Éric Woerth, un Républicain né
Diplômé de l’IEP de Paris et de HEC Paris, Éric Woerth est le standard du fonctionnaire français. Comme bon nombre d’entre eux, il commence sa carrière en entreprise, dans le domaine du conseil. Après plusieurs années dans le secteur privé, c’est en 2002 qu’il décide de se consacrer à sa vie politique. Il commence donc par prendre les commandes de la direction financière de la campagne présidentielle de Jacques Chirac. Mais avant cet engagement professionnel, Éric Woerth s’était déjà engagé dans la politique en tant que citoyen. En effet, c’est en 1981, alors âgé de 25 ans, qu’il prend sa carte au RPR (Rassemblement pour la République).
Tout au long de sa carrière politique, Éric Woerth occupe plusieurs postes à responsabilité. En effet, il exerce des fonctions comme celles de conseiller parlementaire d’Alain Juppé ou encore trésorier de l’UMP. Ainsi, il côtoie les figures de la droite depuis des années. Des personnes comme Jacques Chirac, Alain Juppé ou encore Nicolas Sarkozy sont pour lui des personnes qui guident sa carrière professionnelle et politique.
Ralliement à Emmanuel Macron
Pour l’élection présidentielle 2022, Éric Woerth avait pour ambition première de soutenir la candidate LR Valérie Pécresse. Cependant, le 9 février dernier, le député en a décidé autrement. C’est en l’annonçant par téléphone à la candidate et au Président du parti, Christian Jacob, qu’Éric Woerth s’est rallié à Emmanuel Macron. Ce dernier, actuel Président de la République, représente le parti de la République en Marche. Quoiqu’il ne se soit pas encore présenté officiellement en tant que candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron demeure un adversaire potentiel pour Valérie Pécresse.
C’est la douche froide pour Les Républicains. Certains considèrent ce changement soudain comme un acte de trahison. Christian Jacob, lui, « juge le ralliement d’Éric Woerth à Emmanuel Macron pathétique ». Ce dernier souligne également qu’après les nombreuses affaires judiciaires dans lesquelles il a été embarqué, sa famille politique « ne lui a jamais tourné le dos. » Une manière pour lui d’appuyer ses propos et son incompréhension face à cette décision soudaine. C’est également pour ces raisons que le Président du parti a demandé l’exclusion d’Éric Woerth, affirmant qu’il « ne pouvait en aucun cas rester membre du parti. » Pour lui, « c’est une question de dignité et de respect vis-à-vis de nos institutions et de ses ex-collègues LR. »
Cette décision paraît d’autant plus surprenante que, seulement quelques jours avant son annonce de départ, Valérie Pécresse venait de comptabiliser ses 500 signatures. En effet, rappelons-le, il est nécessaire pour un candidat de présenter 500 signatures d’élus afin de valider leur candidature à l’élection. Cette dernière se tiendra les 10 et 24 avril 2022. La candidate du parti Les Républicains comptabilise à ce jour 939 parrainages.
Éric Woerth s’explique et défend son engagement
À la suite de son ralliement, sa famille politique a su faire entendre sa surprise et son mécontentement. Face à cela, Éric Woerth s’explique et défend son engagement envers le Président Emmanuel Macron. En effet, dans un premier temps il tient à rassurer sur le fait que le parti LR reste et restera sa famille. Comme il le rappelle, cela fait déjà plus de quarante ans qu’il soutient les idées du mouvement LR.
Éric Woerth affirme avec fermeté que la France a besoin d’un « président expérimenté » pour les cinq prochaines années à venir. Le député appuie sur le fait qu’Emmanuel Macron a su faire face aux enjeux de notre société. Il a réussi a améliorer sa politique notamment sur les deux dernières années. Il ajoute, lors d’un entretien : « Il a montré qu’il savait gérer les crises les plus graves ». Éric Woerth n’hésite pas, cependant, à nuancer ses propos en expliquant que le début du mandat du Président n’a pas forcément été celui auquel on s’attendait. Mais cela n’empêche pas le député de souligner que la présidence d’Emmanuel Macron a su évoluer avec le temps.
Pourtant, malgré son ralliement soudain, Éric Woerth précise que sa décision ne s’accompagnera pas d’un changement de parti. Selon lui, il n’intégrera « ni LRM, ni la majorité, telle qu’elle est constituée aujourd’hui. » En définitive, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale se dit « LR mais LR hors radicalisation. » Une formulation qui traduit bien son décalage idéologique avec sa famille politique, qui a « dérivé » selon lui. Le départ d’Éric Woerth n’est pas le premier à ce jour. En effet, il y a quelques semaines, le vice-président délégué du parti LR, Guillaume Peltier, annonce lui aussi son départ. Cette fois-ci, ce Républicain se tournera non pas vers la République en Marche, mais vers le parti Reconquête!, dirigé par le candidat Éric Zemmour.
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