines de voitures à l’arrêt attendant aux fameux « checkpoint », gares bondées, civils massés à la frontière avec la Pologne… ces scènes se répètent dans tout le pays, poussant femmes et enfants à fuir le pays laissant leur mari sur place. Au total, ce sont 3,2 millions de personnes qui ont quitté l’Ukraine en trois semaines de conflit. Si la majorité des réfugiés trouvent refuge en Pologne, certains sont venus chercher de l’aide en France.
Plus de 20 000 Ukrainiens arrivés en France
Selon les derniers chiffres de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, environ 20 000 réfugiés d’Ukraine seraient arrivés en France. Parmi eux, 4600 personnes sont hébergées chez des proches. Le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré pouvoir accueillir 100 000 personnes, voire davantage.
Pour faire face à cet afflux de migrants, la France a ouvert une cellule de crise sur l’accueil des personnes fuyant le conflit afin de « coordonner » et « anticiper » l’arrivée de ces personnes déplacées.
De l’Etat aux particuliers : les initiatives se multiplient
Les associations, les ONG, les particuliers mais aussi les collectivités locales se mobilisent pour venir en aide aux réfugiés. Le département des Alpes Maritimes a affrété un avion spécial permettant à 150 réfugiés ukrainiens de venir à Nice. Selon Charles-Ange Ginesy, président des Alpes-Maritimes « cette opération humanitaire inédite a été organisée avec les services de l’Etat, la police de l’air et des frontières et les douanes ». D’après la préfecture, plus de 1800 personnes ont été enregistrées dans les Alpes Maritimes depuis le début de la guerre.
Les collectivités locales œuvrent aussi pour trouver un logement aux Ukrainiens arrivant en France. Emmanuelle Wargon, ministre du logement, a annoncé « qu’il y a des logements communaux, des propositions de particuliers et des solutions plus temporaires comme des centres de vacances. » Face à l’afflux massif de réfugiés, Marlène Schiappa, a annoncé la mise à disposition de « 5000 mètres carré » dans l’un des halls du Parc des expositions de la Porte de Versailles.
Pour ces Ukrainiens qui arrivent en France sans droits, l’Union Européenne a mis en place un statut inédit. Il s’agit du « statut européen de protection temporaire » qui leur permet d’obtenir des droits dans les pays où ils arrivent.
Les particuliers se sont aussi largement mobilisés. Des collectes de vêtements à l’accueil de réfugiés, les Français ont largement pris part à l’élan de solidarité. L’Etat sur la plateforme « Je m’engage pour l’Ukraine » a reçu plus de 20 000 propositions d’hébergements. Marlène Schiappa précise toutefois que « l’on ne s’improvise pas hébergeur ».
Wissembourg : une ville alsacienne qui se mobilise pour les Ukrainiens
Dans la petite ville alsacienne de Wissembourg tout près de la ville frontière allemande, une aide concrète a pu être apportée grâce à la mobilisation de certains habitants. C’est le cas d’Alex qui a un lien fort avec l’Ukraine puisque sa femme est ukrainienne. Face aux récents évènements, il se dit « surpris » mais pas question de rester impuissant, il veut aider à faire venir en France les amis et certains membres de sa famille qui sont en Ukraine.
Ainsi, « 37 Ukrainiens des femmes et des enfants mais aussi un homme qui accompagne sa femme enceinte ont pu venir à Wissembourg » nous explique-t-il. Les conditions de voyage ont été éprouvantes pour les femmes et les enfants qui viennent majoritairement de la banlieue de Kiev. Aujourd’hui, « tous ont pu être logés » affirme le restaurateur. La commune de Wissembourg a mis à disposition un logement mais beaucoup ont bénéficié de l’hospitalité des Wissembourgeois.
En outre, tous les enfants grâce au concours de la commune ont pu « faire leur rentrée ». Polina, en effet, a fait sa rentrée au lycée Stanislas et tous les autres petits ont pu rejoindre des classes de primaire. La prochaine étape pour Alex est « de faire leurs papiers ». Il souhaite, en effet, régulariser leur situation pour permettre aux adultes ukrainiens présents de travailler, il dit « avoir quelques pistes ».
Sur le marché de Wissembourg, de nombreuses femmes ukrainiennes avec leurs enfants se sont retrouvées. La barrière de la langue les empêche d’exprimer pleinement leur sentiment mais Olga lâche « un grand merci à la France ».
Pour aller plus loin : Ukraine : un nombre de réfugiés plus vu depuis la Seconde Guerre Mondiale (csactu.fr)