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Mehdi Qotbi, un peintre diplomatique

Un peintre franco-marocain s'adonne à sa passion de manière aussi bien talentueuse qu'ingénieuse. À travers ses arts liant calligraphies et couleurs, cet artiste hors norme redore la culture marocaine et renforce les relations entre le Maroc et la France jusque-là fragilisées. Mais qui est-il ?

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PARIS, FRANCE - MAY: Moroccan painter Mehdi Qotbi in Paris, May 1986. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)

Qui est Mehdi Qotbi ?

Mehdi Qotbi est né en 1951 au Maroc à Rabat dans un milieu extrêmement modeste, et après des études à l’École des Beaux-Arts de Rabat et de Toulouse, en 1972, il s’installe à Paris pour continuer davantage son cursus artistique. Puis pendant près d’une trentaine d’années, jusqu’en 2006, il endosse le rôle d’enseignant en arts plastiques au lycée collège La Rochefoucauld (Paris). En parallèle, il continue de pratiquer sa passion pour la peinture. Mais c’est dès 1968 que des occasions lui sont offertes d’exposer ses œuvres, principalement en France. Désormais reconnu dans le monde entier, il expose ses peintures en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et en Inde. C’est en 2011 qu’il devient président de la Fondation nationale des Musées du Maroc. Cette fondation est une institution indépendante qui a pour mission de gérer les musées pour le compte de l’État.

Un art diplomatique 

La peinture de Mehdi Qotbi s’inscrit dans la riche tradition de la “Hurufiyya” (mouvement artistique et esthétique apparu dans la seconde moitié du XXe siècle parmi les artistes musulmans) tout en croisant la poésie.

La célébrité de cet artiste provient du tissage du verbe et de la couleur. Qotbi imagine ainsi un processus de mise en relation, dans un monde non hiérarchisé, des imaginaires et des cultures à travers de “signes” venant de la calligraphie arabe. Processus lui valant de nombreuses décorations comme l’Ordre national du Mérite en 2004 par la France, la Palme académique en 2010 par la France et l’Ordre du Trône en 2011 par le Maroc.

En effet, son exposition, réalisée depuis les années 1960, ouvre un espace de dialogues entre les cultures et les imaginaires. Son art, ainsi transformé en dialogue, en contexte diplomatique, symbolise l’amitié entre la France et le Maroc. Les pauvres servent d’opportunité pour des rencontres entre dirigeants, artistes et intellectuels des deux pays. Par exemple, ses créations ont été présentées lors d’événements officiels, servant d’outils de soft power et mettant en avant une vision commune de la paix et de la coopération.

Un pont diplomatique entre deux cultures 

Grâce à ses centaines d’œuvres, cette renommée permet au peintre de 73 ans à travers son art de mettre en valeur les relations diplomatiques entre le Maroc et la France. Avec cette exposition de plusieurs mois, le but est de redorer les relations franco-marocaines qui sont “au plus bas” (selon « Le Monde ») depuis 2021.

En effet, 2018, une visite officielle du président de la République s’est effectuée sans la première dame, perçue comme un manque de considération par le roi Mohammed VI. Depuis, une tension grandit entre les deux pays. Alors à travers le peintre, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin du gouvernement Jospin, Hubert Védrine et l’ex-ambassadeur de France à Rabat, Philippe Faurre en poste de 2004 à 2006, a permis un “réchauffement diplomatique”.

Le peintre rappelle avec son art unique les liens historiques et culturels entre les deux pays. Et enfin, grâce à ses expositions, il attire des collaborations à travers le monde, renforçant les relations bilatérales et le positionnement du Maroc. Plaçant le Maroc comme un acteur culturel de premier plan. 

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