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La Chine et l’IA : Révolution Deepseek, un défi pour le Monde

La Chine bouscule le monde de l’IA avec DeepSeek, un modèle open source ultra-performant, et Manus, un agent autonome révolutionnaire. Une stratégie éducative ambitieuse et des géants technologiques mobilisés renforcent cette montée en puissance qui redéfinit les équilibres mondiaux.

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La Chine fait tout son possible pour intégrer DeepSeek, leur concurrent à ChatGPT, dans un nombre croissant de domaines de la vie économique et sociale du pays. © Studio graphique France Médias Monde
La Chine fait tout son possible pour intégrer DeepSeek, leur concurrent à ChatGPT, dans un nombre croissant de domaines de la vie économique et sociale du pays. © Studio graphique France Médias Monde

La Chine bouscule le monde de l’IA avec DeepSeek, un modèle open source ultra-performant, et Manus, un agent autonome révolutionnaire. Une stratégie éducative ambitieuse et des géants technologiques mobilisés renforcent cette montée en puissance qui redéfinit les équilibres mondiaux.

Un choc technologique

La start-up chinoise DeepSeek, avec seulement 6 millions de dollars d’investissement, a bouleversé l’univers de l’intelligence artificielle en créant un modèle rivalisant avec ceux des géants occidentaux, dont les budgets se chiffrent souvent en centaines de millions. Cette prouesse technologique a eu un effet immédiat sur les marchés : la valorisation de Nvidia a fondu de près de 600 milliards de dollars en une seule journée, avant de se redresser partiellement. Au cœur du débat, on retrouve la stratégie open source de DeepSeek. Sam Altman, PDG d’OpenAI, a même reconnu que son entreprise était « du mauvais côté de l’histoire » en privilégiant des modèles propriétaires. De son côté, DeepSeek enregistre plus de 5 millions de téléchargements en un mois, suscitant un véritable raz-de-marée dans les milieux de la recherche et du développement.

Un virage éducatif

Sous l’impulsion des autorités, la Chine déploie désormais l’IA dès l’école primaire. Huit heures de cours par an sont obligatoires dans tous les établissements, l’objectif est d’inculquer le plus tôt possible la culture technologique aux élèves. Les universités suivent la même dynamique : l’Université de Pékin et celle de Jiao Tong (Shanghai) annoncent chacune 150 places supplémentaires pour l’IA, la biomédecine et les énergies nouvelles, tandis que Renmin en ajoute 100. Cette expansion s’inscrit dans la volonté d’ériger la Chine en « pays éducatif puissant » d’ici 2035, avec l’ambition de former de nombreux talents prêts à innover. Le succès de DeepSeek, composé pour l’essentiel de chercheurs formés sur le sol chinois, témoigne déjà de l’efficacité de cette stratégie.

Des géants mobilisés

Face à DeepSeek, les mastodontes technologiques ne sont pas oubliés. Alibaba a débloqué 52 milliards de dollars pour renforcer sa R&D, tandis que Baidu avance avec X1 et Ernie 4.5, deux modèles censés concurrencer les performances de la start-up. Parallèlement, ByteDance (propriétaire de TikTok) et Moonshot AI ont saturé le marché avec leurs robots conversationnels, et engendré une véritable bataille de l’IA. Les sanctions américaines sur l’exportation des puces Nvidia H100 ont poussé DeepSeek à miser sur la série H800, plus accessible financièrement. Cette approche a dopé l’innovation : plus de 32 000 développeurs contribuent ou scrutent les bibliothèques logicielles de DeepSeek, dont le code source reste ouvert. Les PME chinoises, parfois qualifiées de « lowtech », profitent de cette vague pour intégrer à moindre coût des robots conversationnels efficaces dans l’éducation, l’administration ou la santé.

L’ouverture et les risques

La stratégie open source de DeepSeek révolutionne les pratiques : habituellement, les grandes firmes verrouillent leurs modèles pour conserver un monopole. À l’inverse, DeepSeek rend ses algorithmes largement accessibles, favorisant des améliorations constantes et une mutualisation sans précédent. Des PME du secteur médical ou de l’automobile s’en emparent déjà pour concevoir des services personnalisés. Cette ouverture soulève toutefois des interrogations : qui assumera la responsabilité en cas de dérive, d’atteinte à la vie privée ou de diffusion de fausses informations ? Le « paradoxe de Jevons » est observé également. En rendant l’IA plus abordable, la demande explose, augmentant la pression sur les infrastructures informatiques et l’empreinte énergétique globale. À l’échelle internationale, l’Europe, longtemps en retrait financièrement, voit dans DeepSeek, un « Windows de l’IA » et se questionne sur la nécessité d’un cadre réglementaire solide pour éviter tout dérapage.

Manus, l’agent autonome qui change la donne

Au-delà de DeepSeek, un autre nom chinois émerge : Manus. Conçu par la start-up Butterfly Effect, ce système va plus loin qu’un simple chatbot. Présenté comme un « agent vraiment autonome », il se propose d’exécuter des tâches complexes telles que la création de sites web, l’analyse boursière ou la planification de voyages, grâce à une architecture composée de sous-agents spécialisés. Les premiers tests soulignent néanmoins des failles : l’agent aurait échoué à réserver des billets d’avion ou à passer certaines commandes en ligne. Malgré ces limites, Manus génère un engouement important. Plus de 170 000 utilisateurs se sont rués sur son serveur d’invitations, au point que certains codes d’accès se négocient à prix d’or sur des plateformes de revente. Sur le plan politique, la situation reste délicate : l’État du Tennessee a même banni Manus des appareils gouvernementaux, en montrant des inquiétudes quant à la collecte de données et à la sécurisation des informations confidentielles.

Course mondiale et responsabilité collective

Enfin, la Chine voit dans DeepSeek, Manus et d’autres acteurs (Qwen, Ernie) des instruments stratégiques pour moderniser son industrie et conforter son ascension sur la scène géopolitique. L’Union européenne, de son côté, se trouve face à des choix cruciaux : collaborer avec ces plateformes open source pour rattraper son retard, ou craindre une dépendance excessive vis-à-vis de technologies développées sous l’égide de Pékin. Les enjeux sont multiples : préservation de la confidentialité des données, lutte contre la désinformation et réduction de l’empreinte environnementale des centres de données. Les chiffres parlent d’eux même : 5 millions de téléchargements de DeepSeek, 32 000 contributeurs actifs, 52 milliards de dollars mobilisés par Alibaba… Autant de signaux montrant que l’IA chinoise monte en puissance et redéfinit les cartes de la compétition internationale. Reste à savoir si cette vague pourra se contenir.

Pour en savoir plus sur l’IA et son fonctionnement, en particulier le coût que représente la requête, cliquez sur ce lien: https://www.csactu.fr/le-cout-de-la-requete-dans-lia-optimisation-et-concurrence/

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