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Le Nouveau Front populaire: une alliance symbole des espoirs

L'extrême droite est la porte du pouvoir, la gauche réagit avec la création du Nouveau Front populaire. Une union tenant à un fil.

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Les Français seront rappelés aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochain. Crédits: Simon Maunoury
Les Français seront rappelés aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochain. Crédits: Simon Maunoury

Comme une impression de flashback

« Aujourd’hui je vais vous parler du Front populaire». Si votre grand-père commence avec cette phrase, vous en avez probablement pour des heures. Moi, quand j’étais jeune, ce parti existait déjà, je m’en rappelle. C’était en 1936, un rassemblement des partis et des organisations antifascistes ont remporté les élections et ont conduit au pouvoir le socialiste Léon Blum. C’était le Front populaire. Coup de chance, cette fois-ci c’est à votre tour de faire un peu d’histoire politique à votre grand-père. Effectivement, depuis le jeudi 13 juin au soir, un nouveau Front populaire est né.

« On a mis toutes les chances de notre côté », voilà les premiers mots du Fabien Roussel, secrétaire national du PCF après la création de cette union politique sur le plateau de BFMTV. Concrètement, qu’est-ce que c’est le nouveau Front populaire ? Pour revenir à la base de sa création, il faut revenir sur les résultats des dernières élections européennes. En tête, le Rassemblement national emmené par Jordan Bardella avec 31,37% des suffrages, suivi par la majorité présidentielle avec 14,60%. C’est seulement à la troisième place que l’on retrouve le premier parti de gauche avec la liste menée par Raphaël Glucksmann PS-Place publique avec 13,83% des voix. Les autres partis de gauche réalisent des scores moins reluisants. 9,89% pour Manon Aubry et la France Insoumise, 5,50% pour Marie Toussaint et les Verts et 2,36% pour le Parti Communiste Français.

Une défaite cinglante pour Emmanuel Macron

Même si la gauche dans son ensemble n’a pas brillé, le réel perdant est le parti d’Emmanuel Macron. Renaissance ne fait même pas la moitié du score du RN, très inquiétant pour une majorité présidentielle. Après cette défaite cinglante, le président de la République décide de dissoudre l’Assemblée nationale. Les Français voteront dès la fin du mois de juin pour de nouvelles élections législatives: un choix fort mettant la gauche dans l’embarras. Le dilemme est complexe. Si on assiste à un vote miroir des européennes lors de ces législatives, le RN arriverait au pouvoir pour la première fois en France. Face à cette possibilité que la gauche identifie comme une menace, les grands partis annoncent immédiatement le début des discussions pour une possible alliance pour les élections à venir.

Bis répétita?

Le principal acteur de ces négociations, François Ruffin. Sur ses réseaux, le député sortant de la première circonscription de la Somme est le premier à vouloir cette alliance qu’il nomme le Front Populaire. Mais attendez, cette histoire ne vous rappelle pas quelque chose? La Nupes bien sûr. En 2022, lors des dernières législatives, la gauche s’était déjà unifiée avec une réussite partielle. Un beau score réalisé lors de ce scrutin mais une alliance qui n’aura duré qu’un an. Cette fois-ci, le contexte n’est plus le même et la gauche semble déterminée à montrer une réelle unification.

Un accord rapide

Contrairement à 2022, la gauche n’a pas tergiversé. Il leur a fallu seulement quatre petits jours pour se mettre d’accord sur l’attribution des circonscriptions et un programme clair. Après ses négociations, LFI se retrouve avec 229 circonscriptions, le PS avec 175 circonscriptions, 92 pour les Écologistes et enfin 50 pour le PCF. Même si cela n’a pas été une mince affaire, l’accord a été trouvé rapidement, même réussite pour la recherche d’un programme commun.

“Fermez les yeux et imaginez le 7 juillet : 300 députés du RN à l’Assemblée”

“Ce n’est pas la Nupes 2. Il y a eu une inversion des rapports de force et c’est pour cela que le projet a évolué sur des lignes très éloignées de ce que LFI défendait jusqu’à présent. Je comprends que des gens puissent être stupéfaits, déçus voire trahis. Je leur dis : fermez les yeux et imaginez le 7 juillet : 300 députés du RN à l’Assemblée, Thierry Mariani aux Armées, Marion Maréchal à la Culture…  »

Tels sont les mots de Raphaël Glucksmann au micro de France Inter. L’objectif en faisant cela, motiver les électeurs qui ne voudraient pas voter pour cette alliance à cause de la présence de LFI. 

Sortez les pop-corn!

Pour passer devant l’extrême droite, le Nouveau Front populaire aura besoin de nombreux soutiens. Et un ancien président de la République, éloigné de la politique depuis quelques années va faire son retour sous la bannière Nouveau Front populaire. Effectivement, François Hollande a annoncé ce samedi 15 juin au journal La Montagne être candidat dans la première circonscription de Corrèze pour les législatives. Il se présente en tant que candidat du Parti socialiste soutenu par la nouvelle coalition de gauche.

Un soutien de taille qui s’additionne avec celui du youtubeur français aux 18,9 millions d’abonnés, Squeezie. Le créateur du GP Explorer n’a pas réellement donné son appui au Nouveau Front populaire mais a dans un post Instagram fait un pamphlet contre RN pouvant fortement bénéficier à la nouvelle alliance à gauche. Ce regroupement politique a donc le vent en poupe.

Les tensions commencent déjà à arriver

Alors que tout le monde pensait que les partis de gauche avaient fait le plus dur en se mettant d’accord sur un programme, apparemment ce n’est pas le cas. C’est du côté de la France Insoumise que tout se gâte. Adrien Quatennens, condamné en décembre 2022 pour violences conjugales à quatre mois d’emprisonnement avec sursis, a été investi dans la 1re circonscription du Nord avant finalement de se retirer sous la pression.  Raquel Garrido, Danielle Simonnet et Alexis Corbière, des cadres de LFI n’ont pas été investis. Une situation qui a fait grincer des dents François Ruffin. Après que le parti de Jean-Luc Mélenchon ait annoncé sa candidature dans la 1re circonscription de la Somme, le créateur du Fakir a répondu avec un tweet assez virulent.

Une union impossible à tenir?

La campagne a à peine commencé que les choses tournent au pugilat. Il va falloir être solide pour que cette union ne tourne pas à la catastrophe. Les électeurs de gauche peuvent trembler. Ils devront avoir les nerfs solides pendant les quinze jours à venir. L’équilibre est fragile mais l’espoir est présent. CSactu vous donne rendez-vous aux urnes le 30 juin pour le dénouement de cette folle campagne.

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