En cette fin de Coupe du Monde de rugby 2023, des voix se font entendre et attendent des réponses. En effet, depuis quelques jours, de nombreux partisans clament l’injustice et l’inégalité, allant même jusqu’à remettre en question les demi-finalistes. Pour rappel, la Coupe du Monde est organisée en quatre poules de cinq nations, qui sont tirées au sort avant la compétition.
La disparité des poules remise en question
Pour cette édition française, le tirage au sort et la répartition des groupes ont été effectués en 2020, soit trois ans avant le tournoi. Le résultat ? Deux groupes majeurs, le premier contenant la Nouvelle-Zélande, l’une des équipes les plus titrées, et la France, une équipe puissante possédant le meilleur joueur du monde. Dans le second groupe, on retrouve l’Irlande, la deuxième meilleure équipe du monde, l’Afrique du Sud, championne du monde en titre et couronnée samedi dernier. Ainsi que l’Écosse qui est la nation classée cinquième au classement World Rugby. Le problème réside dans le fait que ces équipes puissantes ne peuvent pas toutes se qualifier, ce qui suscite des critiques sur une possible injustice et conduit à des matchs dont les résultats sont souvent prévisibles.
Un système de qualification favorable aux meilleures nations mondiales
Au-delà de la répartition des groupes faite en amont, les phases de qualification pour participer à la compétition posent également questions. La France, en tant que pays hôte de l’événement, est qualifiée automatiquement, de même que 11 autres nations ayant terminé dans les trois premières places de leur poule en 2019. La controverse, elle, se trouve dans l’équité puisque les huit places restantes à pourvoir doivent êtres décrochées entre des nations considérées comme plus faibles.
Cela a notamment été le cas pour l’Uruguay qui a du batailler pour obtenir sa place lors de cette Coupe du monde 2023. Effectivement, après une bonne saison en Coupe du Monde 2019, l’équipe uruguayenne n’a pas obtenu de qualification directe, contrairement à la Namibie. Celle-ci s’est frayée un chemin en affrontant des équipes africaines nettement moins bien classées que celles affrontées par “Los Teros”, surnom de l’équipe masculine d’Uruguay. De plus, la Namibie n’a pas joué contre d’autres équipes ayant participé à la Coupe du Monde depuis 1999, contrairement au Portugal, à l’Espagne et à la Géorgie. Un débat se pose donc quant à la légitimité de certaines équipes. Ce qui s’est reflété lors des matchs de poules durant lesquels la Namibie a terminé avec un différentiel de points de -218, contre -39 pour le Portugal, respectivement dernière et avant-dernière de leur groupe.
Une refonte historique pour la Coupe du monde 2027
World Rugby a commenté cette question le 24 octobre dernier dans un communiqué, révélant que les désaccords concernant la répartition des groupes étaient en discussion depuis 2022. Le président de World Rugby, Bill Beaumont, a annoncé une refonte historique du format de la Coupe du Monde pour l’édition australienne de 2027.
Au programme, une augmentation du nombre de nations participantes, passant de 20 à 24, permettant à d’autres nations de s’identifier, ce qui devrait susciter un intérêt croissant pour cette compétition internationale. De plus, l’introduction de huitièmes de finale est prévue, ce qui ajoutera davantage d’enjeux et d’attentes pour le public, dynamisant ainsi une compétition qui attire moins l’attention que le football.
World Rugby s’engage aussi à résoudre le problème des groupes jugés inégaux en procédant au tirage au sort moins de deux ans avant l’événement, en janvier 2026, ce qui réjouira les voix mentionnées précédemment. Or la décision peut encore changer car World rugby met en évidence des problèmes logistiques autant pour les nations engagées que pour les supporters. En effet, en plus du prix relativement cher des billetteries, des transports ainsi que des logements, un tirage au sort des poules tardifs pourraient décourager certains supporteurs à acheter des places pour des affiches qu’ils ne connaissent pas. On craint donc une baisse d’influence lors de la Coupe du monde 2027, en Australie. Les partisans d’une Coupe du Monde plus équitable recensent une éternelle comparaison avec la football où l’on tire au sort les poules seulement quelques mois avant l’échéance.
Tout bien considéré, le communiqué reflète la volonté de rendre cet événement accessible au plus grand nombre en intégrant des matchs de plus grande importance, avec des enjeux plus élevés que lors des éditions précédentes. Avoir un match entre la Nouvelle-Zélande et la France dès le premier tour, c’est “perdre” une rencontre importante qui aurait pu avoir lieu en quart ou en demi-finale ! Que cela soit au niveau d’un intérêt souvent plus faible en début de Coupe du Monde, car il y a moins d’enjeux, ou au niveau de la mise en péril de l’industrie publicitaire, ou toutes les dépenses autour des grandes rencontres.