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L’union des droites: de la fiction à la réalité

Cela paraissait encore une politique-fiction, il y a moins d'une semaine. Pourtant, une union des droites pourrait devenir réalité. 5 jours après les élections européennes, le paysage politique français est en pleine implosion. Crise politique chez les Républicains, chez Reconquête, comment la droite va-t-elle se présenter le 30 juin et le 7 juillet prochain?

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L'Assemblée Nationale, à Paris, mai 2024. © Camille Fontaine
L'Assemblée Nationale, à Paris, mai 2024. © Camille Fontaine

L’abolition du cordon sanitaire 

Durant toute la campagne européenne, les LR et le RN n’ont cessé de s’invectiver, trouvant toutes les failles dans leurs programmes respectifs. Ces programmes étaient-ils finalement concordants? La scène politique française est transformée à jamais par la déclaration du président des Républicains, Eric Ciotti. 

Le député sortant de la première circonscription des Alpes Maritimes était l’invitée du JT de 13h de TF1. Il a déclaré que LR avait “une voix trop faible” pour pouvoir s’opposer aux deux blocs les plus dangereux (ici, le Nouveau Front Populaire, et la Majorité Présidentielle). En conséquence, Eric Ciotti souhaite emmener le parti gaulliste vers “une alliance avec le RN”. 

Séisme politique, cette décision prise unilatéralement rompt la tradition gaulliste, la promesse de Chirac au lendemain de son départ. Immédiatement, l’annonce est diffusée partout, immédiatement, les grands noms des LR se lèvent en désaccord avec leur président. Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhônes-Alpes, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile de France, ou encore Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France, tous parlent d’une grande “trahison”. 

4 jours de chaos

Du côté du Rassemblement National, la réaction est tout autre. C’est une victoire historique pour le camp de Jordan Bardella. 

Après la grande trahison vient la sanction. Le bureau politique des LR s’est réuni mercredi à quelques pas du siège des Républicains. Ils ont acté le départ d’Eric Ciotti, ainsi que certains de ses proches. Ils ont aussi nommés 2 présidents par intérim, Annie Genevard et François-Xavier Bellamy. Des scènes loufoques ont ensuite eu lieu devant les yeux des caméras au siège des Républicains. Eric Ciotti avait décidé seul de la fermeture du siège et avait demandé à tous les collaborateurs de quitter leur lieu de travail avant midi. C’est finalement Annie Genevard qui est venue rétablir l’ordre en fin de journée et rouvrir le siège. 

Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, Éric Ciotti a tout de suite contesté la décision. Le bureau politique est normalement convoqué par le Président, selon lui. La suite de cette histoire continuera sous les yeux de la justice. Un deuxième bureau politique convoqué le 14 juin a lui aussi confirmé l’exclusion de Éric Ciotti. Finalement, la justice a suspendue l’exclusion du président en l’attente d’une décision sur le fond. Eric Ciotti semble bien seul face à ses compères. Pourtant, selon un sondage ODOXA pour Le Figaro, 50% des militants Républicains seraient en accord avec une alliance avec le Rassemblement National. C’est d’ailleurs le principal argument du député des Alpes-Maritimes. 

Remue-ménage chez Reconquête

Reconquête, le parti créé par Eric Zemmour avant la présidentielle de 2022, n’a pas été épargné par ce jeu d’alliance stratégique. Le lendemain des résultats des élections européennes, Marion Maréchal, nouvelle députée européenne du parti, s’est rendue dans le bureau du Rassemblement National pour négocier un accord entre les 2 partis à la grande surprise de Eric Zemmour.

Rapidement, Marion Maréchal a exprimé sa déception puisque le Rassemblement National n’aurait pas voulu d’un quelconque accord qui pourrait impliquer Eric Zemmour. Marion Maréchal s’est longtemps voulu défenseuse d’une union des droites, en voyant cette opportunité d’une alliance avec le RN et les LR, elle ne pouvait qu’en faire partie. 

Mercredi en fin de journée, Marion Maréchal entourée de certains cadres du parti, a déclaré “Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche”. C’est d’ailleurs la stratégie adoptée par Eric Zemmour pour ces législatives anticipées. Le Président de Reconquête s’est empressé de répondre à ce nouveau rebondissement. 

“C’est le record du monde de la trahison”

L’union des droites: une réalité ?

Bien qu’elle semble encore lointaine, la période actuelle ne nous permet plus d’acter des certitudes. Jeudi matin, le président par intérim des Républicains, François-Xavier Bellamy, a déclaré qu’il voterait “bien-sûr” pour un candidat du Rassemblement National face à l’alliance du Nouveau Front Populaire. Le nouveau président ne suit pas la logique du bureau politique. Ou alors, la logique s’est-elle inversée? En tous les cas, François-Xavier Bellamy n’a reçu aucune sanction pour ses propos.

Eric Ciotti a déjà annoncé que 80 candidats LR pourraient être soutenus par le Rassemblement National. Les Républicains pourrait laisser tombé la tradition gaulliste de leur parti mais aussi et surtout suivre la volonté de leurs militants. L’ex-Président LR s’est d’ailleurs prononcé sur CNews: “J’ai voulu donner un coup de pied dans la fourmilière. La gauche s’unit, pourquoi la droite ne pourrait-elle pas le faire ? ”. 

Ces législatives pourraient voir un retour des 3 blocs: Majorité présidentielle, Nouveau Front Populaire, Union des droites.

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