Samedi 23 novembre, le collectif #Noustoutes organise une grande manifestation dans toute la France pour se révolter contre les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences de genre et faire bouger les lignes.
« Il faut que la honte change de camp ! », tels ont été les mots de Gisèle Pelicot dès le premier jour de son très procès très médiatisé. À l’instar de cette nouvelle figure emblématique du féminisme, le collectif #Noustoutes se prépare depuis de nombreuses semaines, en vue du jour J, le samedi 23 novembre. A cette date, le collectif a appelé un maximum de Français à « manifester dans toutes les villes de France hexagonale et des Outre-mer ». Le but, dénoncer et faire cesser « les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences de genre ». Cet appel à la manifestation n’est pas anodin, signé par plus de 250 personnalités, il fait œuvre de vrai manifeste pour le collectif afin d’identifier les multiples causes qui seront défendues lors des rassemblements.
Si le nombre de présents est difficile à chiffrer, #Noustoutes voulait frapper fort. Le collectif avait prévu de se faire entendre dans plus d’une cinquantaine de villes en France. Pour ce faire, une vraie stratégie de communication a été dressée sur le site du collectif, afin que chacun puisse participer à sa manière. Pour qu’un maximum de personnes puisse identifier et comprendre la cause féministe, le collectif a mit à disposition une playlist composée de chansons qui s’inscrivent dans leur combat. Il propose également des affiches, en incitant chaque personne qui visite leur site, à les imprimer, les coller, les distribuer et les partager au maximum. Malgré tout, l’engagement le plus fort reste de donner de sa personne. Pour cela, la solution est toute simple, venir aux manifestations. Néanmoins, pour ceux qui voudraient pousser leur militantisme encore plus loin, il est possible de rejoindre un des innombrables comités locaux présents dans toute la France. Enfin, #Noustoutes a pensé à tout et a mit à disposition des personnes qui ne peuvent pas se déplacer, lors du samedi 23 novembre, une cagnotte pour financer l’organisation de cet événement.
Un bilan toujours aussi inquiétant
Pour #Noustoutes, les combats sont multiples et s’appuient sur des chiffres toujours aussi alarmants :
- En France, depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, déjà plus d’un millier de féminicides ont été décomptés.
- Toutes les 2 minutes 30, une femme est victime de viol ou de tentative de viol.
- Plus de cinq millions d’adultes en France déclarent avoir été victimes de pédocriminalité.
- Des centaines de milliers d’enfants sont victimes des violences conjugales, parentales et intrafamiliales.
- Un tiers des femmes déclarent subir un harcèlement sexuel sur leur lieu de travail
Une manifestation due à un ras-le-bol, certes, mais surtout une manifestation pour aller de l’avant et trouver des solutions face à la situation. Dans cette optique, le collectif a déjà dressé une liste de douze revendications. Elles ont été portées haut et fort lors des rassemblements. La plupart des mesures présentent dans cette liste ont déjà été testées dans d’autres pays et ont porté leurs fruits. Mais, comme dans tout domaine, changer les choses ça coûte de l’argent. Ici, #Noustoutes a déjà dressé un bilan chiffré, pour mettre en place leurs revendications. Le collectif réclame « un budget pérenne annuel d’au moins 2,6 milliards d’euros, soit 0,5% du budget de l’État ». #Noustoutes ne se leurre pas sur le temps qu’il faudra pour que ces mesures soient adoptées. Malgré cela, le collectif envisage cette date du 23 novembre avec détermination et l’envie de faire bouger les choses.