En France, 906 loups ont été recensés par l’Office français de la biodiversité. L’année dernière ils étaient 921. Ce chiffre devrait encore diminuer. Pourtant, il est nécessaire de ne pas oublier que dans les années 30, le loup avait complètement disparu du territoire français à force d’être chassé. Grâce au statut d’espèce protégé, il a pu reprendre sa place dans les années 90.
Mais cette protection ne le protège pas entièrement. Le loup a tendance à attaquer les troupeaux. C’est pourquoi, l’État français semble autoriser la réduction de plusieurs de ces loups. L’année dernière, 174 ont donc été tués. Alors pour cette nouvelle année, les organisations non gouvernementales (ONG) souhaitent réduire drastiquement ce chiffre. Face à elles : les éleveurs. Selon eux, le loup est trop présent sur le territoire.
Les attaques auraient augmenté de 16% en un an selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Jean-Pierre Barbier, Président du département de l’Isère était présent au Congrès des Maires ruraux de France ce week-end. Un week-end marqué par une succession de discours, alors il prend la parole. Assis sur un canapé imitation poil d’animal, il déclare que l’agriculture fait vivre les ruralités et que “le problème ce n’est pas le patou mais le loup, je suis d’ailleurs installé sur un beau fauteuil en poil synthétique, j’aurais bien aimé que ce soit du vrai poils de loup”. Une déclaration qui semble ne pas être passée inaperçue. Aujourd’hui, les Alpes habitent la majorité des loups de France, 26 meutes ont été recensées.
Une espèce toujours protégée
De leur côté, les ONG de défense des animaux rappellent que le nombre de loups est encore trop bas. Impossible donc, d’écarter tout risque de consanguinité pouvant fragiliser l’espèce. Pour ne plus faire partie du statut d’espèce protégé il devra y avoir au minimum 1 000 individus durant plusieurs années consécutives.
Le 18 septembre, Marc Fesneau, Ministre de l’agriculture, a pourtant bien annoncé de nouvelles mesures dans le “plan loup”. En visite dans les Alpes-de-Hautes-Provence, il annonce que “nous sommes face à une population lupine exponentielle dans sa croissance […] il y a un moment où le seuil est tellement haut que ça n’est plus compatible avec les activités d‘élevage“. Des propos qui contredisent nettement les chiffres donnés par l’Office français de la biodiversité. L’année 2024 s’annonce bien plus rude pour les loups.