Mercato palpitant et faste pour l’Olympique Lyonnais
En difficulté depuis le début de la saison, les Lyonnais attendaient avec hâte le mercato d’hiver pour voir leur équipe se renforcer. John Textor, multipropriétaire de clubs, qui avait promis de mettre la main à la poche en janvier, n’a pas menti : environ 70M€ ont été dépensés cet hiver, et est donc le club le plus dépensier d’Europe sur cette période. Sur le papier, les septuples champions de France, aujourd’hui 16ème de Ligue 1, ont toutes les cartes en main pour montrer un nouveau visage : cela séduit évidemment les supporters lyonnais, mais leurs concurrents directs pour le maintien grincent des dents. Le président de l’UNFP (seul syndicat de footballeurs professionnels français), P. Piat, a jugé « inacceptable de pouvoir changer d’équipe en pleine saison ». A la défense des Lyonnais, le mercato d’été leur avait rapporté près de 90M€, et le souci de ce mercato hivernal n’est donc pas un souci de fair play financier classique.
On remarque simplement que les clubs dans le besoin de recrues peuvent surpayés les arrivées, par exemple celles de M. Fofana, 18 ans et pourtant déjà acquis pour 17M€, et de O. Mangala, qui devrait devenir le transfert record du club avec l’option d’achat (+ de 33M€, bonus inclus), alors que les valeurs marchandes des deux joueurs sont respectivement de 8 et 22M€ (source Transfermarkt).
Le mercato hivernal, joker des plus riches ?
Cette année, l’Olympique Lyonnais a pu se rattraper, l’année dernière, Chelsea avait dépensé environ 329,50M€. L’une des critiques principales faite au mercato d’hiver est que les clubs qui ont « mal travaillé » au mercato estival, peuvent changer la tournure du championnat en janvier s’ils en ont les moyens. L’idée de supprimer le mercato hivernal pousserait ces clubs-ci à devoir miser sur le travail pour se sauver plutôt que de se sauver grâce à des sommes qu’eux seuls peuvent miser.
C’est sur la capacité à se réinventer tactiquement, mentalement, physiquement que les clubs seront challengés. En plus de retrouver de la compétitivité dans la deuxième partie de tableau, les situations des clubs qui rateraient le maintien malgré les investissements, comme Bordeaux ou Sochaux, serait peut-être moins grave. Du côté de Lyon, l’opération maintien semble être en passe de réussir, mais si les résultats avaient été mauvais, une relégation aurait pu être dramatique pour la structure du club, et donc pour ses employés, ses jeunes, etc. C’est d’ailleurs le rôle de la DNCG de contrôler les situations des clubs afin d’éviter les drames économiques. Investir massivement au mercato hivernal est un pari qui implique parfois bien plus qu’une relégation.
Que faire de ce mercato d’hiver ?
Deux visions semblent s’opposer aujourd’hui sur la planète football. Il y a d’un côté une vision idéaliste, qui valorise les valeurs du sport, qui aime voir David battre Goliath, qui admire le parcours de Brest, dauphin du PSG. Mais il y a aussi ceux qui regardent le football par le prisme des stars, du spectacle, des transferts record… À notre époque, et sans doute d’autant plus dans le futur, c’est bien la seconde vision qui domine le monde du football : guidé par le profit, il n’y a absolument aucune raison pour les instances de football de supprimer le mercato d’hiver, ni même de le restreindre. Les enjeux économiques sont bien trop importants pour se soucier de la compétitivité des fins de classement, qui intéressent sûrement moins le grand public que l’avenir de K. Mbappe.