L’émergence et l’ampleur du mouvement au Canada :
Qu’est-ce que le convoi de la liberté et d’où vient-il ? Telle est la question que beaucoup peuvent se poser après la vague d’informations concernant les évènements actuels au Canada. Mais au-delà du désordre qui a lieu dans cette ville, ce mouvement a bel et bien une origine claire avec des revendications précises.
Au départ, ce rassemblement découle des revendications des chauffeurs routiers non-vaccinés canadiens. En effet, avant le 15 janvier 2022, ces travailleurs considérés comme essentiels étaient exemptés des deux semaines de quarantaine obligatoire pour les non-vaccinés qui rentraient au Canada. Or, depuis cette date, les routiers non-vaccinés ne bénéficieront plus de ce droit. Ainsi, nombreux sont ceux qui se sont plaints de cette mesure, puisque leur métier les amène souvent à aller aux États-Unis et à en revenir. Le problème est qu’une semaine plus tard, les américains ont pris une mesure similaire. Ainsi, beaucoup de canadiens craignent que la chaîne d’approvisionnement soit perturbée.
D’après l’alliance canadienne du camionnage, 85% des routiers sont vaccinés. Les 15% restants représentent alors 26 000 travailleurs sur les 160 000 du secteur. Ce sont donc ces personnes qui ont décidé de protester contre ces mesures qui les privent de leur activité.
Cela s’est traduit par la création de ce mouvement du « Freedom Convoy », le convoi de la liberté en français. L’objectif est que chaque personne opposée au pass vaccinal en vigueur, à commencer par les routiers donc, se soulève contre ces mesures étatiques. Pour cela, les adhérents aux mouvements se sont donné rendez-vous sur les routes avec leur véhicule. On a donc assisté à un regroupement massif de voitures mais aussi d’immenses camions. L’objectif était ensuite de se rendre vers les grandes villes canadiennes pour bloquer au mieux leur accès.
De ce fait, la capitale Ottawa a été la plus touchée par ce convoi, avec les premiers manifestants qui sont arrivés le 29 janvier au soir. Depuis, de nombreux soutiens au mouvement sont arrivés par des députés canadiens, mais aussi de la part de Donald Trump, Fox News et d’autres personnalités américaines. Le convoi de la liberté en a été renforcé, les adhérents ont afflué, et Ottawa a vite été soumise aux klaxons, aux revendications, à la musique et à tout ce qui va avec, de la part des manifestants. Cela dure toujours aujourd’hui, et depuis le 6 février, l’état d’urgence dans la ville a été déclaré.
Le premier ministre Justin Trudeau a au départ minimisé l’impact de ces convois de la liberté. Puis, au moment où la crise prenait de l’ampleur, il a attrapé le Covid, est parti dans sa résidence secondaire, et a donné l’impression de laisser la police gérer d’elle-même les « antivax ».
Ce convoi de la liberté est donc toujours actuellement une crise difficile à gérer pour le gouvernement canadien. De plus, le mouvement a pris tellement d’ampleur qu’il a commencé à s’exporter à l’international, comme c’est le cas en France.
La tentative d’exportation du mouvement en France :
Les activistes français anti pass sanitaire n’ont pas perdu de temps pour afficher leur affection au mouvement. Mais cela n’allait pas en rester là. Un équivalent français s’est donc créé, sous la tutelle de Rémi Monde, porte-parole du mouvement « Convoi France ».
Pour autant, les revendications ne sont pas tout à fait similaires en France et au Canada. Déjà parce que du côté français, le mouvement ne prend pas racine chez les routiers, mais auprès de tous les anti pass. En effet les routiers français ont le droit de circuler en Europe et peuvent se restaurer sur les relais routiers même sans pass. Ainsi, n’importe quelle personne souhaitant s’opposer à la politique sanitaire du gouvernement peut rejoindre le convoi français.
D’après Rémi Monde, les revendications sont multiples : fin des mesures sanitaires, suspension de toutes les directives européennes, la baisse du prix du carburant, la hausse des salaires, la démission de tout le gouvernement, et enfin l’instauration du référendum d’initiative populaire. Beaucoup de médias ont alors fait la comparaison avec le mouvement des Gilets Jaunes.
Cela crée ainsi une nouvelle différence avec le mouvement canadien, qui est plutôt apolitique tandis qu’en France, plusieurs courants politiques soutiennent ce mouvement. C’est le cas de l’extrême droite, dont des figures comme Florian Philippot ou Jean-Frédéric Poisson ont affirmé soutenir les convois de la liberté. Marine le Pen a elle déclaré comprendre la mise en place de ce mouvement. Du côté de l’extrême gauche, le député La France Insoumise, Adrien Quatennens, a assuré que son parti soutenait les adhérents au mouvement. Ainsi, en cette période de campagne présidentielle, certains pays tentent de récupérer au mieux les militants du mouvement dans leur camp.
Les premières secousses des adhérents au convoi de la liberté en France :
Le mouvement s’est enclenché dès ce mercredi 9 février depuis toute la France. Les premiers convois se sont donc mis en route direction Paris, pour rejoindre la capitale hier soir, le vendredi 11 février.
De nombreux anti pass ont répondu à cet appel pour rejoindre Paris, et face à cela, le gouvernement a de suite réagi. La préfecture de Police de Paris a interdit la tenue de la manifestation, et a mis en place d’importants moyens de défense. Pour autant, les convois sont actuellement arrivés à la capitale, ou en sont proches, et il risque d’y avoir des agitations les jours suivants.
Le but pour ces militants est de bloquer au mieux Paris, puis de se diriger vers Bruxelles pour faire la même chose. Cette fois-ci pour bloquer une ville européenne et s’opposer donc aux décisions de l’UE. Mais les convois de la liberté français sont-ils vraiment conséquents ? D’après plusieurs médias, ça ne serait pas le cas. Pour autant, une vigilance importante sera de mise ce week-end et dans les prochains jours notamment à Paris.
Affaire à suivre …