Dynamique et contexte bavarois récent
C’est une période bien terne pour le Rekordmeister qui sort d’un mois compliqué en Bundesliga. Les performances compliquées comme la défaite 4–2 face au promu Bochum. Le match nul frustrant contre un bon Bayer Leverkusen, ou encore la victoire à l’arraché face à l’Eintracht Francfort 1 à 0. On peut tenter d’expliquer ces résultats en dents de scie par l’alternance des systèmes tactiques mis en place par Nagelsmann. Le jeune technicien allemand met petit à petit en place la recette qui a fait sa réussite du côté de Leipzig. Malheureusement, cette défense à trois si chère à ses yeux, n’est pas dans l’ADN du Bayern. Habitué aux défenses à trois depuis de nombreuses années, la transition est laborieuse. C’est justement avec cette composition que les Bavarois jouent à l’aller et débutent au retour.
Un début de match à haute intensité
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce match avait tous les ingrédients pour s’emballer. Dans l’obligation de marquer pour aller chercher la victoire, les joueurs impriment dès les premières secondes, un rythme à couper le souffle. On est loin d’avoir sous les yeux une opposition de style. Le jeu à l’allemande est ici une constante naturelle pour les 22 acteurs. Des courses à haute intensité, du pressing et un grand nombre d’occasions créées de part et d’autre. Voici les intentions avec lesquelles débutent cette rencontre. Rapidement, le Bayern prend le contrôle du ballon et s’installe dans le camp adverse. Malgré ça, Le RB Salzbourg se montre extrêmement dangereux après la récupération de la balle. Avec des attaquants supersoniques comme Adeyemi et Adamu, les contre-attaques sont craintes par les Bavarois.
Une efficacité retrouvée à l’image de Lewandowski
Les Munichois, très agressifs depuis le début de la partie, trouvent la faille dès la 12ème minute. Par l’intermédiaire de leur attaquant vedette Robert Lewandowski, ils vont réussir à éteindre les espoirs des Autrichiens en l’espace de 11 minutes. C’est tout simplement le triplé le plus rapide de l’histoire de la Ligue des Champions. Il transforme deux penaltys, qu’il s’était lui-même procuré sur des actions quasiment semblables. Deux centres venus de la gauche, deux contrôles orientés somptueux, et deux fautes provoquées par le même défenseur malheureux : Maximilian Wöber. Le numéro 9 bavarois parachève son œuvre par un but plein d’opportunisme face à une très mauvaise sortie du gardien de Salzbourg. Gnabry inscrit le 4ème but sur un excellent travail de Coman pour asseoir un peu plus la domination du Bayern.
Salzbourg perd pied, le Bayern déroule
C’est une première période à sens unique qui voit Salzbourg couler sans la moindre occasion de revenir. Le rouleau compresseur munichois ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Avec une moyenne finale de 71 % de possession, ils écrasent leur adversaire du soir, impuissant face à la maîtrise proposer par le Bayern. Müller d’un doublé puis Sané pour boucler ce festival offensif, les Allemands s’impose avec la manière. La défense autrichienne est complètement perdue face au flot d’occasions créé par la tactique bavaroise. Cela s’explique aussi par la composition ultra offensive du Bayern qui a aligné tous ses atouts sur le front de l’attaque. Ce déséquilibre est voulu par Nagelsmann, qui assume pleinement ce surnombre offensif. C’est donc un match prolifique auquel nous avons assisté, non sans nous rappeler le 7–1 de l’Allemagne face au Brésil.
Des motifs d’inquiétude qui persiste
Même après une pareille démonstration, des incertitudes subsistent. C’est défensivement que ce Bayern interroge. En effet, l’assise défensive des Munichois manque clairement de confiance. Suite aux départs d’Alaba et Boateng, les titulaires en défense ne sont que peu convaincants. Avec l’alternance de système à deux ou trois défenseurs centraux, cela n’aide pas. C’est d’ailleurs comme ça qu’ils ont concédé cet unique but face à Salzbourg. La défense mal alignée et très en retard sur l’attaquant, délaisse un Manuel Neuer, qui doit une fois de plus réaliser l’exploit. Les blessures de Goretzka et d’Alphonso Davies, qui pour sa part est victime de problèmes cardiaques inquiétants rendent les choses encore plus compliquées. Tout cela sans oublier une profondeur de banc extrêmement limitée. Les carences bavaroises sont nombreuses et doivent vite être corrigées pour prétendre au Graal européen.
Avec une confortable avance de neuf points en Bundesliga, le Bayern se dirige vers son dixième titre consécutif. Il faut maintenant attendre le 18 mars pour le tirage des quarts de finale de Ligue des champions. Il faut déjà voir si ce résultat sans appel face à Salzbourg se confirme en bonne dynamique dès ce week-end face à Hoffenheim. En tout cas, le retour de capitaine Neuer aux affaires peut régénérer un niveau de confiance et une assise défensive de bien meilleure facture. Le Bayern Munich arrivera-t-il à relever les grands défis qui l’attendent sur cette fin de saison ?
Article écrit par : Adrien Cochet