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La scène culturelle française en soutien au peuple palestinien

“Qu’attendez-vous monsieur Macron ?” C’est par cette question directe qu’un collectif de 235 artistes et personnalités publiques ont appelé le Président de la République à “reconnaître l’existence de l’État de Palestine”, dans une tribune publiée par le journal Libération début juin.

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Photo by Ehimetalor Akhere Unuabona, Westminster, London, UK, utilisation gratuite sous la Licence Unsplash.

DES ARTISTES DE TOUS HORIZONS…

Parmi les signataires, on retrouve les actrices Leïla Bekhti et Adèle Exarchopoulos, DJ Snake, les chanteuses Angèle et Camélia Jordana, les créateurs de contenus Léna Situations et JoeyStarr, mais aussi toute une ribambelle d’artistes aux grands noms comme Médine, Mister V, Tahar Rahim, Léa Seydoux, Renaud, François Civil, Ludivine Sagnier, Guillaume Meurice ou encore Niels Schneider. Une demande faite “non seulement en réponse au massacre actuel, mais au nom du droit de ce peuple à exister”, afin de ne pas faire partie de ce que les signataires appellent “le camp de la honte”. 

Pour entrer légèrement dans les détails, ces voix exhortent Emmanuel Macron à ne pas se retrouver “à rebours de l’Histoire”. Ils critiquent notamment ce qu’ils perçoivent comme l’inaction de la France sur la scène internationale en comparaison à “l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, [qui] ont pris le chemin de la dignité humaine en reconnaissant [fin mai 2024] officiellement l’État de Palestine, rejoignant les 143 pays qui reconnaissent officiellement l’existence d’un État palestinien.” “Mais la France, pays des droits de l’Homme, pays des Lumières, ne se prononce toujours pas”, ajoutent-ils. Ces paroles font notamment écho à la prise de position du Président français, dans laquelle celui-ci avait exprimé être “prêt à reconnaitre un État palestinien” mais seulement “à un moment utile” et qu’il ne fera pas une “reconnaissance d’émotion.

…QUI RELÈVENT LES “BOMBARDEMENTS QUOTIDIENS” ET UN “GÉNOCIDE”

Photo by Mohammed Ibrahim, Gaza, utilisation gratuite sous la Licence Unsplash.

En ayant tout de même rappelé “la terrible attaque du Hamas” du 7 octobre dernier, visant des établissements du pourtour de la bande de Gaza, et ayant fait près de 1200 pertes israéliennes et plus de 240 civils et militaires pris en otage, ces artistes et autres créateurs de contenus relèvent cependant “les bombardements quotidiens” dont sont victimes les habitants de Gaza, en guise de représailles. Côté palestinien, et d’après le Ministère de la Santé à Gaza, les bombardements, le blocus puis l’invasion qui suivirent auront causé la mort d’au moins 34 904 palestiniens, dont au moins 7 797 à 12 300 enfants, et plus de 10 000 palestiniens portés disparus, des “chiffres sous-évalués selon plusieurs sources”, soutiennent les signataires. 

Selon eux, les événements qui se déroulent actuellement dans la bande de Gaza seraient celles d’un “génocide en temps réel, filmé, documenté” et ajoutent également : “Nous avons en tête des images qui nous empêchent de dormir la nuit”.

“Nous, artistes, créateurs de contenu, personnalités publiques et citoyens, avec nos différences mais aussi ces liens qui nous unissent, nous joignons nos voix pour dire au monde que nous reconnaissons l’existence de l’État de Palestine”. 
(Issu de la Tribune par un collectif de personnalités artistiques, publiques et citoyennes, publiée le 4 juin 2024 dans le journal Libération.)

Ces célébrités concluent leur tribune par le fameux slogan : “Free Palestine”, “Vive la justice, vive la paix, vive la Palestine libre”. 

LE MONDE DU RAP S’ENGAGE AUSSI…

Cependant, dans le sillage d’initiatives venant du monde culturel et de celui des réseaux sociaux, d’autres tribunes avaient également vu le jour. En effet, déjà plus de 200 personnalités du rap français ont déclaré leur soutien aux palestiniens dans un manifeste, demandant un cessez-le-feu et dénonçant les crimes de guerre, en novembre de l’année dernière, soit peu après le début du conflit. 

Cette tribune intitulée “Le manifeste des artistes” regroupe en réalité plus de 220 artistes, qui sont majoritairement issus du milieu du rap. On y retrouve des figures comme N.O.S (du duo PNL), Keny Arkana, So La Lune, Nayra, Deen Burbigo mais aussi Jalal Kahlioui, rédacteur en chef de Booska-P, ou encore le producteur et beatmaker Sam H.. Dans ce manifeste, ils dénoncent notamment les atrocités commises, qu’ils jugent comme le “fruit d’une politique de colonisation et d’apartheid”. On y retrouve également une citation prononcée par feu le Président sud-africain Nelson Mandela, connu pour son soutien indéfectible à la cause palestinienne : “Notre liberté est incomplète sans la liberté des palestiniens.” 

On y retrouve également des références faites à des déclarations de l’ONU, des chiffres de l’OMS, mais aussi à l’article “A Textbook Case of Genocide” de l’historien israélien Raz Segal, rendu public le 13 octobre, et dans lequel l’historien “avance que trois des cinq critères stipulés par la Convention sur le génocide sont d’ores et déjà atteints.” Les artistes évoquent “une situation qui rappelle les heures les plus sombres de l’Histoire”. Tout comme la première tribune susmentionnée, ces articles évoquent également les attaques subies par les israéliens lors du 7 octobre : “Nous dirigeons également nos pensées vers les civils israélien·nes massacré·es et tué-es […], un crime de guerre aux termes du droit international, et soutenons la libération sans délai de tous les otages.” 

…ET D’AUTRES SUIVENT ENCORE 

Enfin, nous pouvons également mentionner la tribune “en soutien au peuple palestinien” publiée le 7 novembre par Le Club de Médiapart, qui a réuni plus de 7000 artistes de la scène culturelle francaise, travailleurs et travailleuses de l’art, pour unir leur voix. Là encore, on y retrouve des personnalités comme Adèle Haenel, Éric Cantona, Aloïse Sauvage ou encore Yann Gonzalez. “Nous dénonçons l’insupportable silence, voire complicité de nos politiques, et plus largement de la communauté internationale.” Tous appellent à la mobilisation collective pour un cessez-le-feu, et à “mettre un frein à la politique coloniale de l’État israélien”. Il y ont notamment interpellé Rima Abdul-Malak, ancienne Ministre de la Culture, quant à leur “profonde inquiétude face aux événements se déroulant actuellement dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.”

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