Comment la FFT fait pour surmonter la baisse de son nombre de licenciés ? Le padel peut-il, dans les années à venir, prendre une place importante dans les sports de raquette ?
Avant de savoir, pourquoi la FFT perd des licenciées depuis une décennie, il y a une forte évolution des modes de consommation du sport, en France. Le marché actuel des sports et loisirs, qui est en constant changement, fait face à une forte concurrence avec l’émergence de nombreuses nouvelles pratiques sportives.
Les acteurs du sport, comme toutes les fédérations sportives, sont obligés de se diversifier pour répondre aux demandes de pratiques sportives différentes, et proposer de nouvelles offres. Il a été constaté que la FFT rencontrait des difficultés à fidéliser et attirer des licenciés. En effet, le tennis est un sport très technique, qui peut être difficile à apprendre. Il reflète beaucoup sur l’image de la compétition, ce qui ne correspond pas aux attentes de pratiquants et générations futures.
Le tennis est-il encore un sport attractif ?
Le tennis ne répond pas aux attentes de chaque pratiquant. La plupart de ces personnes veulent jouer sans contrainte, dans un monde fait de satisfaction et de plaisir immédiat. Mais malheureusement, c’est un travail qui se fait sur la durée pour le tennis.
Il faut que le tennis revoie son attractivité. En 2017, 64 % des pratiquants affirmaient qu’ils jouaient depuis plus de 10 ans et 45 % depuis plus de 20 ans. On assiste réellement à un vieillissement des joueurs/joueuses.
C’est un sport qui doit être plus ouvert et ludique. Dans les années 80, c’était très à la mode de jouer au tennis, celui des gentlemen, qui avaient toujours une raquette dans leur coffre pour aller jouer (caricature). Mais aujourd’hui, le tennis doit retrouver une identité.
Le tennis doit retrouver de sa modernité, avec les tenues, les joueurs/joueuses. Quand on doit construire une icône, il faut des aspérités. Or, le monde du tennis a tendance, de nos jours, à faire entrer les joueurs dans des moules. Ils sont trop cadrés et normés, pour qu’ils ne choquent personne. Mais la simple identification à un modèle ne sera pas suffisante pour attirer les jeunes générations.
La perte conséquence des licenciés
La FFT perd ses licenciés. Mais cela ne date pas d’hier. La Fédération Française de Tennis a perdu plus de 350 000 licenciés en 30 ans. Ils sont 950 000 aujourd’hui, alors qu’en 1991, le nombre de licenciés s’élevait au-dessus des 1,3 million. C’était tout juste après la victoire de la France en Coupe Davis, avec Noah, Forget, Leconte. À l’époque, le tennis surfait sur la vague d’un sport qui venait de se démocratiser les années précédentes.
Le tennis devient alors le deuxième sport en France, en matière de licenciés, derrière le football. Mais il ne fait plus rêver comme avant. Les Français/Françaises n’obtiennent plus de grands résultats, comme à l’époque. Le sport n’arrive plus à attirer les jeunes qui ont entre 15 et 30 ans.
Aujourd’hui, on ne compte pas moins de 3 à 4 millions de pratiquants libres de la discipline tennis. Mais le problème vient surement de l’organisation de ce sport en France. Pourquoi ces pratiquants ne deviennent pas des licenciés et des potentiels futurs champions ?
JO 2024 en ligne de mire
Paris 2024 peut permettre au tennis français de donner une échéance, à moyen terme avec un objectif de résultat et donc de réflexion sur son modèle sportif. Les ambitions, pour les années à venir, sont les suivantes :
- Grands évènements : Roland-Garros, Rolex Paris Masters, Coupe Davis
- Haute performance avec la réforme de la Direction Technique Nationale
- Développement des pratiques : clubs, padel, beach-volley, para-tennis
- RG 365 : gestion évènementielle de RG
- Enjeux sociétaux
Le padel : le tennis de demain
Le padel est un sport de raquette se jouant sur un petit court, encadré de murs et de grillages. Depuis 2014 en France, la FFT détient la délégation ministérielle pour le développement de la pratique du Padel. Aujourd’hui, le nombre de pratiquants de cette discipline est estimé à 50 000 en France et est en constante croissance.
Comment ce sport peut-il déjà attirer autant de foules ?
C’est un sport plus ludique et moins technique. Les premières raisons de son succès, c’est avant tout l’accessibilité. Tout le monde peut apprendre à jouer très rapidement, contrairement au tennis, où il faut beaucoup de cours. Au padel, par exemple, on sert à la cuillère, alors qu’au tennis au sert au tennis de la tête, ce qui est beaucoup plus compliqué. Il y a donc moins d’écart de niveau, et on peut trouver plus facilement des partenaires pour jouer.
Le padel est un sport qui est plus abordable physiquement et financièrement que le tennis. Avec les terrains synthétiques, c’est moins traumatisant pour les articulations du corps humain. Les personnes craignent moins de se blesser. Aussi, une bonne raquette coûte un peu plus de 50 €, tandis qu’au tennis, il faut compter le double voire le triple…
Un sport convivial
Le padel se joue exclusivement en double (2 contre 2) sur un court en gazon synthétique plus petit qu’au tennis. La proximité des joueurs facilite les échanges pendant les matchs et amène une convivialité sur le terrain. L’aspect social fait partie intégrante du jeu. Le padel est un véritable sport d’équipe où l’entente et la communication entre partenaires sont primordiales ! C’est un sport divertissant et intergénérationnel auquel grands-parents, parents et petits enfants peuvent jouer tous ensemble et s’amuser !
L’inconvénient ? Le rebond
Le padel se joue sur un terrain entouré de 4 vitres. Le rebond est très différent du tennis. C’est quelque chose de très difficile à appréhender au début. Le tennisman a tendance à courir après la balle, alors qu’au padel, il faut se rapprocher du filet et plus attendre que la balle revienne vers toi avec les possibles rebonds sur les vitres autour du joueur.
De plus en plus de tournois se créent, et ils sont vites complets avec les inscriptions en masse… Le tennis de demain, c’est le padel !