Passé de Goéland à Canari, Quentin Merlin peut maintenant se targuer d’avoir un (jeune) Coq brodé sur son maillot. Pourtant, le jeune gaucher originaire de Loire-Atlantique n’a rien de l’oiseau migrateur. Depuis ses 10 ans, il n’a eu qu’à parcourir 60 kilomètres pour trouver son nid : la Jonelière.
À l’âge de cinq ans, Quentin Merlin fait ses premiers pas dans un rectangle vert, à Sainte-Marie-sur-Mer (Loire-Atlantique). Sur la côte, il fait très vite ses preuves, et est mis en relation avec le FC Nantes avant l’âge de 10 ans. Il multiplie les allers-retours jusqu’au centre José Arribas, afin de s’entraîner et de faire ses premiers matchs avec les jaunes et verts. Accompagné d’un père très impliqué, il doit cependant s’écarter du FCN à l’entrée au collège. Il rejoint alors le Pornic Foot, ainsi que le pôle Espoirs de Saint-Sébastien-sur-Loire, dans l’agglomération nantaise.
Pour l’Équipe, Franck Mauffay (ancien joueur et formateur de Nantes) ciblait déjà qualités, mais aussi défauts : « techniquement, à l’époque, c’était déjà top. Mais il ne faisait pas assez d’efforts. Pendant sa deuxième année chez nous, il a saisi l’importance d’en faire plus ». Pour le passage sur grand terrain, Merlin rejoint à nouveau le FC Nantes, dans le centre de formation. Et cette fois pour de bon.
La génération 2002
Reconnue pendant des décennies comme un des centres de formation les plus performants de France, la Jonelière a perdu de sa splendeur dans les années 2000. La génération 2002 constitue une bouffée d’air frais. Un groupe solide évolue ensemble à partir de la catégorie U14. Pas le plus grand, le plus rapide ou costaud, Quentin Merlin s’impose comme un des leaders du collectif des jeunes canaris. Il rejoint même les rangs des équipes jeunes de l’Équipe de France en U16, qu’il ne quittera plus jusqu’en Espoir.
Alors positionné au milieu du terrain, il inscrit 8 buts et délivre 15 passes décisives en 2017/2018. Lors de la saison suivante, les espoirs se frottent pour la première fois à un championnat national. Le collectif survole son groupe avec 16 points d’avance sur son dauphin, et 74 buts. En phase finale, les canaris disposent de leurs adversaires avant d’étriller le LOSC 6-3 en finale. Cette première victoire dans la compétition depuis 13 ans est celle d’une équipe, et non d’un regroupement d’individualités. Bien ancré dans le onze de Johann Sidaner, Quentin Merlin est l’un des leaders du groupe.
Premier contrat et explosion
Dix joueurs de la génération 2002 signent la saison suivante un contrat stagiaire pro. Reconnu pour sa vision de jeu au-dessus de la norme, et sa qualité technique, Merlin signe son premier contrat pro l’année suivante. Il apparaît pour la première fois le 10 février 2021, à 18 ans, en Coupe de France contre Lens. C’est durant la saison 2021/2022 qu’il se montre au grand public, avec ses premières capes en Ligue 1.
La suite est connue : son but contre le PSG le fait passer dans une autre dimension, et son parcours en Coupe de France aussi. Jamais l’individualité la plus en vue à la Jonelière, le Canari a gagné sa place partout où il est passé. Avec une forte progression physique, le nantais est devenu un joueur complet capable de jouer latéral, milieu ou ailier. Avec sa récente prolongation jusqu’en 2026, le nouveau chouchou de la Beaujoire se laisse le temps, parfaitement installé dans son club de cœur.