Un coup droit ravageur, des sourcils froncés, le poing serré… Voici une image qu’on n’a pas fini de voir sur notre écran de télévision. Si l’intéressé est Espagnol et impressionne en ce début de saison sur terre battue, il ne s’appelle pourtant pas Rafaël Nadal. Son nom est Carlos Alcaraz, et il se présente aujourd’hui comme l’étoile montante de la jeune génération. Retour sur les deux derniers matchs de la fusée Carlos Alcaraz, qui l’ont fait entrer dans une nouvelle galaxie.
Et l’élève dépassa le maître
Il l’a dit et redit : son idole, c’est Rafaël Nadal. Et ce n’est pas un hasard si le Murcien ressemble en tout point à la légende espagnole. De sa façon de jouer à son mental en passant par son style vestimentaire, Carlos Alcaraz s’inspire de l’homme aux 21 tournois du Grand-Chelem. Alors, c’est tout un symbole quand il l’a affronté pour la première fois l’an dernier. Le 5 mai 2021, le jour de ses 18 ans, Carlos Alcaraz a été battu sèchement par Rafaël Nadal à Madrid (6-1, 6-2). Mais l’important était ailleurs. À l’époque.
Ce vendredi, soit un an et un jour après ce petit événement, que les choses ont changé ! Carlos Alcaraz a renversé Rafaël Nadal en quarts de finale de ce même tournoi de Madrid. Le jeune prodige a vaincu son compatriote en trois sets (6-2, 1-6, 6-3) au terme d’un match dantesque de 2h30. De retour de blessure, Nadal n’a pu résister à la puissance de feu d’Alcaraz. Battre son idole, le dieu de la terre battue, chez lui à Madrid : tout un symbole !
Puis a vaincu le numéro 1 mondial
Mais l’Espagnol de 19 ans ne comptait pas s’arrêter là. Après une nuit qu’on peut imaginer courte, il est retourné dans l’arène ce samedi. Et pas pour affronter n’importe qui : Novak Djokovic. Numéro 1 mondial ou pas, le résultat est le même : une victoire épique de Carlos Alcaraz. Après 3h35 de jeu et un tie-break décisif, il a dominé le Serbe sur un ultime coup droit gagnant.
Battre successivement Nadal et Djokovic sur un tournoi de terre battue, ce n’était tout simplement jamais arrivé. À 19 ans et des poussières, Alcaraz a mis au tapis deux des plus grands joueurs de l’histoire du tennis. Et le tout-en-un peu plus de 24 heures ! Une précocité remarquable, qui n’est pas sans rappeler les débuts virevoltants d’un certain Rafaël Nadal en 2005…
Où s’arrêtera-t-il ?
À force de se construire en miroir avec Nadal, c’est à se demander si Alcaraz ne va pas suivre la même voie que son idole. Après son double exploit, le jeune Espagnol peut faire la passe de trois : face à Tsitsipas ou Zverev, il aura l’occasion de soulever le trophée madrilène. Et de remporter son deuxième Master 1000, une performance réussie par peu de joueurs ces deux dernières décennies.
Plus encore, Alcaraz apparaît comme un challenger de poids pour cette saison de terre battue. Il y a quelques semaines, il a remporté l’Open de Barcelone (sur le court central nommé « Pista Rafa Nadal »). S’il s’impose en finale dimanche, il pourrait marquer encore plus les esprits (et l’histoire). À tel point qu’on est en droit de se demander s’il ne pourrait pas être un sérieux prétendant au titre à Roland Garros. Alors qu’il n’est joueur professionnel que depuis 4 ans, Alcaraz a définitivement éclos…
… et à ce niveau-là, ce n’est plus une éclosion, c’est une explosion !