Après avoir annoncé son ultime et dernier album, le roi du rap français a sorti le morceau Chrome. Celui-ci devait se contenter d’un simple EP (court album de quelques morceaux), mais l’inspiration fut telle qu’il a écrit un album entier.
Un album différent des précédents, qui sort du commun et de la zone de confort de notre cher Damso. Cette fois, « J’ai menti » se veut éclectique et original, avec des sons de shatta et d’électro, des collaborations éclatantes avec Kalash, Kalash Criminel et Angèle, mais le rappeur congolo-belge reste fidèle à son écriture.
Damso frappe fort et propose de nouvelles choses, pour le plus grand bonheur de la plupart de ses auditeurs. En effet, les avis sont mitigés : même si globalement son évolution est admirée, certains fans attendaient au tournant le Damso habituel, avec un rap violent. Mais c’est un nouvel album novateur qui nous permet de découvrir une nouvelle facette du célèbre rappeur.
Avec Damso, on ne sait plus vraiment à quoi s’en tenir. Plutôt habitué à un univers sombre enchaînant critique de la société, introspection et dénonciation crue, l’univers de « J’ai menti » sort de son ordinaire tout en glissant certains sons « à la Damso », comme dans Laisse-moi tranquille : « La vie d’un rappeur noir, c’est challenge sur challenge », ou encore dans Limbisa Ngai : « Des millions d’impôts anticipés, v’là les racistes dont j’finance les retraites ». Des punchlines percutantes qui poussent à la réflexion. Cet album est à la fois captivant et déroutant, mais « J’ai menti » mérite d’être écouté à 100 %.
Une pochette à l’image de l’album
La pochette de l’album reste dans la même direction artistique que Lithopédion ou Ipséité, toujours un zoom sur le visage du rappeur, avec un focus sur son regard illustrant l’introspection. On pourrait même penser que « J’ai menti » est un album où le rappeur lui-même s’est redécouvert à travers de nouvelles perspectives, nous plongeant complètement dans ses pensées. Des pensées que le rappeur lui-même a du mal à interpréter : « Je me sens coincé dans mes pensées abstraites », Damso, Mony.
Quelques punchlines marquantes de l’album « J’ai menti » :
- « Je suis fatigué de devoir porter les gens, j’ai déjà le poids de ma légende », Damso, Laisse-moi tranquille
- « Douze millions de Français qui votent RN, j’trouve ça délicat », Kalash, Limbisa Ngai
- « Et je me réveille de bonne humeur, au sommet j’en ai les vertiges, numéro un, donc je donne l’heure », Damso, Mony feat Michkavie.
Alors, est-ce que finalement l’album « J’ai menti » ne serait pas du Damso tout craché, avec un peu plus de groove, de fun et une pointe de fête ?
Laura Pierrez