L’Union y aura cru jusqu’au bout. Egalisant sur une frappe héroïque à Bruges dans les dernières minutes, l’Union a bien pensé que le titre n’était pas encore joué. Mais l’annulation du but par l’assistance vidéo a douché les derniers espoirs d’un titre historique pour le promu bruxellois. C’était pourtant les deux matchs les plus importants de la saison. En play-offs de la Jupiler Pro League, l’Union Saint-Gilloise jouait deux rencontres en l’espace de 4 jours face à la seule équipe capable de leur voler le titre : Bruges. Et c’est bien ces deux défaites qui vont empêcher Saint-Gilles de clôturer en beauté une année exceptionnelle.
Une saison au paradis
Après 48 ans d’absence au plus haut niveau du football belge, la Royale Union Saint-Giloise retrouvait la Pro League en début de saison. Largement vainqueur de la deuxième division, l’objectif était alors de surfer sur la bonne dynamique du club, en allant chercher la meilleure place possible. L’USG offre un réel rafraîchissement au football belge. Dans le jeu tout d’abord, mais surtout dans l’ambiance. Le club prône la bonne humeur, le respect et un progressisme assumé. Autant dire que cette image contraste avec celle beaucoup plus austère que celle de son voisin bruxellois, Anderlecht. Au stade Joseph Marien se mélangent joyeusement chants, fanfares et pluies de bières. À tel point que l’afflux de supporters est autant dû aux victoires incessantes de l’équipe qu’à l’évènement qu’est devenu une rencontre de l’Union.
Les Saint-Gillois n’ont pas eu besoin de beaucoup de temps pour conquérir les cœurs et les terrains belges. L’USG s’empare de la première place dès la 3e journée, durant une victoire 3-0 à Anvers. À partir de là, le club du sud de Bruxelles ne lâchera plus cette position jusqu’à la fin de la saison régulière. Saint-Gilles s’impose sur ses deux matchs dans ses derbys face à Anderlecht. Le club signe même plusieurs démonstrations à Ostende (7-1) ou face au Standard de Liège (4-0). Bilan : meilleure attaque du championnat, meilleure défense et un différentiel de +51. L’Union dispose de 5 points d’avance sur son dauphin, le Club Bruges.
Une avance qui leur garantira seulement 3 points d’avance à l’entrée des play-offs. Le championnat belge se joue sur une phase de championnat classique. Puis les quatre premiers s’affrontent dans une phase aller-retour sur six matchs. Les points de la saison y sont divisés par deux, resserrant le classement.
Une double rencontre fatale
Les rêves sont dans toutes les têtes à l’orée de la phase finale. Le promu est en capacité de gagner le titre. Puis, tout le monde du football belge ou presque veut voir gagner l’Union. Le coach Felice Mazzu maintient son 3-5-2 qui a si bien fonctionné. Les saint-gillois prennent 4 points sur 6 possibles sur leurs deux premiers matchs : une victoire 3-1 contre Anderlecht et un 0-0 plutôt fade à Antwerp.
Les jaune et bleu ne perdent cependant pas de points sur Bruges, qui fait les mêmes résultats. Le Royal Antwerp et Anderlecht ont trop de retard sur les deux premiers. Le titre se décidera donc durant la 3e et 4e journée. L’Union reçoit Bruges dimanche avant de s’y déplacer en milieu de semaine. C’est l’équipe qui les avait le plus mis en danger en saison régulière, car l’USG ne leur avait arraché qu’un point.
C’est sûrement durant le premier match que la Royale Union voit le titre lui échapper après un tournant. L’entame de match est largement bruxelloise, qui se procure de nombreuses actions. Simon Mignolet réalise une performance XXL et maintient la tête des siens hors de l’eau. À la 53e minute de jeu, Lazare obtient un penalty pour Saint-Gilles. Dante Vanzeir, leader technique, s’élance et frappe à côté. La punition intervient 20 minutes plus tard, lorsque Vanaken délivre les Brugeois d’un coup de tête. Bruges s’impose finalement 2-0 dans la souffrance.
La chance pour l’Union de remporter le titre semble leur avoir échappé. Pourtant, le match retour à l’extérieur démarre sur le même rythme, et les Bruxellois pensent encore pouvoir s’imposer. Même scénario cruel, avec l’expulsion de Machida à l’heure de jeu. 5 minutes plus tard, les Blauw en Zwart font encore mal cette fois sur un improbable contre son camp de Moris. L’égalisation avortée dans les dernières minutes achèvera complètement l’Union Saint-Gilles, quasiment assurée de voir lui échapper le titre. Bruges aura besoin de trois points en deux matchs pour s’assurer un troisième titre d’affilée, et pour confirmer son hégémonie en Pro League.
L’épopée de la Royale Union Saint-Gilloise aura fait vibrer des milliers de Belges et plus encore à l’international. L’année folle des joyeux Bruxellois prend sûrement fin à la suite de deux matchs, perdus cruellement. Au-delà du jeu et des résultats, l’Union a popularisé en quelques semaines un club presque oublié. Au point que le chouchou du football belge devienne une véritable attraction, une ambiance dans un stade de 10 000 places unique en Europe. Et si la désillusion est de taille pour le club, les supporters trouveront un moyen de la fêter.
