Qui est-il ?
Olivier Mateu est le responsable de la section départementale des Bouches-du-Rhône de la CGT depuis 2016 natif de Port-de-Bouc. Né en 1975, il grandit dans une famille de travailleurs, son père est soudeur et sa mère assistante maternelle. Tous deux sont très engagés et lui transmettent cette fibre militante. C’est alors très naturellement qu’il s’engage dès l’âge de 12 ans auprès de la jeunesse communiste avant de rejoindre la CGT à 22 ans. Depuis, il ne l’a plus jamais quittée.
Un passionné de la lutte, depuis de nombreuses années, il est un défenseur acharné en ce qui concerne les droits des travailleurs ; se battant pour des salaires équitables, de meilleures conditions de travail ainsi que des droits syndicaux renforcés. Depuis quelques jours, il a su devenir l’une des figures emblématiques du mouvement social contre la réforme des retraites qui s’est emparé du pays et il a su profiter de sa nouvelle médiatisation. Connu pour son franc-parler et comme un véritable dur à cuire, il multiplie les interventions franches et directes devant les caméras.
Tout cela lui vaut l’image d’un homme sanguin parfois, dur mais juste, comme aiment le dire ses défenseurs. Pour lui la lutte, c’est tout ce qui compte, la défense des travailleurs et des travailleuses, c’est toute sa vie.
Un homme tout feu tout flamme !
« On vous met le feu, les flammes »
Ça a le mérite d’être clair, le cégétiste annonce la couleur au gouvernement, avec lui, « ça sera rouge ». Il est un élément radical du syndicat se définissant lui-même comme un « anarcho-syndicaliste » lors d’une interview accordée au média marseillais Marsactu.
Face à ses détracteurs, le syndicaliste reste imperturbable, son objectif est clair « ça sera jusqu’à la victoire », et cela, peu importe les moyens employés. Son passage sur BFMTV le 2 mars dernier face à Loïc Signor le porte-parole du groupe Renaissance fut très remarqué et résume assez bien son état d’esprit.
La séquence est devenue virale ; son interlocuteur se lance dans une longue tirade le qualifiant d’ « irresponsable » et de « dangereux pour la démocratie » mais c’est un Olivier Mateu décontracté tirant sur sa cigarette qui répond à la limite de l’insolence « si votre avis comptait dans la CGT, cela m’aurait fait quelque chose ».
Son franc-parler peut déranger, Olivier Mateu secoue les habitudes, c’est un personnage pour le moins haut en couleur, un révolutionnaire dans l’âme : il est rouge vif ! À l’heure ou le dialogue, semble être rompu entre le gouvernement et les syndicats, la voix du cégétiste prend de l’ampleur, il se présente comme l’un des principaux opposants au gouvernement. Son arme ? La grève. Devenant ainsi le fer de lance de ce mouvement.
Les gilets jaunes laissent place aux gilets rouges
Le pays est plongé dans une crise sociale et politique rappelant celle des gilets jaunes. Le gouvernement se heurte à une contestation populaire de plus en plus forte en ce qui concerne sa réforme des retraites. Après une première bataille politique au sein des institutions aboutissant à l’utilisation du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne. La bataille se joue désormais dans la rue, l’heure est à la « censure populaire » comme le martèle Jean-Luc Mélenchon l’un des soutiens d’Oliver Mateu.
En effet, le syndicaliste ne fait pas cavalier seul, il a trouvé un nouvel allié en la personne de Jean-Luc Mélenchon avec qui il ne cache pas sa proximité. Les deux hommes semblent avoir rapidement lié des liens étroits. C’est alors très naturellement que le leader de La France Insoumise appelle à la mobilisation en soutien des salariés en grève du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) en relayant l’appel du cégétiste sur ses réseaux sociaux.
Le syndicaliste mène son combat dans la rue, mais il n’hésite pas à se saisir également des réseaux sociaux. Il appelle à la grève reconductible et aux rassemblements dans de nombreux tweets. C’est sa façon de maintenir le cap et de fédérer plus largement, notamment la jeunesse. Les jeunes sont massivement entrés dans le mouvement social et c’est aussi à eux qu’il s’adresse. « Notre lutte (…) porte en elle l’avenir. La jeunesse ne veut pas d’une société sans espoir. Nous ne lâcherons pas. On va tout reprendre. »
Déterminé, le cégétiste prône pour l’unité à la base, il n’a qu’un seul mot d’ordre : l’organisation. « Rien ne marche mieux que quand ce sont les travailleurs et travailleuses qui s’organisent à la base » , son seul objectif est de faire battre en retraite le gouvernement.
« Par-delà la couleur des gilets ou des drapeaux nous sommes arrivés à faire des choses tous ensemble qu’il faut mener à leur terme, c’est-à-dire à la victoire, au retrait de la réforme ».
Le Vent se Lève
À la veille d’une nouvelle journée de mobilisation le mardi 28 mars, le syndicaliste n’a pas manqué de réagir sur son compte Twitter aux propos tenus par le président de la République qualifiant « la foule d’illégitime » et il donne déjà le ton « Macron, nous ne sommes ni la foule ni « les meutes », nous sommes le peuple et nous décidons ! Le 28 mars, toutes et tous en grève et dans la rue ! »
Plus rien ne semble l’arrêter : agitateur dangereux ou nouveau leader conscient, quelle que soit l’opinion que l’on ait de lui, il reste indéniablement authentique.
Un nouveau leader ambitieux…
Le congrès de la CGT s’ouvre ce lundi 27 mars et se déroulera jusqu’au 31 mars. Olivier Mateu est sur tous les fronts, il a annoncé vouloir succéder à Philippe Martinez au poste de secrétaire général. À l’issue de ce congrès, un nouveau secrétaire général sera désigné pour diriger la CGT et il pourrait bien s’agir d’une femme. Marie Buisson, si elle remporte les élections lors du congrès, deviendra la première femme à diriger cette organisation syndicale emblématique en France. Pour l’heure, elle est pressentie pour reprendre le fauteuil de Philippe Martinez qui lui a par ailleurs apporté son soutien.
Ce soutien pourrait jouer en sa faveur et contribuer à sa victoire face à Olivier Mateu qui est quant à lui jugé comme étant trop radical par les instances nationales. Quoi qu’il en soit, avec sa persévérance et sa passion pour la défense des droits des travailleurs et travailleuses une chose est sûre, nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui.
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Intéressant