Un rêve pour le Néerlandais
Annoncé comme l’un des grands favoris de la course, Mathieu van de Poel (Alpecin-Deceuninck) a assumé son statut et remporté avec autorité Paris-Roubaix, dimanche 9 avril. Le coureur néerlandais s’est extirpé d’un groupe de tête XXL à 16 kilomètres de l’arrivée. Il a profité d’une crevaison de son grand rival Wout van Aert (Jumbo-Visma), avant de franchir fièrement la ligne d’arrivée dans le vélodrome de Roubaix. Une consécration pour « MVDP » qui, en spécialiste de ces classiques, rêvait d’en accrocher la reine à son palmarès. Il décroche ainsi son deuxième Monument de la saison, après Milan-San Remo mi-mars, confirmant sa forme irrésistible du moment !
Mathieu Van der Poel sur un nuage, et il va mettre du temps à en redescendre ! Il a réussi là où son père Adrie van der Poel (3e en 1986) et son illustre grand-père Raymond Poulidor (5e en 1962) ont échoué. Voilà pour la portée symbolique. Le Néerlandais, très offensif dans l’une des meilleures formes de sa carrière, a tout fait pour forcer son propre destin.
Il était constamment dans la roue de Wout van Aert dans la redoutable Trouée d’Arenberg, pour rattraper un groupe de quatre coureurs échappés. Epaulé par son lieutenant Jesper Philipsen, qui s’est octroyé la deuxième place en frustrant Van Aert au sprint (à 46″ sur la ligne), MVDP s’est transformé en animateur en chef des cent derniers kilomètres. Il a en effet placé de nombreuses attaques pour remuer une échappée cinq étoiles, dans laquelle figuraient les outsiders Mads Pedersen (Trek-Segafredo), Filippo Ganna (Ineos-Grenadiers) ou John Degenkolb (Team DSM).
Un cauchemar pour le belge
Ce dernier, sorti vainqueur de l’Enfer du Nord en 2015 a, malgré lui, ouvert la voie à l’issue finale de la course. En tentant de doubler Van der Poel dans le Carrefour de l’Arbre, à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, il a chuté et permis à Van Aert de placer une première attaque. Le Belge, malgré la crevaison de son homme à tout faire Christophe Laporte, se sentait alors « bien ».
Pas perturbé pour un sou par la séquence, Van der Poel a rattrapé son meilleur ennemi, dans ce que l’on imaginait être un duel épique vers la victoire finale. Mais le Néerlandais a bénéficié de la guigne de Van Aert, ralenti par une crevaison au pire moment, pour foncer en solitaire vers le graal. La Jumbo, si impériale depuis le début de la saison sur les classiques, n’a pas été au rendez-vous de Paris-Roubaix, dimanche 9 avril.
« C’était une situation difficile pour moi d’être tout seul dans le groupe de tête, mais je suis resté calme. »
avouait le Belge au micro de France TV à la fin de la course