Le musée Maillol, situé à deux pas du Bon Marché et du très luxueux hôtel Le Lutetia, héberge en ce moment et jusqu’au 29 mai 2022 une exposition inédite de plus de 150 clichés pris par le célèbre photographe américain Steeve McCurry. Retour sur la rétrospective la plus complète jamais dédiée au photographe.
Des envies de voyages
L’exposition, à travers tous les clichés pris lors de la carrière du photographe, qui a durée plus de quarante ans, nous fait voyager dans le monde entier, en entremêlant dans une même pièce des photographies allant de Cuba aux États-Unis, en passant par le Brésil ou encore l’Inde.
C’est ainsi l’occasion pour les visiteurs de découvrir un bon nombre de paysages incroyables abrités par des pays habituellement peu élus des touristes, comme la Birmanie, le Paraguay ou encore l’Afghanistan.
Mais ses images ont également immortalisé des moments tragiques, comme lorsque le New Yorkais s’est pressé dans les rues de la Big Apple le matin du 11 novembre 2001 pour photographier l’effondrement des tours jumelles et le chaos qui a suivi ces effroyables attentats.
Steeve McCurry aura aussi risqué sa vie au Koweït en 1991, s’approchant au plus près des puits de pétrole incendiés afin de mettre en image ces évènements effroyables ordonnés par Saddam Hussein.
Des portraits aussi fascinants que déchirants
Mais les photographies les plus marquantes de l’exposition restent les nombreux portraits qui placent l’Humain en protagoniste principal.
Ces derniers allient à la perfection beauté et tragédie, comme lorsque l’on voit un petit garçon au regard désarmé, appuyant un pistolet contre son doux visage.
Les clichés les plus célèbres du photographe y sont exposés, notamment le portrait devenu viral de Sharbat Gula, surnommée par le monde entier « L’Afghane aux yeux verts. » qui pose pour l’objectif de McCurry dans un camp de réfugiés au Pakistan, en 1984.
Si ces portraits sont aussi appréciés du public, c’est surement parce que les photographies des locaux sont prises sur le vif, presque à la hâte, et qu’il en ressort un certain naturel mais surtout une honnêteté incontestable.
Les regards des protagonistes se placent bien souvent au centre de la photo et happent le visiteur, qui envouté, tente de décrire les émotions qui se cachent derrière des yeux si fascinants.
Un audioguide gratuit et indispensable !
Afin de parfaire votre visite, sont proposés à l’entrée des audioguides en français, mais aussi en anglais pour les éventuels touristes étrangers.
Et si bien souvent, ces petits appareils électroniques nous endorment sous un flot d’informations inutiles, l’audioguide est, pour cette visite, indispensable.
Pas d’explications barbantes, mais des récits de McCurry lui-même racontant les histoires se cachant derrière plus d’une cinquantaine de ses célèbres photographies.
C’est ainsi que l’on apprend par exemple qu’il attendu plusieurs heures un passant pour animer le cliché d’un mur orné d’empruntes de mains colorées. Après un long moment, il réussit finalement à immortaliser la course d’un petit garçon asiatique traversant la rue.
Une autre photographie, prise à Porbandar en Inde en 1983, est à l’origine d’une anecdote marquante : elle montre un tailleur tout-sourire, portant sa machine à coudre par-dessus l’épaule, immergé jusqu’au cou à cause de l’eau de la grande mousson qui avait inondé la ville.
Publiée en couverture du magazine National Geographic, la photographie a eu un impact mondial, si bien que le fabriquant de la machine à coudre s’est mis en tête de retrouver l’homme pour lui en offrir une nouvelle.
Une exposition saisissante
Cette exposition saisissante nous plonge instantanément dans l’univers de McCurry, plein de voyages et d’aventures. Suscitant les sens visuel et auditif du visiteur, l’exposition vaut incontestablement le détour !