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Novak Djokovic : Quand le maître ne se laisse pas dépasser

L’élève ne peut surpasser le maitre que si le maitre cesse d’être un élève. Or, Djokovic n’a jamais cessé d’étudier et continue aujourd’hui de prouver au monde du tennis qu’il va falloir être patient pour l’envoyer à la retraite. Souvent moqueur, parfois même provocateur envers la nouvelle génération, le serbe a toujours scandé haut et fort que c’était lui la nouvelle génération et s’il fallait bien se méfier d’un joueur, c’était bien lui. Il l’a encore prouvé ce dimanche en remportant son 6ème titre du Masters.

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Et de 6 pour le serbe !

Ce dimanche en finale le Serbe a dominé un Casper Ruud trop tendre une nouvelle fois pour faire jeu égal sur la longueur (7-5, 6-3). L’ancien numéro un mondial et actuel numéro 5 est un peu plus entré dans l’histoire du tennis en remportant le sixième Masters de sa carrière, record de Roger Federer égalé. À 35 ans, il devient également le plus vieux champion dans l’histoire de la compétition. Voilà une excellente manière de bien boucler une année civile pourtant mal engagé.

Qui aurait pu imaginer en janvier dernier que le serbe terminerait cette année 2022 de cette façon ? Privé de l’open d’Australie et au cœur des débats politiques plutôt que sportifs en début d’année, le serbe a traversé une moitié de saison difficile sans beaucoup de matchs ni de succès. Il entame Roland-Garros en tant que favori au titre, revanchard et surtout en meilleure forme que son rival de

toujours, Rafael Nadal. Les deux joueurs s‘affrontent en quart de finale, et c’est le maitre des lieux qui l’emporte une nouvelle fois porte d’Auteuil.

Djokovic et son mental d’acier

Un mois plus tard, Djokovic débarque à Londres en tant que grand favori. Dans un tournoi terni par des combats extra sportifs et politiques, les joueurs russes sont disqualifiés. Pas de Medvedev ni de Rublev sur la route de Djokovic, mais pas de points ATP non plus pour le vainqueur du tournoi. Infranchissable et jamais à terre, le serbe se hisse une nouvelle fois en finale pour tenter de remporter son 7ème Wimbledon. Parfois fébrile et cédant souvent une manche, l’expérience prendra finalement le dessus face à Nick Kyrgios pour permettre à Djokovic de remporter son 21ème Grand Chelem.

C’est seulement deux mois plus tard que le serbe fait son retour sur les courts. Il enchaine alors des tournois ATP 250, qu’il remporte aisément, et arrive à Paris en octobre avec la volonté de défendre son titre. Il butera en finale sur la relève, le jeune danois Holger Rune, qui montrera à Djokovic que oui, parfois, l’élève peut dépasser le maitre.

Djokovic arrive alors devant la dernière marche à franchir de la saison, le Masters. Au sein d’un groupe très relévé, il se frotte aux deux russes Rublev et Medvedev, et au jeune grec Tsitsipas. Une phase de groupe qu’il survole par sa patience, son courage, son mental, sa technique mais aussi sa volonté immortelle de gagner. Dans un groupe ou il est l’ainé de plus de 10 ans, il remporte ces trois matchs et se hisse en demi-finale. Face à un Taylor Fritz explosif, Djokovic maitrise une nouvelle fois son sujet et arrive en tant que favori ultime en finale face au norvégien Casper Ruud.

La suite de l’histoire, tout le monde la connait. Pris de tremblements au changement de côté, crispé pendant le premier set et en manque d’énergie en cette fin de semaine, le serbe ne cède pas à la pression et se hisse une nouvelle fois sur la plus haute marche du podium. Sportivement, le natif de Belgrade a une fois de plus écrasé la concurrence pour s’adjuger un titre mérité.

« J’ose espérer que j’évolue, comme tout le monde, et d’une manière positive, espérons-le. Chaque année, nous devenons une personne différente. Bien sûr, selon les circonstances que la vie vous propose, vous essayez de vous adapter à elles et de devenir une meilleure version de vous-même, pas seulement au niveau athlétique, ou des résultats purs, mais simplement d’une manière générale. (…) A mon âge, il y a davantage d’expérience et, je dirais même, de sagesse, dans ma façon de voir les choses dans ma carrière et dans ma vie. Il est certain que je vois le tennis et la vie différemment qu’il y a 15 ans »

Djokovic dans une interview à l’ATP.

Il évolue, oui, mais une chose semble immuable depuis une bonne décennie : Novak Djokovic reste un prédateur, un chasseur de victoires. De titres. Et de records.

Désormais accepté sur le sol australien, le serbe sera le grand favori de l’open d’Australie en janvier 2023. Une année qui pourrait lui permettre de passer devant au nombre de Grand Chelem s’il continue sur ce rythme fou de cette fin de saison 2022. Le maitre n’a pas fini de donner la leçon à ses élèves

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