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Paris Basketball : la capitale est sous contrôle 

Impressionnant vainqueur 114 à 87 de l’Hapoël Tel-Aviv, l’autre ogre de la poule, mercredi soir, le Paris Basketball, créé en 2018 et présidé par l’américain David Kahn, n’est pas décidé à s’en arrêter là. Le jeune club de la “Ville Lumière”, invaincu en Eurocoupe et deuxième du championnat Betclic Elite, a pris le meilleur départ de son histoire et espère bientôt atteindre les sommets. Mais quelles sont les raisons de ce succès ?

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Mikael Jantunen, Tyson Ward, T.J. Shorts et Sebastian Herrera pendant le match contre Nanterre (crédit : X/Paris Basketball)

Un effectif en “Bonn et due forme”

Au nombre de douze, dont la moitié en provenance du Telekom Baskets Bonn, un club allemand, vainqueur de la dernière Basketball Champions League, les nouvelles recrues estivales du club parisien ont permis un renouvellement quasi général de l’équipe francilienne. En prime, un nouveau staff, composé de Tuomas Iisalo, coach finlandais de 41 ans, et de ses deux assistants à Bonn, a posé ses valises à la Halle Georges Carpentier. À l’inverse, dix départs ont été enregistrés et se sont seulement deux joueurs de l’effectif 2022-2023, Gauthier Denis et Mohamed Diawara, qui font toujours partie du roster actuel. Que ce soit des jeunes talents ou des piliers du projet sportif, le collectif parisien a pris un coup avec les multiples transferts de cet été. 

Présent depuis 2018 et la création du club, le natif de Pittsburgh aux Etats-Unis, Dustin Sleva, après un prêt prolifique en cours de saison au Löwen Braunschweig en Allemagne, a rejoint l’UCAM Murcia dans le championnat espagnol. L’ancien capitaine du Paris Basketball aura marqué de sa présence et de son charisme les premiers pas du jeune club. Les talents formés dans la capitale ont aussi fait le choix de partir pour de nouveaux horizons. Arrivés tous deux en 2019, Juhann Begarin et Ismaël Kamagate, internationaux français, ont fait partie des hommes forts de la montée en première division la saison suivante. Le premier, drafté au second tour en 2021 par les Bostons Celtics, a rejoint les rivaux de Nanterre pour un contrat de deux ans tandis que son coéquipier pivot, lui aussi drafté en 2022 par les Detroit Pistons puis échangé aux Denver Nuggets, a fait le choix de l’Euroligue avec l’Olimpia Milan, en Italie. Cette vague de départ s’inscrit dans la volonté des dirigeants d’apporter de l’expérience et de la pérennité dans le collectif du club parisien. 

C’est pourquoi, pendant tout l’été, des renforts à chaque poste ont été nécessaires pour préparer le premier match de championnat le 17 septembre contre la JDA Dijon. Au niveau des meneurs, l’annonce de l’arrivée de la nouvelle pépite du basketball Nadir Hifi, en provenance du club du Portel, a suscité un fort engouement du côté des supporters. Le franco-algérien, natif de Strasbourg, avait réalisé le meilleur match de sa carrière la saison passée contre son nouveau club avec 39 points (12/16 au tir), 8 rebonds, 6 passes décisives et 44 d’évaluation. Mais ce n’est pas un, ni deux, mais bien trois meneurs qui ont rejoint les rangs du Paris Basketball avec l’arrivée du triple MVP et vainqueur de la Basketball Champions League, l’ américano-macédonien T.J. Shorts et par la suite, le français Medhy Ngouama.

Le poste abandonné de la saison dernière a maintenant trois joueurs aux profils différents mais complémentaires. En dessous du cercle, deux nouveaux pivots, anciens de Bonn, l’allemand Leon Kratzer et le germano-suisse Michael Kessens sont venus renforcer le secteur intérieur de la capitale. Ce renfort s’est fait aussi par l’arrivée des jeunes Enzo Sharhvin (20 ans) et Maxim Logue (18 ans) et des plus expérimentés Mikael Jantunen, internationale finlandais, et Bandja Sy, frère d’Amara Sy, l’actuel directeur sportif, au poste d’ailier fort. L’arrière chilien, Sebastian Herrera et les deux ailiers américains Collin Malcom et Tyson Ward, venus sous l’impulsion de Tuomas Iisalo, viennent renforcer le collectif parisien pour cette nouvelle saison. Ce recrutement ambitieux a pour but de placer le troisième budget de Betclic Elite en bonne posture pour la course aux playoffs. 

La nouvelle recrue du Paris Basketball, Nadir hifi, contre les London Lions (crédit : © Eurocup) 

Un plan jeu efficace et éprouvant

En supplément des joueurs ramenés, le coach Tuomas Iisalo a voulu imprimer cette équipe toute fraîche de son propre style de jeu. Après un stage de préparation, d’une semaine, en Finlande, et le tournoi des Hauts-de-France remporté en pré-saison contre Gravelines Dunkerque, considéré comme le premier trophée de l’histoire du club, le Paris Basketball avaient rendez-vous à domicile contre la JDA Dijon pour la première journée de Betclic Elite. De quoi mesurer la température au niveau du collectif francilien. Et c’est, emmené par son duo de meneurs, Hifi et T.J. Shorts, que le premier match de la saison se solde par une victoire clinique contre les 4ème de saison régulière de l’an passé.

Le coach parisien a tout suite exposé sa vision du basket, un jeu en transition rapide et efficace avec une volonté de tirer longue distance (10/26 à 3 pts, 38,5% de réussite) mais aussi une défense toujours en alerte avec une importance accordé aux rebonds que ce soit offensivement ou défensivement. Les meneurs ont le rôle primordial d’apporter de la créativité sur la parquet et c’est l’aspect qui a été travaillé durant l’avant saison : avoir une approche cognitive du jeu et gagner en vitesse d’exécution. Mais cette manière d’aborder les rencontres requiert énormément d’énergie et de concentration de la part des joueurs c’est pourquoi il n’est pas rare de voir le 5 majeur être remplacé entièrement pendant un match pour garder une fraîcheur collective inerte et assurer à Tuomas Iisalo une continuité dans ses plans.

« Si on considérait les joueurs sur la base de leur talent, on leur dirait de jouer à leur manière. Ils passeraient plus de temps sur le parquet et auraient de meilleures stats mais ils progresseraient moins et surtout, l’équipe n’en tirerait pas avantage sur le long terme. C’est ce qu’on essaye de construire, un groupe où l’équipe est plus importante que la somme des joueurs qui la constituent. » 

Tuomas Iisalo

Le bilan se porte aujourd’hui à 8 victoires et 2 défaites en Betclic Elite, deux revers contre Nancy (78-81), en Meurthe-et-Moselle, et contre le Portel (86-90) à domicile qui se sont joués dans les derniers instants. Le calendrier peut être à blâmer mais les résidents de la Halle Georges Carpentier restent tout de même dauphin d’un Monaco en regain de confiance. En effet, avec l’Eurocup, les matchs se jouent avec peu d’intervalle pour permettre une récupération efficace. Et l’ADN du Paris Basketball repose sur cette fraicheur physique et mentale pour aborder chacun des matchs. Le match de Coupe de France contre Lille, deux jours avant un déplacement à Londres, a vu la majorité de l’équipe espoir disputer ses premières minutes en pro du fait du manque de temps d’interval entre les deux échéances.

Alors, malgré que le bilan sur la scène européenne soit sans bavure (6 matchs, 6 victoires) et que les parisiens soient seuls en tête du groupe A, la densité sportive de cette saison est un élément qui peut à la fois apporter du rythme aux basketteurs franciliens mais aussi fatiguer leurs organismes. A l’heure actuelle, Paris est à la fois la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat de France.

Les parisiens Michael Kessens et Tyson Ward contre le Mans (crédit : Julie Dumélié/BeBasket)

L’Adidas Arena, fondement du futur 

Cette toute nouvelle structure, construite pour les besoins des Jeux Olympiques Paris 2024, va bientôt devenir la nouvelle antre du basketball parisien. L’ensemble des épreuves de badminton, de gymnastique rythmique et des phases finales de basketball ainsi que les compétitions de para-haltérophilie et para-badminton se dérouleront au sein de cet édifice pouvant accueillir jusqu’à 8 000 spectateurs. En plus, deux gymnases annexes seront livrés en même temps que l’Adidas Arena pour les écoles et les associations sportives à proximité. Les joueurs du Paris Basketball prendront possession de leur nouvelle salle dès le 11 février 2024 pour le match retour contre Saint-Quentin.

Le club a signé un contrat avec la société exploitante de l’Arena pour être l’unique résident de l’enceinte même si cette dernière accueillera en plus des concerts et d’autres événements sportifs. La seule construction intra-muros dans le cadre des JO 2024, est un tremplin immense pour le club de la capitale en termes de revenus, d’attraction et d’ambition. La Halle Georges Carpentier, dans le 13ème arrondissement, comptant presque 5 000 places, qui résonnait aux chants des supporters les plus fidèles du club, peut être vu comme un frein aux souhaits du président David Khan de créer une image de marque autour du Paris Basketball et de faire de la ville une destination de basket. « Demandez aux équipementiers, à la NBA, à l’Euroligue, à la Fiba. Tous vous diront que la ville de Paris est l’épicentre du basket européen. Cette Adidas Arena sera l’épicentre de l’épicentre. »

De plus, le Paris Basketball a lancé son équipe féminine qui intégrera la structure professionnelle la saison prochaine. Les nouveaux visages de la Halle Georges Carpentier ont disputé leur premier match le 5 novembre dernier en NF2 (4e division française) avec une victoire à la clé contre Saint-Amand. Cette avancée considérable s’inscrit dans la volonté des dirigeants de développer plus qu’un simple club de basketball mais une marque reconnue à l’internationale. Le prochain rendez-vous pour les hommes de Tuomas Iisalo sera dimanche contre Cholet, à l’extérieur. Un gros test contre le 4e de Betclic Elite avant de se déplacer en Espagne pour la 7e journée d’Eurocup contre Badalone. 

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