La création de places en crèche, un enjeu national de taille
Alors que le projet de la réforme des retraites a suscité nombre de critiques dans l’opinion publique, les différents plans du gouvernement fleurissent depuis plusieurs semaines. Parmi eux, le plan relatif à la petite enfance. Élisabeth Borne, Première ministre, explique que le gouvernement souhaite débloquer « plus de 5 milliards d’euros supplémentaires pour la petite enfance d’ici la fin du quinquennat ». Elle ajoute que « cela permettra notamment de créer 100 000 places d’accueil en plus d’ici 2027 et 200 000 places en plus d’ici 2030 ».
Aujourd’hui on dénombre près de 458 000 places en crèche, mais également 770 000 auprès d’assistantes maternelles pour accueillir les jeunes enfants. Outre ces mesures, Élisabeth Borne a annoncé qu’elle souhaitait accompagner les parents. Pour cela, on parle d’une mise en place de « relais de petite enfance ». Les collectivités territoriales seront alors au cœur de ce projet. Elles auront pour mission de recenser les besoins de leurs communes afin de mesurer le nombre de places nécessaires.
Ce service public de la petite enfance, appelé SPPE, est une promesse de la campagne d’Emmanuel Macron en 2022. L’objectif ici est « d’aller vers chaque famille pour les accompagner vers un accueil réellement universel ». Quatre axes sont en réflexion pour améliorer la qualité d’accueil des établissements de la petite enfance. Ce sont les suivants : formation des professionnels de la petite enfance, financement et nombre de professionnels présents en micro-crèche, mais également, l’augmentation des contrôles et la volonté de pallier la pénurie de professionnels afin d’améliorer l’attractivité de ces établissements.
Une action gouvernementale en faveur de l’égalité femme-homme
Ce plan gouvernemental tend à favoriser l’accès à l’égalité femme-homme. En effet, encore aujourd’hui, les charges parentales sont réparties de manière inégale. Malgré les politiques familiales mises en oeuvre, ce sont les femmes qui s’absentent en cas de naissance en règle générale. Or, cela participe en partie au renforcement de l’inégalité entre les hommes et les femmes.
En ce sens, ce programme permettrait d’envisager et de viser le plein-emploi. C’est pourquoi la Première ministre précise que « mener une politique volontariste pour la petite enfance c’est agir pour permettre à chacun d’accéder à un travail, sans mode d’accueil satisfaisant, pas de société du plein emploi ! ». Alors que les chiffres du chômage baissent depuis plusieurs semaines, le gouvernement Borne semble vouloir retrouver une France du plein-emploi. Pour cela, adapter les modes de garde est une piste envisageable. Au regard de l’évolution du monde du travail, il semble essentiel de tendre vers des gardes davantage flexibles. En effet, il est important de s’adapter aux nouveaux emplois du temps des actifs.
Prévention et lutte contre les maltraitances de la petite enfance
Ce plan pour la petite enfance, c’est aussi un moyen pour le gouvernement de vouloir prévenir et lutter contre les maltraitances qui peuvent être observées dans ce type d’établissements. Les contrôles devront donc être renforcés afin de pallier le nombre de cas de maltraitance recensé. Pour cela, la cheffe du gouvernement a souhaité la mise en place obligatoire de deux adultes dès le premier enfant dans toutes les structures d’accueil, y compris dans les micro-crèches.
Dans cette logique de protection de la petite enfance, Élisabeth Borne a confié à Florence Dabin, Présidente du département de Maine-et-Loire, la mission de prévenir et lutter contre les maltraitances. Alors qu’elle avait été élue en janvier dernier présidente de France Enfance Protégée, cette dernière se déclare « très honorée et fière d’avoir été désignée pour mener à bien ce travail partenariat, qui doit permettre d’améliorer sensiblement la situation des jeunes enfants et des familles en attente de solutions, tout en retissant des liens de confiance ».
Cette mission souligne de nouveau le rôle majeur des collectivités dans ce plan gouvernemental. Les départements, dont la compétence de solidarité et d’action sociale est au cœur de leurs préoccupations, se voient confier une certaine responsabilité quant à l’application de ces nouvelles mesures.