L’assaut du Capitole à Washington
Il y a tout juste deux ans, le bâtiment où est exercé le pouvoir législatif des États-Unis d’Amérique avait été envahi par des partisans de Donald Trump. Considérant que les élections de 2020 qui confrontaient le président sortant à Joe Biden avaient été truquées, un véritable assaut avait été lancé envers cette institution.
En effet, la situation sanitaire obligeant certains américains à voter par correspondance, des partisans de Mike Pence et Donald Trump ont fustigé les résultats et ont alors pénétré dans le Capitole.
Le bilan est assez conséquent, on parle de quatre émeutiers morts, une manifestante abattue ainsi qu’une centaine de blessés. Malgré les pertes, c’est l’assaut en lui-même qui a fait le tour du monde puisque c’est la démocratie américaine qui a perdu de sa crédibilité. Cette attaque montre la fragmentation de la démocratie notamment entre les deux camps. Le camp démocrate satisfait de l’élection puis, le camp des Républicains considérant que les élections ont été volées.
La tentative d’insurrection au Brésil
Les partisans de Jair Bolsonaro ont envahi ce 8 janvier 2023 trois institutions importantes du Brésil à savoir le Congrès, le Palais présidentiel ainsi que la Cour suprême de Brasilia. Élu officiellement le 30 octobre 2022 par le peuple brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva renverse électoralement le président sortant. Bolsonaro ainsi que ses militants ont contesté l’issue de ces élections présidentielles.
Œuvres d’art saccagé, bureaux vandalisés, l’attaque formée par des militants du président vaincu dans les lieux du pouvoir démontre la fragilité de la démocratie même en Amérique du Sud.
Ainsi une semaine après son investiture, Lula a dû solliciter les forces militaires pour assurer le calme et à la lourde charge de réconcilier son peuple et renforcer l’unité nationale.
Que retenir de ces deux évènements ?
Deux pays, deux contestations quant à la véracité du scrutin, deux assauts sur des institutions du pouvoir. Si le Brésil et les États-Unis sont à 7 000km l’un de l’autre, la situation reste foncièrement semblable. Une troupe de militants qui mettent à mal la démocratie en contestant d’une part une élection, d’autre part, la passation de pouvoir entre le président sortant et le président élu par le peuple.
Si les élections présidentielles ravivent toujours les passions – et donc les débats – le président élu se doit d’assurer le maintien de la stabilité au sein de son pays ainsi qu’à la démocratie.
La tendance à contester les résultats d’un scrutin peut alors mettre à mal la démocratie notamment lorsqu’un candidat dispose du soutien d’un nombre assez conséquent de la population.