Just Stop Oil réclame l’arrêt de l’exploitation des hydrocarbures au Royaume-Uni. La nouvelle Première ministre, Liz Truss, a décidé d’accélérer cette exploitation, malgré l’actuelle crise énergétique mondiale. Pour se faire entendre, les deux jeunes militantes ont jeté le contenu de deux boîtes de conserve de soupe sur le chef d’œuvre de Van Gogh. Ce tableau a une valeur estimé à plus de 84 millions de dollars.
Suella Braverman souhaite vivement renforcer les pouvoirs de la police. Objectif : « mettre fin à ces nuisances », dans une prochaine loi sur l’ordre public. La ministre de l’Intérieur ne s’est pas arrêté là : « Que vous soyez Just Stop Oil, InsulateBritain ou Extinction Rebellion, vous dépassez les limites quand vous outrepassez la loi. C’est pourquoi nous continuerons de vous mettre derrière les barreaux ».
Un geste symbolique
« Qu’est-ce qui a le plus de valeur, l’art ou la vie ? » ont scandé les deux militantes, après s’être collé une main sur le mur avec de la colle extra-forte. “L’art vaut-il davantage que la vie ? Plus que la nourriture ? Plus que justice ? La crise de la vie chère et la crise climatique sont provoquées par le pétrole et le gaz”, a posté, le mouvement sur son compte twitter, peu de temps après leur intervention. Avec cet acte, Just Stop Oil fait référence au mouvement des suffragettes. Afin d’obtenir le droit de vote, au début du XXe siècle, elles n’avaient pas hésité à s’en prendre à des œuvres.
Par chance, une vitre en verre protégeait l’oeuvre. Il est donc intact a indiqué le musée dans un communiqué. Le cadre souffre de « dégâts mineurs », a-t-il assuré. Dans l’après-midi, le tableau, datant de 1888, a de nouveau été exposé.
Ce geste symbolique a fait polémique. Hugo Clément condamne cet acte. Selon lui « ce ne sont pas des “militants écologiste, ce sont des imbéciles », a twitter le journaliste et militant pour le bien-être animal et l’environnement.
Jugement des militantes
Anna Holland a 20 ans et est originaire de Newcastle et Phoebe Plummer a 21 ans, originaire du sud de la capitale. Accusées de dégradations pour un montant inférieur à 5 000 livres, leur procès se tiendra le 13 décembre prochain. En attendant, le juge les a remises en liberté, sous condition qu’elles n’entrent dans aucun musée ou aucune galerie. Elles ne doivent plus utiliser de peinture ou de substance adhésive dans l’espace public. Les deux jeunes femmes ont toutes les deux plaidé non coupables.
Une troisième militante a également été accusée de dégradations. Lora Johnson, 38 ans et originaire du Suffolk. Elle a elle aussi été libérée et sera jugée le 23 novembre. Au total, 24 personnes ont été interpellées par la police pour avoir recouvert de peinture orange un panneau rotatif devant le siège de Scotland Yard. Ensembles, elles souhaitaient soutenir leurs camarades emprisonnées.
