Mayer double champion du monde !
Le Montpelliérain, qui a 30 ans, vient d’être couronné, pour la deuxième fois, sur la plus haute des marches des championnats du Monde d’athlétisme. Lui, Kévin, est spécialiste du décathlon. Il devance le Canadien Pierce Lepage (8 701 points) et l’Américain Zachery Ziemek (8 679 points. Kévin Mayer : 8 816 points.
Malheureusement pour lui, le champion olympique en titre, Damian Warner (Canada), a dû abandonner en fin de première journée. Il a contracté une blessure à la cuisse gauche.
Il entre aujourd’hui dans le cercle ultra fermé des athlètes français qui ont été doubles champions du monde en individuel. Seulement deux athlètes l’ont réussi avant lui. Marie-Josée Pérec, sur la discipline du 400 m (1991 / 1995) et Eunice Barbe sur les disciplines de l’heptathlon (1999) et du saut en longueur (2003).
Une préparation tronquée par le tendon d’Achille
Alors qu’il a terminé la première journée à la sixième place, le recordman du monde a réussi une remontée fracassante. Inespéré, tant on pensait le français loin de son meilleur niveau et impossible d’aller décrocher l’or. Une médaille d’argent et de bronze était l’une des meilleures possibilités pour nos internautes.
Après avoir été sacré en 2017, Kévin Mayer a eu une préparation compliquée… Le début d’année 2022 n’a pas été facile, où il a dû renoncer aux Mondiaux en salle début mars, à Belgrade. Son tendon d’Achille était trop douloureux. On se souvient que le français avait terminé en larmes lors des derniers JO, à Tokyo, avec un dos totalement bloqué. Il avait, malgré tout, décroché la médaille d’argent, au courage !
Ainsi, Mayer sauve l’équipe de France d’athlétisme. Elle, qui ne remporte qu’une seule médaille lors de ces championnats du Monde. Une médaille d’or en décathlon.
Mais le français ne garde pas toujours ses meilleurs souvenirs sur les pistes d’athlétisme. Il a vécu des moments douloureux, et même malheureux où son corps l’a souvent lâché. Il n’avait repris l’entraînement il n’y a que 2 mois, avant le début de ces championnats à Eugène.
La remontada
Détenteur du record du monde depuis 2018 (9 126 points), Mayer s’est battu jusqu’au bout pour aller chercher cette médaille d’or.
Après un mauvais lancer de poids, très loin de ses standards (14m98), il poursuit sa remontée le lendemain sous un soleil de plomb. Avec de bons résultats à la perche (5m40) et au javelot (plus de 70m), Mayer vient décrocher l’or. Un accomplissement après des mois de travail en ayant vécu des hauts et des bas lors de sa préparation.
La dixième et dernière épreuve du décathlon, le 1 500m, où il a terminé 10e a marqué la résurrection de Mayer. Épuisé, allongé sur le sol, bras et jambes écartés, le français ne réalise pas encore qu’il va avoir cette médaille d’or autour du cou quelques minutes après, lors de la marseillaise où des larmes d’émotions couleront sur son visage.
C’est un retour fracassant qu’a réalisé Kévin Mayer. Il a aujourd’hui son destin entre ses mains, avec, en ligne de mire, les JO 2024 qui se déroulent chez lui, en France. Il essayera de triompher devant des millions de fans.
L’énorme coup de gueule au micro de Nelson Monfort : « J’en ai marre… »
Kévin Mayer est très heureux d’avoir remporté cette magnifique médaille d’or. Même si c’est un accomplissement personnel, il le doit à son équipe qui le suit depuis toujours, sa femme qui le soutient et tout son entourage. Kévin dédicace aussi cette médaille a tout l’athlétisme français qui n’a remporté qu’elle seule et unique médaille, la sienne. L’OR du décathlon. Mais Mayer a voulu aussi mettre les choses au clair au micro avec le journaliste Nelson Monfort.
« Le bonheur, il est exceptionnel. J’en ai marre qu’on dise de l’équipe de France qu’elle ne fait pas de résultat, etc. Je suis tellement content de lui rapporter cette médaille. Il y a tellement de gens qui bossent dans cette organisation, tellement d’athlètes qui essayent de prouver leur valeur. »
Kévin Mayer au micro de Nelson Monfort
Kévin Mayer a sûrement fait passer un message à l’athlétisme français, mais aussi à tout le sport en général. Il veut noter notamment que tous les athlètes ne possèdent pas les meilleures dispositions pour réaliser les résultats et les attentes qu’on met sur eux. Il critique aussi l’état d’esprit français qui est très critiqueur à la moindre erreur. Kévin veut dire aussi qu’en France, on ne nous inculque pas la même valeur du sport dès le plus jeune âge, à comparaison avec les États-Unis ou la Chine.
« On n’a pas le même nombre de personnes qui font du sport. On ne peut pas demander de faire des médailles quand on n’a pas cet esprit aussi sportif. »
Kévin Mayer à nouveau au micro de Nelson Monfort
Kévin Mayer va maintenant reposer son corps, et se préparer pour les prochaines échéances. Bien évidemment, il aura dans le viseur la victoire finale à ses 32 ans les JO de Paris 2024.