Jordan Bardella, la grande confirmation
Jordan Bardella est entré au Front National en 2012. Il est rapidement devenu incontournable au sein du parti. Il devient conseiller régional en Ile-de-France en 2015, puis porte-parole du parti en 2017. En 2019, il devient député européen après avoir mené la liste du Rassemblement national à une courte victoire. Depuis 2022, il est président du Rassemblement national.
Depuis son entrée au Parlement Européen, Jordan Bardella devient une figure de la politique nationale. Il s’est affirmé sur la scène politique jusqu’à devenir un incontournable. Après avoir aiguisé ses techniques oratoires, sa communication politique est devenue presque parfaite et plus aguerrie que la plupart de ses collaborateurs. Le Rassemblement national a réussi à intégrer dans ses rangs des atouts majeurs comme Malika Sorel, essayiste et proche des Républicains, Fabrice Leggeri, ancien patron de FRONTEX, ou encore Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police.
Quelques erreurs sont tout de même venues perturber le déroulement de sa campagne. Jordan Bardella ne s’est pas déplacé sur les plateaux pour les débats avant le 5 mai et celui diffusé sur RTL et Paris Première. Il a préféré les débats face à face avec Raphaël Glucksmann sur France Inter le 12 avril et avec Valérie Hayer sur BFMTV le 2 mai. Bon nombre d’oppositions qualifie son inaction comme hautaine. Cependant, la tendance actuelle et l’actualité ont clairement donné une large avance à la liste du Rassemblement national. L’actualité française rythme la campagne pour les élections européennes. Les débats ont souvent tourné autour de sujets d’ordre national, ce qui laisse au Rassemblement national beaucoup plus de marge de manœuvre.
3 grandes mesures soutenues par le Rassemblement national
La liste menée par Jordan Bardella a adopté un programme “tricolore”.
- Coopérations de “bon sens” qu’ils soutiennent
Dans ses coopérations, on retrouve par exemple Erasmus, le développement des échanges scientifiques, la coopération en termes de protection civile, ou des projets “d’avenir” tel que l’IA.
- Coopérations acceptables sous de nouvelles conditions
Ici, le Rassemblement National souhaite une réforme de l’espace Schengen pour que la libre circulation “profite exclusivement aux ressortissants des Etats-Membres”. Il demande aussi une réforme de l’agence Frontex pour qu’elle soit autorisée “à renvoyer des migrants illégaux”. Aujourd’hui, l’Union Européenne est signataire de la Charte Européenne des Droits de l’Homme. Celle-ci interdit le principe de non-refoulement: elle “interdit le retour des réfugiés et des demandeurs d’asile vers des pays où ils risquent d’être persécutés”. Enfin, la dernière grande réforme proposée est celle du marché unique. Il souhaite permettre la priorité nationale et la préférence européenne dans la commande publique.
- Les politiques qu’ils refusent car elles sont contraires aux intérêts du RN
Une longue liste s’étire. Le Rassemblement national refuse une diplomatie et une défense européenne. Jordan Bardella s’est notamment abstenu sur la reconnaissance de la détérioration des conditions de détention de Alexeï Navalny. Cependant, il a voté pour une résolution en 2021, dénonçant la répression des opposants politiques à Cuba. Cette politique à géométrie variable lui a été lourdement reprochée. Le RN refuse aussi les élargissements ou le renforcement des pouvoirs de la Commission. Enfin, une des mesures phares repose sur la gestion de l’immigration à l’intérieur des Etats-Membres. Finalement, le RN souhaite un retour des compétences au main de l’Etat.
Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Gauthier Bouchet, j’ai trente-six ans. Parallèlement à mes études d’histoire, je me suis engagé au Front national (FN) en 2007. Après avoir intégré l’équipe départementale du mouvement, j’ai commencé un parcours d’élu local d’opposition, à Saint-Nazaire.
En 2021, j’ai été élu au conseil régional des Pays de la Loire et nommé comme responsable départemental du RN de la Loire-Atlantique. J’occupe actuellement ces fonctions ainsi que celle de collaborateur parlementaire. Dans le cadre des élections européennes de 2024, je suis actuellement candidat colistier de la liste RN de Jordan Bardella, en cinquante-cinquième position.
Pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans cette campagne européenne ?
J’ai décidé de m’engager dans cette campagne européenne pour plusieurs raisons essentielles qui reflètent la vision et les valeurs du patriotisme français.
Tout d’abord, je crois fermement que l’Union européenne doit être réformée en profondeur. Actuellement, elle fonctionne de manière bureaucratique et éloignée des préoccupations réelles des citoyens de ses États membres. L’objectif de la liste du RN, tout comme de celles de nos partenaires du groupe parlementaire ID dans d’autres pays, est de promouvoir et respecter les souverainetés et identités nationales du continent européen. Nous voulons une Europe des Nations, des projets et des peuples, où chaque pays conserve sa liberté de décision et sa culture, tout en se donnant les moyens de coopérer sur de grandes synergies bénéfiques, comme Airbus, le projet de réacteur ITER, ou Ariane.
Ensuite, nous sommes préoccupés par les politiques économiques et sociales actuelles de l’Union européenne, qui, selon nous, ne servent pas les intérêts des peuples européens. Nous voulons protéger nos industries face aux concurrences américaine et chinoise, nos emplois et nos agriculteurs contre une concurrence déloyale des grandes zones de libre-échange – avec les menaces que font peser le CETA et la perspective d’un accord sans clauses « miroir » de réciprocité avec le Mercosur – ainsi que des réglementations excessives sous fond du faux discours écologiste imprimé, depuis ces dernières années, par le Pacte vers pour l’Europe. Il est crucial de rétablir un protectionnisme industriel et agricole, et de substituer la logique d’un juste échange à celle du libre-échange, pour ne plus exposer nos économies nationales à toutes les prédations d’une économie de plus en plus financiarisée, manifestement étrangère aux intérêts vitaux des peuples européens.
Par ailleurs, au-delà de la question des frontières économiques, se pose, bien sûr, celle des frontières physiques. Notre continent vit une véritable « ruée vers l’Europe » depuis le milieu des années 2010. À tous ceux qui voient l’Europe comme une forteresse, nous affirmons qu’elle est bien davantage – hélas ! – une passoire, qui laisse passer annuellement des centaines de milliers de personnes du Sud vers le Nord, dont beaucoup de clandestins dont la venue n’est absolument pas désirée par les peuples européens et qui ne correspond aucunement aux besoins de nos économies, bien au contraire.
C’est ce pourquoi, tout comme lors des élections européennes de 2019, la question de la compréhension prospective et du mode de gestion de l’immigration est au cœur de notre projet politique comme de notre vision du monde. Le vote du Pacte migratoire européen, ces dernières semaines, doit nous mettre en alerte : pour les bureaucrates de la Commission européen, cette immigration submersive n’est pas un hasard, ou un problème, mais bien un projet politique d’ampleur. Nous voulons donc pour notre part une Europe qui protège ses frontières extérieures et maîtrise les flux migratoires pour garantir la sécurité physique et culturelle de nos peuples. Nous aspirons en conséquence à ce que l’agence européenne Frontex protège désormais concrètement les frontières européennes, et ne soit plus une véritable « agence d’accueil pour migrants », influencée par des ONG gauchistes, qu’elle est actuellement devenue.
Cette triste situation, Fabrice Leggeri, qui fut ancien directeur de Frontex jusqu’en 2022, et a désormais rejoint le RN comme colistier de Jordan Bardella, en porte le témoignage. Il est désormais à nos côtés pour remettre Frontex sur les rails et protéger l’Europe.
Pour vous, quels sont les trois enjeux majeurs de ces élections ?
Ce sont d’après moi les enjeux du contrôle de l’immigration, de la compétitivité industrielle et agricole des pays européens, et de leur indépendance énergétique. Jordan Bardella et le Rassemblement national parlent concrètement de ces enjeux dans leur projet politique pour réorienter la construction européenne, en faveur d’une « Alliance européenne des Nations ». Nous voulons une Europe des Nations, où chaque pays peut décider librement de ses politiques, tout en coopérant sur des projets communs avantageux.
Cette souveraineté retrouvée est indispensable pour que les décisions prises soient véritablement au service des citoyens des États membres de l’Union, et non dictées par une technocratie non élue, éloignée des réalités
locales.
Pourquoi les jeunes doivent-ils aller voter le 9 juin prochain ?
Ils doivent voter pour décider souverainement et en conscience de leur avenir. Sans quoi, des forces étrangères à leur volonté agiront sans leur consentement pour façonner leur futur, à leur place et contre leurs intérêts.
Les décisions prises au niveau européen ont une influence directe sur la vie quotidienne des jeunes Français, que ce soit en matière d’éducation, d’emploi, d’environnement ou de libertés numériques. En votant dimanche 9 juin, la jeunesse a l’opportunité de choisir des représentants qui défendront ses intérêts et aspirations. Nos jeunes pourront ainsi influencer les politiques qui façonneront l’Europe de demain, une Europe plus respectueuse des souverainetés nationales et plus attentive aux préoccupations des jeunes générations.
Le 9 juin prochain – c’est donc, dans quelques jours – surtout, qu’ils ne laissent pas les autres décider pour eux. Que nos jeunes prennent leur avenir en main et aillent voter pour défendre une Europe qui leur ressemble, en choisissant massivement la liste du RN conduite par Jordan Bardella.