Théâtre de la cinquante-huitième édition des Mondiaux
La ville d’Oberhof, en Allemagne, accueille les meilleurs biathlètes du monde pour deux semaines de rebondissements et purs exploits sportifs. Immense favorite pour décrocher le titre de Championne du monde du relais mixte, la Norvège a su déjouer les obstacles. Grâce à l’homogénéité de son quatuor, pour s’imposer devant l’Italie (+11’’) et la France (+56’’).
C’est la première fois depuis 2017 et les Championnats du monde d’Hochfilzen, que les tricolores décrochent une médaille en relais mixte lors d’une telle compétition. À l’époque, Quentin Fillon Maillet et Anaïs Chevalier-Bouchet faisaient déjà partis de l’équipe.
Les Françaises font la course en tête
La course ne pouvait pas plus mal commencer pour les triples champions du monde en titre Norvégiens. En effet, lors du tir debout la Norvégienne Ingrid Landmark Tandrevold n’a pas réussi à blanchir toutes ses cibles et a dû effectuer un tour sur l’anneau de pénalité. Elle est ressortie à près d’une minute de la leader Julia Simon, elle-même six secondes devant l’Italienne Lisa Vittozzi. Grâce à un tir debout canon, la numéro un mondial a passé le relais avec dix secondes d’avance.
En tête, Anaïs Chevalier-Bouchet, qui a eu besoin d’une balle de pioche pour blanchir toutes ses cibles, voit l’Italienne Dorothea Wierer revenir sur ses spatules. Second passage sur le pas de tir réussi pour la Française avec un beau cinq sur cinq. En forme sur les skis, l’Italienne passe le relais avec 6 secondes d’avance. De son côté, Marte Olsbu Roeinseland entame la folle remontée norvégienne et passe le relais à son compatriote Sturla Holm Lægreid, à 49 secondes de la tête de course.
La folle remontée des Norvégiens
Émilien Jacquelin, sur le papier supérieur à Didier Bionaz, est très vite revenu dans les skis du troisième relayeur Italien. L’Isérois, peu en réussite sur le pas de tir, a eu besoin de deux balles de pioches sur son couché ainsi que sur son debout. De son côté, le jeune Italien a également connu des difficultés (3 pioches). Mais a limité la casse en bouclant son relais à 8 secondes du tricolore.
Côté Norvégien, Sturla Holm Lægreid, le deuxième du classement général de la Coupe du monde, réalise une course parfaite. Rapide sur les skis et impeccable face aux cibles, le biathlète réussit à combler 50 secondes. Il passe le relais à Johannes Boe dans la même seconde que le Français. La Norvège est de retour aux affaires.
À l’image de sa première moitié de saison, le meilleur biathlète du monde creuse l’écart grâce à une rapidité de déplacement ahurissante. Derrière, Quentin Fillon Maillet ne peut suivre la cadence imposée et préfère gérer son rythme de course pour rester lucide lors des tirs. Au micro de la chaîne L’Équipe, la deuxième relayeuse tricolore analyse : « Quentin a bien raison de ne pas partir avec Johannes, la piste est tellement exigeante ». Sur leur premier tir les deux athlètes frôlent la catastrophe en sortant trois balles chacun. Plus le droit à l’erreur. Profitant des difficultés de ses adversaires, Tommaso Giacomel ressort en tête et se glisse dans les traces de Johannes Boe. Impressionnant de maîtrise face à deux cadors de son sport, le jeune Italien n’a pas semblé ressentir de pression sur ses épaules.
Le Transalpin et le Norvégien sortent une balle chacun. Ils repartent au moment où Quentin Fillon Maillet se place devant la cible. Grâce à un tir rapide et précis, le Jurassien grappille des secondes précieuses et assure une place sur le podium. Il accuse 23 secondes de retard sur le duo de tête et 19 secondes d’avance sur l’Autriche de Simon Eder.
Quentin Fillon Maillet aurait pu tout perdre
Johannes Boe place une accélération et s’envole vers la médaille d’or. La Norvège remporte son septième titre de Champion du monde de la spécialité et impose un peu plus sa suprématie. Le surprenant quatuor Italien monte sur la seconde marche du podium grâce à une prestation solide et homogène (+11.6’’).
Grosse frayeur pour l’équipe de France ! En effet, Quentin Fillon Maillet a pris la direction du pas de tir avant de se rendre compte rapidement de son erreur et de faire demi-tour pour rejoindre la ligne d’arrivée. Les tricolores décroche la troisième place (+55.9’’) a seulement quatre secondes devant l’Autriche (+59.2’’). Les Français débutent donc ces championnats de la meilleure des manières en décrochant une médaille de bronze dès la première épreuve. De quoi mettre en confiance le collectif bleu.
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