Thomas Dory – Armand Duplantis, l’envol vers l’au-delà
Cette année 2022, Armand Duplantis a continué de tutoyer les sommets et de repousser les limites de son sport. À Belgrade, en mai, le perchiste suédois de 23 ans commence l’année sur les chapeaux de roues en battant deux fois son propre record du monde. En effet, en moins de deux semaines il efface la barre des 6,19 m avant de récidiver avec celle de 6,20 m. Un mois plus tard, il réussit dans la capitale suédoise la meilleure performance de l’histoire en plein air avec un saut à 6,16 m. Après cette performance historique, le champion ne cache pas sa joie : « Quelle sensation délicieuse. C’est extra de sauter sur la piste où je m’entraîne, je vis à 10 minutes de là. Je voulais en quelque sorte défendre mon territoire. Le public suédois m’a donné une motivation supplémentaire », déclare-t-il tout sourire.
Le 24 juillet dans l’Oregon, le jeune suédois continue de garnir son palmarès en devenant pour la première fois champion du Monde en plein air. Mieux, il repousse une fois de plus les limites en portant la marque du record du monde à 6,21 m. « Pas mal », plaisante-t-il au micro face à un public de connaisseurs conquis. Puis, lors des championnats d’Europe de Munich fin août, Armand Duplantis monte sur la plus haute marche du podium et continue de se parer d’or. Après un saut à 6,06 m, il s’adjuge son troisième grand titre de l’année sans avoir besoin de forcer son talent.
Preuve d’une année exceptionnelle à tous points de vue, il est désigné pour la deuxième fois en trois ans « Athlète de l’année » par World Athletic, la Fédération Internationale d’Athlétisme. Fier et reconnaissant d’avoir reçu cette distinction symbolique, il avoue : « Cette année, je voulais juste être le meilleur perchiste du monde, mais être le meilleur de tout mon sport, c’est vraiment quelque chose d’incroyable ».
Reconnu par ses pairs comme un perchiste d’exception, Armand Duplantis compte bien marquer de son empreinte l’année 2023 et continuer à écrire les plus belles pages de son sport.
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Matteo Vitali – L’AC Milan, le retour au sommet
Après onze années difficiles, le club rouge et noir est revenu au sommet en s’adjugeant le championnat d’Italie. La dernière fois que les Diavoli avaient remporté le championnat, le géant suédois Zlatan Ibrahimovic faisait déjà partie de l’équipe et avait été couronné meilleur joueur. Porté par des stars telles que Rafael Leao, Théo Hernandez, Mike Maignan ou encore Olivier Giroud, le club milanais avait tout pour briller cette saison. Cependant, les débuts en Serie A sont difficiles ainsi que ceux en Ligue des Champions avec une élimination dès les phases de poules. Rapidement un duel 100 % milanais se dessine avec l’AC Milan et l’Inter de Milan se disputant la tête du championnat. Le suspense aura été total jusqu’à la 38ème journée et le sacre du club lombard sur la pelouse de Sassuolo.
Lors de cette saison, chaque détail a compté, les erreurs comme les victoires à l’arrachée. On se souvient notamment du but salvateur de Sandro Tonali face à la Lazio lors de la 34ème journée du championnat. Grâce à une fin de saison complètement folle et seize matchs sans défaite, l’AC Milan est arrivé sur le terrain de Sassuolo en leader et en ayant son destin entre les mains. En effet, les hommes de Stefano Pioli n’avaient besoin que d’un seul petit point pour soulever le trophée. Très réalistes en attaque, les Milanais ont mis la main sur le ballon avant de faire trembler les buts adverses par trois fois. On retiendra surtout le magnifique doublé d’Olivier Giroud qui a ouvert le score à la 17èmeminute avant de parachever son œuvre d’une magnifique frappe à l’entrée des six mètres (2-0, 32ème).
Sur place, notre reporteur Matteo Vitali raconte cette nuit d’ivresse : « Pour le dernier match 18000 Tifosi Rossoneri ont envahi le terrain pour venir célébrer la 19ème scudetto et communier avec leur équipe. Une parade a ensuite eu lieu dans les rues de Milan jusqu’au Duomo sous les chants des supporteurs. Tous chantaient à la gloire des joueurs et de l’entraineur sur l’air de Gala renommé depuis « Pioli’s on fire » par la Curva Sud. »
Hugo Boulogne – Bagnaia, la remontada de l’année
Le 6 novembre dernier, Francesco Bagnaia est devenu champion du monde de MotoGP pour la première fois de sa carrière. À l’issue du Grand Prix de Valence, le pilote succédait à la légende Valentino Rossi pour devenir le premier Italien à remporter le titre sur une moto italienne depuis 1972.
Cette saison 2022 de MotoGP aura marqué les esprits par son scénario à rebondissements et par son duel opposant l’Italien au champion du Monde en titre Fabio Quartararo. Après un début de saison catastrophique et loin de ses espérances, Francesco Bagnaia accusait un retard de 91 points sur son rival Français à la fin des dix premiers Grands Prix. En effet, malgré deux succès en Espagne et en Italie, ses quatre courses sans marquer de point ont fait très mal au pilote Ducati.
Mais très vite Bagnaia retrouvait de sa superbe et enchaînait quatre victoires d’affilée, avec les Grands Prix des Pays-Bas, d’Angleterre, d’Autriche et de Saint-Marin, et revenait à 30 points du leader Quartararo. Enchaînant les erreurs et les sorties de piste, le Niçois n’a inscrit que 47 points entre le Grand Prix des Pays-Bas et celui d’Australie, tandis que sur la même période « Pecco » Bagnaia en empochait 152. Cette remontée fantastique a permis au Turinois d’arriver leader du championnat au dernier Grand Prix de la saison, à Valence. Le pilote n’avait besoin que d’une 14ème place pour s’octroyer le titre tandis que le Niçois devait au minimum s’imposer. Après une course mouvementée, pas de miracle pour le pilote Français qui perdait son titre au profit de Francesco Bagnaia ayant franchi la ligne d’arrivée en 9ème position.
Au micro de Canal+, le nouveau champion du Monde n’a pas caché son soulagement et son émotion : « C’était la course la plus difficile de ma vie. Mon ambition était d’être dans le Top 5 et j’ai vraiment eu beaucoup de soucis avec l’avant [de ma moto] pendant cinq tours. Le plus important, c’est qu’on soit champions. C’est vraiment magnifique », a avoué le pilote Ducati.
Antoine Collet – Real Madrid, roi de la Ligue des Champions
Le 28 mai dernier, le Real Madrid a remporté, au Stade de France, la 14ème coupe aux grandes oreilles de son histoire, devenant encore un peu plus le club le plus titré de la compétition. Porté par un Karim Benzema au sommet de son art, le club madrilène a réussi à se hisser en finale face à Liverpool. Une fois encore, le Ligue des Champions nous a réservée de belles sensations avec l’exploit du petit poucet Villereal face à l’ogre bavarois, ou encore avec la relégation du FC Barcelone en Ligue Europa, à la suite de prestations fantomatiques en phase de poule.
Dans un contexte tendu, sur fond de billets falsifiés, la finale a commencé avec trente minutes de retard. Au coup d’envoi, les deux équipes se sont observées avant que les Anglais n’enchaînent les phases offensives et mettent le pied sur le ballon. À l’image de cette campagne européenne, le Real peut dire merci à Thibaut Courtois qui a su se montrer décisif. À la 21ème minute, le gardien Belge a dévié la frappe de Sadio Mané avant de s’interposer en s’étirant de tout son long face à Mohamed Salah (64e). Tout simplement infranchissable. Dans une rencontre accrochée et marquée par le manque de réalisme des hommes de Jürgen Klopp, Vinicius a inscrit le seul but de la rencontre et a ainsi offert la victoire aux Merengues.
Décisif tout au long de la compétition avec 15 buts, Karim Benzema a soulevé sa cinquième C1 et marqué un peu plus l’histoire de son club et du sport français.
Maïlys Boireau-Saint-Marc – Le XV de France, « Chelem à mourir »
Historique ! Le XV de France a réalisé le Grand Chelem, 12 ans après, en dominant le XV de la Rose (25-13). Dans un Stade de France qui ne demandait qu’à s’embraser, les joueurs tricolores sont allés chercher le 26ème Tournoi des 6 Nations et le 10ème Grand Chelem de l’histoire des Bleus. Ce premier titre sous l’ère Galthié vient couronner le travail du sélectionneur Cadurcien et le talent d’une génération dorée, portée par la soif de victoires.
Ce 19 mars dernier, le XV de France s’est avancé vers son destin, à une marche du graal, après un parcours européen sans faute. Dans un Stade de France à guichet fermé, les coéquipiers d’Antoine Dupont ont ouvert le score grâce à la précision de Melvyn Jaminet (3-0, 9ème) avant que Gaël Fickou n’inscrive le premier essai de la rencontre (10-0, 14ème). À la réception d’une passe de son ouvreur après rebond, le centre du Racing 92 n’avait plus qu’à aplatir dans l’en-but. Malgré cette entame de match réussie, il a fallu faire preuve de solidarité et de pragmatisme pour se défaire d’une équipe Anglaise talentueuse et revancharde.
À la 39ème minute, le troisième ligne Toulousain, François Cros, aplatit le deuxième essai tricolore à la suite d’une superbe action collective initiée par Gabin Villière sur son aile. Les Français sont donc entrés au vestiaire avec un avantage au score de 12 points. Dans une seconde mi-temps accrochée, le XV de France a vu les Anglais revenir au score grâce à un essai transformé, avant que le meilleur joueur du monde, Antoine Dupont, ne vienne libérer tout un peuple (25-13, 60ème).
Les rugbymans Français tenteront de reconquérir leur titre lors du Tournoi des 6 Nations 2023 qui débutera le 4 février prochain avant de se tourner vers une Coupe du monde à domicile pleine de promesses.
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Pierre Gontard – Karim Benzema, de l’or au bout des pieds
Éternel ! Le 17 octobre dernier, Karim Benzema a été élu Ballon d’Or de l’année 2022. On n’avait pas vu ça pour un Français depuis le sacre de Zinédine Zidane en 1998. À 34 ans, l’attaquant du Real Madrid a semblé au sommet de son art et a quasiment tout gagné la saison dernière avec la Ligue des Champions, la Liga, la Ligue des Nations et le titre de Pichichi avec 27 buts en championnat.
Karim Benzema est le cinquième joueur tricolore a remporté la plus grande des distinctions individuelles après Zinédine Zidane en 1998, Jean-Pierre Papin en 1991, Michel Platini de 1983 à 1985 et Raymond Kopa en 1958. Entré au Panthéon du sport français, le madrilène est un exemple de résilience et de travail. Souvent critiqué dans l’Hexagone et évincé de l’Équipe de France, le Français a continué de marquer l’histoire de son club et de le porter au sommet après le départ de la légende Cristiano Ronaldo. Karim Benzema est devenu le leader incontesté de l’armada madrilène et a pris la lumière qu’il méritait. Tranchant et décisif, on se souviendra longtemps de ses triplés face à Chelsea et au Parc des Princes éliminant le Paris Saint-Germain.
Bien sûr, cette rétrospective est exhaustive et nous aurions pu évoquer la retraite de la légende Roger Federer, la longévité de Rafaël Nadal qui a remporté deux nouveaux Grands Chelem, l’Or Olympique de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, le Gros Globe de Cristal de Quentin Fillon Maillet, le sacre de Lionel Messi en Coupe du Monde, le deuxième sacre consécutif de Max Verstappen, l’éclosion au plus haut niveau de Léon Marchand avec deux titres de champion du Monde sur le 400m et 200m quatre nages ou encore le retour au sommet de la dynastie des Golden States Warriors et bien d’autres encore…