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Mondiaux de water-polo : les Bleus, comme des poissons dans l’eau

Jamais la France n’avait atteint une demi-finale de coupe du monde dans son histoire. C’est désormais fait ! Il a fallu atteindre ces championnats du monde de Doha, au Qatar, pour voir les poloïstes tricolores terminer à la quatrième place de la compétition, inédite pour le water-polo français. Après avoir battu les champions du monde en titre hongrois en quarts de finale, les hommes de Florian Bruzzo ont prouvé qu’ils avaient les ressources nécessaires pour parvenir à leur rêve, une médaille olympique.

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La joie du banc français après la qualification en demi-finale (crédit : Aniko Kovacs/World Aquatics)

Une progression constante

Il y a 100 ans, en 1924, l’équipe de France remportait son premier et unique titre olympique dans la discipline. Aujourd’hui, en 2024, elle établit son meilleur classement dans un championnat du monde en finissant quatrième de la compétition, au pied du podium. Durant cette longue période, elle n’a jamais réussi à s’imposer comme une nation dominante de ce sport, laissant ces voisins européens se démarquer sur la scène internationale. Ainsi, loin d’être dans les favoris du tournoi, les athlètes tricolores ont su profiter de leur très bonne dynamique pour écrire une nouvelle page de l’histoire du water-polo français. Cette performance ne peut que présager du positif pour les Jeux olympiques à venir. 

Ce résultat historique pour les poloïstes français s’inscrit dans une amélioration toujours constante de cette équipe, qui s’appuie sur une force mentale inébranlable. Mis à mal par la domination importante des pays de l’Est de l’Europe qu’étaient la Yougoslavie ou l’URSS, avant 1991, et que sont aujourd’hui la Hongrie, la Croatie et la Serbie. Les pays d’Europe de l’Ouest, mis à part l’Espagne et l’Italie qui enchaînent les podiums internationaux, peinent à rivaliser avec les nations hégémoniques du water-polo. Le niveau des championnats d’Europe masculin est donc plus relevé que celui des championnats du monde, en témoigne le contraste entre la 9e place de la France obtenue en janvier de cette année, en Croatie, aux championnats d’Europe, et la 4e place à Doha pendant ces mondiaux de 2024. En guise d’exemple, sur sept pays hors du continent européen, seulement un pays, les Etats-Unis, a réussi à se hisser dans le top 10 de ces championnats du monde. Ce sport, qui se professionnalise de plus en plus dans l’Hexagone, est déjà partie intégrante de la culture de certains pays où il n’est pas rare de voir des ambiances électriques dans les tribunes des piscines. 

Un tournoi au-delà des attentes

Après un début tranquille et deux victoires faciles contre le Brésil (16-11) puis la Chine (16-9), pour les deux premiers matchs de phase de poule, l’équipe de France avait l’occasion de prendre la première place du classement face à la Grèce, un gros morceau du water-polo mondial, qui a étrillé les deux autres adversaires du groupe B en marquant 47 buts lors des deux rencontres. Malheureusement, les Bleus doivent s’incliner d’un seul petit but contre les Hellènes (13-12) et iront défier l’Australie, troisième de son groupe, en barrage des quarts de finale. 

Le tirage, aux allures clémentes, oblige tout de même les Français, en cas de qualification, à affronter la Hongrie en quart de finale, actuelle championne du monde en titre. Et cela ne tarde pas, puisque, porté par son gardien Hugo Portani (9 arrêts) et par Alexandre Bouet (4 buts), les poloïstes français sortent victorieux du piège australien (11-8) et s’apprêtent donc à aller jouer un quart de finale contre les quadruples champions du monde hongrois. 

Avant la rencontre, le capitaine des Bleus, Ugo Croussilat, avait affiché sa confiance envers le groupe France : “C’est un gros challenge mais j’ai confiance en l’équipe, je pense qu’on peut le faire”. Et contre toute attente, les Français tiennent tête aux Hongrois pendant tout le match malgré des écarts de buts largement en faveur des champions du monde (3-7 à la mi-temps). Leur force mentale leur permet de revenir à égalité à quelques secondes de la fin de la partie et sur une dernière possession, Thomas Vernoux ajuste un tir puissant qui atterrit au fond des filets hongrois, qualifiant la France dans le dernier carré des mondiaux de Doha. L’explosion de joie des athlètes et du staff des Tricolores contraste avec la déception de l’équipe de Hongrie, qui ne s’attendait pas à une telle adversité. 

Déjà historique, le tournoi peut prendre une autre dimension si jamais la France parvient à battre la Croatie en demi-finale, championne du monde en 2007 et en 2017. Mais, tout près de l’exploit après une remontée incroyable dans le dernier quart-temps (16-16 à la fin du match), les Bleus doivent s’incliner aux tirs au but (6-5) et laissent filer les Croates en finale, qu’ils remporteront contre l’Italie aussi aux tirs au but. Le match pour la troisième place les oppose à l’Espagne, mais après un début de rencontre où les Bleus encaissent trop d’occasions, les hommes de l’entraîneur Florian Bruzzo sont défaits (10-14) mais se contentent d’une quatrième place inédite pour la France. 

Le coach des Bleus, Florian Brazzo, donne ses consignes aux poloïstes français (crédit : Kiyoshi Ota/EPA)

Les fondements du futur

Ce parcours incroyable des Tricolores durant ces championnats du monde au Qatar à permis d’envoyer un message fort aux autres nations du water-polo, à 5 mois des Jeux olympiques de Paris. Cette équipe, pugnace et solidaire, possède une capacité de résilience sans égal lui permettant de se donner les moyens de rivaliser avec n’importe quel pays. Une certaine stimulation collective pousse chaque membre de l’équipe à se surpasser permettant à la France de s’inviter à la table des grands. Avec un championnat toujours en progrès qui compte dans ses rangs des équipes performantes au niveau national et continental comme le Cercle des Nageurs de Marseille, le Cercle 93 ou encore les Enfants de Neptune de Tourcoing. L’Hexagone a pour ambition de renforcer la pratique du water polo sur son territoire pour qu’il devienne un sport de plus en plus implanté. 

En marge des championnats du monde, le tirage au sort des poules pour les JO a été réalisé et la France a hérité d’un groupe hétérogène, mais très compliqué. La Hongrie, l’Espagne ainsi que la Serbie font notamment partie de cette poule, accompagnée par l’Australie et le Japon. Les Bleus ont déjà affronté quatre de ses adversaires pendant ces mondiaux de Doha, mais elle doit se préparer à affronter des nations revanchardes qui se feraient un malin plaisir de battre les Français sur leur terre. Rendez-vous donc cet été au Centre aquatique olympique pour suivre les épreuves de water-polo !

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