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Phenomer 2.0 : devenir chasseur de bloom pour aider l’Ifremer

A travers un programme de sciences participatives, l’Ifremer propose à tous de devenir “chasseur de bloom” durant l’été. Les blooms ou efflorescences de phytoplanctons peuvent avoir des impacts sur l’environnement comme sur la santé humaine. Dans un contexte de réchauffement climatique, ces phénomènes attirent de plus en plus l'attention des chercheurs.

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Les blooms de phytoplanctons peuvent colorer l'eau dans des teintes vertes, rouges, orange ou marrons.

Vous les avez peut-être vu sur les réseaux sociaux : des vidéos de vacanciers prenant un bain de minuit dans une mer phosphorescente. Ce joli phénomène est souvent l’œuvre de phytoplanctons. Dans des conditions favorables de lumière et de chaleur, ils se multiplient très rapidement.

Ces algues microscopiques peuvent avoir des effets visibles à l’œil nu comme changer la couleur de l’eau ou la rendre bioluminescente. Ces proliférations exceptionnelles de microalgues sont appelées blooms ou efflorescences de phytoplanctons.

Une application pour recenser les efflorescences

Justement, l’Ifremer a lancé un programme de sciences participatives répondant au nom “Phenomer 2.0”. Il propose à tous les citoyens de donner l’alerte si un plan d’eau change de couleur et devient anormalement vert, marron, rouge ou orange.

Grâce à une application gratuite nommée “Phenomer”, les participants peuvent recenser les efflorescences en les prenant en photo et en indiquant leur localisation. En complément, l’application donne aussi des conseils pour réaliser un prélèvement et le déposer dans un relais proche. Il peut s’agir de clubs de sports et loisirs nautiques, d’associations d’éducation à l’environnement, ou de capitaineries. Des équipes de recherche se chargent ensuite d’analyser toutes ces données.

Des impacts sur les activités humaines et sur l’environnement

Les blooms sont des phénomènes naturels. Ils s’intensifient au printemps et à l’été en raison d’une plus grande intensité lumineuse et de chaleur. Cependant, les scientifiques surveillent de près ces proliférations. Certaines peuvent avoir des effets néfastes pour l’environnement ou poser des problèmes sanitaires. Selon l’Ifremer, “On estime à plus de 100 000 le nombre d’espèces de microalgues“. “Certaines produisent des toxines, dangereuses pour les humains ou pour d’autres organismes vivants“.

Lorsqu’une espèce toxique est présente en grande quantité sur une zone donnée, les poissons et coquillages qui la consomment peuvent accumuler les toxines de cette espèce. “Il y a alors un risque d’intoxication, plus ou moins grave, pour le consommateur“, explique l’Ifremer. Pour cette raison, des périodes d’interdictions de commercialisation de certaines espèces comme les moules ou les huîtres sont mises en place régulièrement.

Lorsqu’elles se décomposent, ces algues peuvent aussi asphyxier d’autres espèces marines. D’ailleurs, “s’ils sont très fréquents, les blooms peuvent aussi indiquer un déséquilibre de l’écosystème“, indique l’Ifremer.

Une surveillance essentielle dans un contexte de dérèglement climatique

Il est important pour les scientifiques de mieux comprendre ces efflorescences. Elles risquent de se multiplier en raison du dérèglement climatique. Il y a quelques semaines, une microalgue nommée ostreopsis provoquait la fermeture de plages dans le Pays Basque, notamment à Biarritz. Cette microalgue produit des toxines qui se dispersent via les embruns et contaminent les usagers des plages, provoquant des symptômes similaires à un état grippal.

Pourtant, ostreopsis se développe habituellement dans les eaux tropicales. Avec le réchauffement des températures et des eaux, cette algue s’est mise à voyager. D’après le média Reporterre : “En France, elle a fait une première apparition en Méditerranée dès 2005, puis est arrivée au Portugal en 2016 et a longé le littoral Atlantique.” La hausse des températures dans le golfe de Gascogne a en partie favorisé son implantation dans cette zone depuis l’été 2021.

L’importance des sciences participatives

L’implication du grand public dans l’observation de ces blooms est très efficace pour les recenser. Ces participations permettent “de compléter la surveillance traditionnelle basée sur des prélèvements réguliers réalisés par le REPHY (Réseau de Surveillance du Phytoplancton et des Phycotoxines)“, selon l’Ifremer.

En effet, les citoyens peuvent agir dans des zones éloignées des stations d’observation. Avant d’être étendu à l’échelle nationale en juillet, le programme Phenomer existait localement depuis plusieurs années, notamment en Bretagne et en Loire-Atlantique. Selon une étude publiée en 2020, 60% des apparitions de blooms n’auraient pas été détectées sans l’aide des participants. Devenir “chasseur de bloom” durant les vacances aide donc grandement les chercheurs à étudier ces phénomènes…

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